Berkshire Hathaway, société de Warren Buffett, a augmenté ses bénéfices d’exploitation de 29% et ses revenus de 10% lors de son trimestre clos le 30 septembre, ce qui est impressionnant pour une entreprise de 200 milliards!
Si les manchettes ont mentionné que Berkshire avait vu ses bénéfices baisser pendant le trimestre, c’est que M. Buffett a pris une perte sur son placement dans le détaillant britannique Tesco alors que pendant le trimestre équivalent en 2013, il avait encaissé des gains significatifs sur ses placements.
Les pertes sur placement du trimestre ont été de 107M$US contre des profits de 1,4 milliard de dollars (G$) US en 2013.
Au 30 septembre, la valeur comptable de Berkshire était de 144 542$US par action A (96,36$US par action B), en hausse de 7,1% depuis le 31 décembre 2013.
Dans tous ses principaux segments, Berkshire Hathaway a augmenté ses revenus et la plupart ont réalisé des bénéfices en hausse.
La société a généré 12,3G$US pendant le trimestre et 24,2G$US pour ses neuf premiers mois de 2014. Ce qui explique que Berkshire se retrouve avec 62,4G$US en encaisse malgré plus de 10G$US en investissements dans ses activités.
Sur ce dernier point, j’en profite pour répondre à un lecteur qui me posait la question suivante :
«Pourquoi M. Warren Buffett garde-t-il 55 milliards de dollars en liquidités, au lieu de les investir à la Bourse?».
D’abord, dans ses documents déposés à la SEC (Commission des valeurs mobilières des États-Unis), M. Buffett mentionne qu’il veut conserver en tout temps un «coussin» d'au moins 20G$US en encaisse en gage de solidité financière. Vous ne devez jamais oublier que le cœur des activités de Berkshire c’est l’assurance et pour un assureur, la capacité de payer des réclamations, peu importe le contexte économique, est un avantage compétitif important.
Ceci dit, il est certain que Warren Buffett préfèrerait investir une bonne partie de son encaisse, son premier choix étant l’achat de 100% de sociétés ouvertes ou privées et son deuxième choix étant d’ajouter à son portefeuille d’actions.
S’il ne le fait pas, c’est qu’il ne voit pas d’occasions dans le type de placements qu’il connaît et qui doivent nécessairement être de très grandes sociétés. Pour qu’un investissement de Berkshire, qui a une valeur boursière de plus de 300G$US, ait un impact significatif, il faut qu’il soit de plusieurs milliards!
Enfin, Bloomberg publie ce matin un texte qui laisse entendre que M. Buffett aurait fait un coup fumant en prenant le contrôle du chemin de fer BNSF en 2009. L’investisseur avait lui-même souligné qu’il payait cher pour Burlington Northern (en fait, il a mentionné que ce n’était pas une aubaine). Et il avait raison.
Il a payé quelque chose comme 20 fois les bénéfices, ce qui était pour lui élevé.
Curieusement, à l’époque, plusieurs avaient justement critiqué Warren Buffett, soulignant le prix élevé de l’acquisition (26,5G$US).
Aujourd’hui, presque cinq années plus tard, les revenus de BNSF ont augmenté de 57%, ses bénéfices ont doublé et la société a déjà versé plus de 15G$US en dividendes à son propriétaire Berkshire Hathaway. Il n’en faut pas plus pour qu’on accuse M. Buffett d’avoir «volé» la société!
C’est de l’expérience de tous les investisseurs de faire des placements heureux où tout se déroule mieux que prévu. Ce fut le cas pour BNSF qui profite entre autre du boom pétrolier américain dont personne ne se doutait en 2009. Pas même M. Buffett. En d’autres termes, il a été chanceux.
Bernard Mooney