Travailleurs étrangers temporaires dans les fermes du Québec : quelques chiffres

Publié le 15/04/2016 à 08:30

Mis en place pour répondre aux besoins criants de main-d’œuvre dans le secteur agricole, les programmes de recrutement de travailleurs étrangers temporaires connaissent une croissance fulgurante. Chiffres à l’appui.

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Une progression spectaculaire

Selon Statistique Canada, l’agriculture employait près du tiers des Québécois en 1931, par rapport à seulement 1,2 % en 2006.

Les progrès technologiques ont certes comprimé la demande de main-d’œuvre agricole au cours des dernières décennies. Pas assez, toutefois, pour compenser le vieillissement de la population et la baisse d’intérêt pour ce secteur d’activité chez les travailleurs locaux.

Résultat : une pénurie chronique de travailleurs qui donne bien des maux de tête aux producteurs et aux transformateurs agricoles.

Les travailleurs étrangers temporaires (TET) admis au Canada dans le cadre du Programme des travailleurs agricoles saisonniers et du Programme des travailleurs étrangers temporaires constituent donc une solution concrète pour combler ces besoins de main-d’œuvre.

Les données recueillies par la Fondation des Entreprises en Recrutement de Main-d’œuvre agricole Étrangère (FERME) montrent d’ailleurs une forte progression du nombre de TET déployés dans les champs du Québec. L’organisme, spécialisé dans le recrutement de travailleurs étrangers, révèle que 76 entreprises agricoles québécoises avaient embauché des TET en 1995. En 2010, elles étaient 591. Un bond de 778 % en 15 ans !

De plus, le nombre de TET mis sous contrat par les entreprises québécoises a plus que doublé de 2007 à 2014 : il est passé de 4 266 à 9 491 individus. Cette hausse fait du Québec la troisième province canadienne à employer le plus de TET, après l’Ontario et la Colombie-Britannique.

FERME regroupe aujourd’hui 750 employeurs membres, qui ont embauché en 2015 au total 10 305 travailleurs étrangers. Ce nombre représente environ 90 % de tous les TET qui viennent chaque année prêter main-forte aux agriculteurs d’ici. La Montérégie, les Basses-Laurentides, Lanaudière et l’île d’Orléans sont les régions vers lesquelles la plupart de ces détenteurs de permis de travail temporaire sont dirigés.

Mais qui sont les TET ?

Le Mexique et le Guatemala sont de loin les pays qui fournissent le plus de travailleurs saisonniers aux fermes québécoises. En 2015, 52 % des TET dont FERME a coordonné la venue provenaient du Mexique, tandis que 42 % étaient originaires du Guatemala, et 3 % provenaient du Honduras, du Nicaragua ou des Antilles.

La plupart de ces travailleurs sont peu scolarisés. Selon une étude publiée en 2013 par le Centre d’innovation sociale en agriculture (CISA), les deux tiers ont quitté l’école avant de décrocher un diplôme d’études secondaires. Tous des hommes, les 200 TET interrogés avaient en moyenne 34 ans au moment de l’enquête. C’est la plupart du temps par un proche (ami, membre de la famille ou collègue) qu’ils ont découvert les programmes canadiens de recrutement de TET.

Ces travailleurs restent en moyenne 23 semaines par année au Québec. Les semaines de travail sont longues : autour de 60 heures, rémunérées au salaire minimum.

Les quelque 7 000 TET qui ont séjourné au Québec en 2013 (la dernière année pour laquelle les données sont disponibles) ont gagné au total 104 millions de dollars. Ils ont dépensé un tiers de cette somme (32 M$) au Québec et ont transféré le reste dans leur pays d’origine.

Qui les emploie ?

En 2015, 63 % des employeurs de TET membres de l’organisme FERME étaient des producteurs maraîchers. Ceux-ci ont confié à la main-d’œuvre étrangère les deux tiers (67 %) du travail dévolu à des travailleurs temporaires.

Cela dit, les secteurs de la production animalière et laitière ont de plus en plus recours aux TET, même si leurs activités sont en grande partie mécanisées. Ces producteurs représentaient l’an dernier respectivement 15 et 10 % des membres de FERME, suivis par les producteurs en serre (9 %). Quelques membres de FERME œuvrent aussi dans d’autres secteurs que l’agriculture, en particulier l’aménagement paysager et la transformation alimentaire.

Rappelons qu’avant de faire appel à des TET, les employeurs doivent démontrer que leurs démarches de recrutement auprès des citoyens canadiens et des résidents permanents ont été infructueuses.

Satisfaction à la clé

Chez FERME, on se targue d’un taux de satisfaction mutuelle élevé : 90 % des TET se disent satisfaits de leur employeur et seront réembauchés par celui-ci l’année suivante.

Cette relation de travail profite également aux clients. Aujourd’hui, les travailleurs étrangers temporaires forment en effet un maillon essentiel de la chaîne qui permet aux Québécois de savourer des aliments produits ici…

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