BLOGUE. Quoi de neuf côté entrepreneuriat en 2013 ? La Fondation Kauffman, une des organisations les plus active et crédible dans ce secteur nous présente cinq tendances. En voici un résumé :
1- Le sociofinancement (crowdfunfing) a beau être populaire, il demeurera une source de financement pour les PME. On a cru que l’engouement permettrait aussi aux entreprises de plus grande taille d’en profitere elles aussi. La Fondation Kauffman estime que ce ne sera pas le cas. Les entreprises de plus grande taille continueront de recourir au financement traditionnel qui, semble-t-il, est suffisamment abondant. Et puis, le sociofinancement repose sur la confiance. Et la confiance, elle, repose sur la proximité. Les foules préfèrent financer les projets issus de leur communauté, des projets qui leur semblent plus concrets.
2- Virage dans l’enseignement de l’entrepreneuriat : cette année, on devrait assister au décloisonnemnt des cours d’entrepreneuriat. Au lieu d’apprendre aux aspirants entrepreneurs à rédiger des plans d’affaires, en classe, on les incitera à passer à l'étape suivante soit créer et valider leur modèle d’affaire. On les enverra dans « le vrai monde » rencontrer de vrais clients pour tester - et ajuster s'il y a lieu - leurs hypothèses.
3- Multiplication des éco-systèmes entrepreneuriaux ( start-up community): voilà des années qu’on veut reproduire le modèle de Silicon Valley, des investisseurs, des entrepreneurs, des maisons d’enseignements… travaillant tous ensemble pour créer un lieu où il fait bon entreprendre. La bible, et le mode d’emploi, de ce mouvement se nomme « Start up communities », de Brad Feld, entrepreneur et capital risqueur installé à Boulder, au Colorado. Boulder est un éco-système entrepreneurial modèle. J’ai interviewé Brad Feld en décembre dernier, vous pouvez lire le texte ici. Attendez-vous donc à ce que de nombreuses villes aspirent, ou prétendent, au titre d’éco-système entrepreneurial.4- Les entrepreneurs rêvent un peu moins et agissent un peu plus : à force d’entendre parler de « prototypage rapide » et d’accélérateurs d’entreprises, les entrepreneurs réalisent que les anges financiers ne sont pas des mécènes mais bien des investisseurs. Ils veulent un retour sur leur investissement. Toucher les produits dans lesquels ils investiront. Rencontrer des clients potentiels sérieux. Bref, on dirait bien que l’enthousiasme des entrepreneurs convainc moins à lui seul d’allonger les dollars.
5- L’entrepreneuriat programmé : la croissance n’est pas au rendez-vous? Pour la stimuler, les gouvernements et les grandes entreprises prendront le taureau par les cornes. Ils iront de leurs propres demandes. On devrait voir se multiplier les concours d’entrepreuneuriat en tous genres où le thème des projets est étroitement défini. L’entrepreneuriat dépendrait donc moins de l’offre - et des goûts - de l’entrepreneur que de la demande du marché.
Que faut-il en conclure ? Les tendances annoncées par La Fondation Kauffman laissent entrevoir que le principe de réalité – et le ralentissement de l’économie- rattrape le monde de l’entrepreneuriat aussi. On pourrait parler d’entrepreneuriat « raisonné ». Certains n’aimeront peut-être pas cette tendance. L’entrepreneur est par essence un esprit libre et un être de passion. On semble vouloir canaliser sa créativité. Comme société gagnerons-nous au change avec un entrepreneuriat plus « programmé » ? Qu’en pensez-vous ?
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