Du nouveau sur lesaffaires.com : notre collègue Daniel Germain lance un blogue de finances personnelles, intitulé «Mêlez-vous de vos affaires». Voici un extrait de son premier billet, où il se met (en partie) à nu. Pour l'intégrale, rendez-vous sur notre site !
Je le reconnais, le titre est racoleur. Je voulais détourner un instant votre attention de Bernard Mooney et d'Olivier Schmouker. J'oeuvre dans le giron de Les Affaires depuis bientôt 15 ans, dont près de 14 à titre de chef de publication du magazine Les Affaires Plus. Ce billet inaugure un nouveau blogue sur les finances personnelles, que je ne veux surtout pas coincé.
Cela dit, il y aura vraiment un peu de nudité ici. Les questions d'argent restent taboues. Alors quand on dévoile des détails de sa vie financière, c'est un peu comme faire un strip-tease.
Sans plus tarder, je commence, j'enlève mes chaussettes : je n'ai pas d'enfants et ne compte pas en avoir. Je vis bien avec ce choix, bien qu'il crée à l'occasion des malaises. J'ai parfois même l'impression d'être jugé.
Cela prend parfois d'autres proportions, comment dire... institutionnalisées. Il y a deux semaines, Stephen Harper a formalisé mon statut de marginal lorsqu'il a annoncé des baisses d'impôt réservées aux familles. L'enrobage était aussi éloquent que les mesures elles-mêmes. À entendre le premier ministre, j'avais l'impression que les non-parents appartenaient à une tout autre catégorie de citoyens, à la fois moins productifs sur le plan social et surtout moins accablés par le coût de la vie.
De l'avis des fiscalistes que j'ai consultés, les mesures annoncées auront un impact mineur sur le portefeuille des parents, notamment à cause de l'abolition, dans la foulée, du crédit d'impôt pour enfants.
L'élément central de la présentation du 30 octobre est la possibilité accordée aux couples avec des enfants mineurs de fractionner leur revenu. Ainsi, le conjoint dont le revenu est le plus élevé peut attribuer jusqu'à 50 000 dollars à celui dont le revenu est plus faible. Il s'agit d'une opération comptable qui permet de réduire le taux d'imposition combiné du couple. Le gouvernement a plafonné à 2 000 $ l'économie d'impôt générée par cette opération. Plus l'écart de revenu est important, plus le couple pourra profiter de cette mesure. Le cas ultime est celui de parents dont l'un a un salaire élevé, tandis que l'autre reste à la maison.
J'ai du mal à comprendre l'approche. Qui veut-on cibler ? Cette mesure me paraît injuste. Non pas parce que j'en suis exclu ou qu'elle ne vise que les parents. Non, c'est plutôt parce qu'elle bénéficie à un certain modèle de la famille, plus traditionnelle.
Qui ne profite pas des mesures fédérales : les parents à faible revenu, puisqu'ils sont déjà imposés au taux le plus faible ; les parents dont les revenus sont plus ou moins égaux ; les familles monoparentales. Auxquels s'ajoutent les couples sans enfants et les célibataires.
Je veux bien enlever un morceau de vêtement à l'occasion, mais ce serait plus agréable si on faisait ça à plusieurs. N'hésitez pas à partager avec moi vos histoires d'argent, vos démêlés avec les commerçants, vos prises de bec avec le fisc, votre relation avec le crédit ou encore vos exploits en finances personnelles.