BLOGUE. Passer ou non à la technologie LTE? Vidéotron n'aura très bientôt plus le choix d'investir en ce sens, note un analyste de la firme UBS.
Comme nous l'écrivions déjà ici en février dernier, le réseau sans fil de Vidéotron accuse présentement un retard technologique marqué sur ses deux autres grands réseaux concurrents, ceux de Rogers et de Bell/Telus. Ceux-ci offrent la technologie LTE, avec une vitesse de téléchargement théorique de 75 Mbps. Le réseau de Vidéotron en est encore à la norme HSPA+, dont la vitesse théorique est de 42 MBps.
Cet avantage vaut davantage sur papier qu'en pratique. J'ai déjà quelques fois expliqué que 42 Mbps suffisent amplement à la majorité des besoins. Mais dans l'univers technologique, il n'est jamais très bon d'être perçu comme n'offrant pas le nec plus ultra.
Dans une note envoyée dimanche dernier, les analystes Phillip Huang et Christian Idicula, d'UBS, estiment que la pression montera rapidement sur Vidéotron pour procéder aux investissements nécessaires au passage à la norme LTE. Cette pression ne viendra pas directement des consommateurs. Elle sera plutôt un effet secondaire d'une décision prise par T-Mobile aux États-Unis.
Il faut d'abord savoir que le réseau de Vidéotron fonctionne sur une plage de fréquences appelée AWS. Il s'agit là des seules fréquences qui étaient disponibles au moment où l'entreprise a fait son entrée sur le marché. La plage AWS n'est toutefois pas très commune, au point d'ailleurs où l'iPhone d'Apple n'est pas compatible avec elle (ce qui explique son absence dans la gamme de Vidéotron).
Heureusement pour Vidéotron, d'autres manufacturiers fabriquent des appareils compatibles avec la plage AWS. Mais ils ne le font pas spécifiquement pour Vidéotron. Ils le font surtout pour T-Mobile USA, qui utilisait elle aussi cette fréquence.
Mais voilà, T-Mobile a réaligné ses opérations et annoncé qu'au début 2013, elle utiliserait la norme LTE, plutôt que HSPA+ dans sa plage de fréquences AWS. Les appareils HSPA+/AWS risquent donc de commencer à se faire très rares. Si elle veut continuer d'offrir des modèles récents, Vidéotron n'aura donc vraisemblablement pas le choix de migrer vers la norme LTE.
La bonne nouvelle pour Vidéotron, selon UBS, c'est qu'elle dispose de suffisamment de fréquences AWS pour gérer le passage à la norme LTE. Elle ne sera donc pas forcée d'attendre les résultats de la prochaine enchère de fréquences. Qui plus est, ses équipements sont déjà prêts à faire le saut vers la norme LTE. Les investissements seront donc moindres.
Ceci dit, il faut aussi s'attendre à ce que Vidéotron soit de la partie lors de cette prochaine enchère. Rappelons qu'on mettra alors en vente les fréquences dans la plage de 700 Mhz libérées par le passage de la télé hertzienne de l'analogique au numérique, l'an passé. Ces fréquences sont très prisées, parce qu'elles sont de haute qualité. Obtenir des fréquences à 700 Mhz permettrait aussi à Vidéotron de se défaire des menottes que lui impose la plage AWS depuis son arrivée dans le marché du sans-fil.
De façon générale, UBS estime que Vidéotron est la mieux placée parmi les nouveaux entrants du marché du sans-fil pour obtenir du succès à long terme. Le seul autre nouvel entrant actif au Québec est Public Mobile.