BLOGUE . Enfin, une vraie bonne nouvelle quand à l’influence et la présence des femmes dans le monde des affaires et dans l’économie. Entre 2011 et 2012, le nombre de femmes occupant un poste de chef de la direction financière (cfo) au sein des entreprises du S&P 500 a augmenté de 35% . On compte désormais 54 femmes cfo contre 40 l’année précédente.
On trouve des femmes cfo , entre autres, chez JP Morgan Chase et Time Warner.
Pourquoi est-ce une bonne nouvelle ?
Parce de tous les cadres du bureau de direction, le chef de la direction financière est probablement celui qui bénéficie le plus de l’oreille du pdg. C’est son homme -femme – de confiance. Il –elle- est dans le secret des dieux. C’est lui –elle- qui s’assied à la table pour toutes les transactions importantes. Sans compter que c’est aussi lui –elle- que le conseil d’administration connaît le mieux parce qu’il effectue des apparitions régulières aux réunions. Bref, l’influence, et la visibilité, du cfo est énorme. Bien plus que celle de n’importe quel autre vp.
Il faut dire que le rôle du cfo a bien changé. Il ne fait plus de la comptabilité, il pratique l’ingénierie financière.
Donc, devenir cfo est une voie en or vers l’influence pour les femmes.
Et ce, à court et à moyen terme. À court terme parce qu’elles participent davantage aux décisions. À moyen terme car le poste de cfo constitue souvent l’antichambre du poste de pdg. Et puis, être cfo ouvre aussi davantage les portes des conseils d’administration. Tout comme occuper un poste de pdg, bien sûr.
Mais tout n’est pas gagné. Même 61,3% des comptables et vérificateurs américains sont des femmes, à peine 8,7 % d’entre elles occupent un poste de cfo dans une des sociétés du classement Fortune 500.
Pourquoi n’est-ce pas suffisant ?On avance deux facteurs principaux pour expliquer la sous-représentation des femmes dans le poste de cfo.
1-Il est peut-être trop tôt. Les femmes grimpent les échelons, elles ne sont pas « rendus là ». Même si peu de femmes sont cfo, on dénombre un nombre croissant de femmes aux échelons juste en dessous.
2-Ce qui rend le rôle de cfo attirant serait aussi ce qui le rend rebutant aux yeux des femmes. Désormais, le cfo est de tous les dossiers. Ceci implique de longues heures et de fréquents déplacements. Les femmes hésiteraient à accepter un rôle aussi exigeant trouvant difficile de le concilier avec leur vie familiale. J’achète cet argument à moitié. Toutes les femmes ne sont pas mères. Toutes les mères n’ont pas de jeunes enfants. Et toutes les mères n’ont pas la même vision de la maternité et de ses exigences. Cela ne justifie pas qu’il n’y ait que 8,7% femmes cfo au sein des grandes sociétés américaines.
Même si ce n'est pas le Pérou, je me réjouit quand même de voir plus de femmes occuper des postes stratégiques où elles ont leur mot à dire sur la gestion quotidienne des entreprises. Car, si l’on veut que les femmes influencent vraiment la conduite des affaires ce n’est pas en se limitant aux vice-présidence communications, relations publiques et ressources humaines qu’elles y arriveront. Je n’ai rien contre ces fonctions – après tout, j’ai choisit de travailler dans l’univers des communications – mais je ne m’illusionne pas sur l 'influence de ces vie-présidences auprès de la direction et du conseil.
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Lire ma chronique précédente sur la grande illusion de la réindustrialisation comme solution anti-chômage.