Travailleurs étrangers temporaires : la réalité vécue au quotidien

Publié le 13/05/2016 à 08:33

Tout le monde tire profit de la présence des travailleurs étrangers temporaires (TET) dans les fermes du Québec. Y compris les travailleurs, dont bon nombre reviennent chaque année.

Depuis sept ans, Roman Martin Jimenez passe plus de temps au Québec qu’auprès de sa famille, qui réside près de Mexico. « Mon avenir et celui de mes enfants, je suis venu le chercher ici », dit-il. D’avril à octobre, ce père de trois enfants s’occupe des récoltes de la ferme Primera, un producteur d’asperges et de cerises de terre de la région de Joliette.

C’est beaucoup plus qu’un salaire qu’il vient chercher ici, expliquait-il à une équipe de Télé-Québec lors de la réalisation d’un reportage sur les TET. « Ici, j’ai trouvé la possibilité de me réaliser et de permettre à mes enfants d’étudier, ce que je n’avais pas dans mon pays.»

Un encadrement rigoureux

En 2015, plus de 10 000 travailleurs étrangers ont transité par les services de la Fondation des Entreprises en Recrutement de Main-d’œuvre agricole Étrangère (FERME), un organisme spécialisé dans le recrutement des TET, qui vise à seconder les entreprises agricoles québécoises. Sans l’apport de cette main-d’œuvre, de nombreuses fermes du Québec seraient condamnées à disparaître.

Cependant, les agriculteurs ne sont pas les seuls bénéficiaires de l’échange : comme Roman, beaucoup de TET viennent non seulement gagner leur vie dans les fermes du Québec, mais veulent assurer un avenir meilleur à leur famille.

Grâce à des mesures d’accompagnement concrètes, tout est mis en œuvre pour qu’ils y parviennent. Par exemple, avant leur départ, des services de soutien – en espagnol – leur sont fournis pour les aider à préparer leur séjour. Les agents de liaison de FERME leur offrent un soutien, notamment pour remplir les formalités d’immigration, et seront présents lors de leur départ.

À l’arrivée au Québec, ces intermédiaires s’assureront de la qualité du milieu de vie qui attend le TET chez son employeur ou à proximité de la ferme. À cet égard, les entreprises membres de FERME doivent respecter un protocole exigeant, et des inspections ont lieu régulièrement. Cet encadrement est positif, puisque selon un rapport de recherche publié en 2013 par le Centre d’innovation sociale en agriculture (CISA), 96 % des TET se disaient satisfaits ou très satisfaits du logement fourni par leur employeur.

En outre, l’employeur a une foule d’autres obligations à remplir, comme de mettre un moyen de transport terrestre à la disposition du TET chaque fois que celui-ci en a besoin et de l’inscrire au régime public d’assurance maladie. À défaut de se conformer à ces règles, il s’expose à l’exclusion du programme.

S’enraciner un brin

En dépit de la nature physique du travail, la quasi-totalité des travailleurs étrangers temporaires apprécie l’expérience : selon la même étude du CISA, 94 % d’entre eux se disent satisfaits ou très satisfaits de leur emploi.

Au Québec, les conditions du travail agricole sont souvent moins rudes que dans leur pays d’origine, remarquent certains TET. D’ailleurs, les trois quarts d’entre eux estiment que leur quotidien n’est pas stressant.

Ils y prennent même goût : pas moins de 97 % des TET ont exprimé le désir d’être embauchés par le même employeur l’année suivante.

D’ailleurs, au fil des ans, plusieurs travailleurs prennent un peu racine au Québec, et des liens d’amitié se tissent avec leur employeur. C’est le cas de Roman Martin Jimenez, qui travaille pour la huitième année consécutive à la ferme Primera : pendant l’hiver, la famille de Mario Rondeau, son patron, est allée visiter celle de Roman au Mexique. Depuis, leurs filles respectives conversent à l’occasion sur Skype ou sur les réseaux sociaux.

Situation identique à la ferme St-Élie, près de Sherbrooke, où le travailleur guatémaltèque Pedro Patzanpajoc revient travailler chaque été depuis plus de dix ans. Au grand bonheur de son patron, Yvon Lessard, qui appelle ses employés « ses petits gars », comme il le confiait récemment au Bulletin des agriculteurs.

« Depuis le temps, nous avons développé des liens avec eux. Nous les considérons un peu comme nos enfants. » Pour leur rendre la vie plus agréable – car plusieurs TET souffrent de l’éloignement de leur famille –, Yvon Lessard a mis à leur disposition une voiture, des bicyclettes, un cellulaire et des jeux vidéo.

Cette valorisation de l’approche humaine, qui est au cœur de l’intervention de FERME, conduit à de nombreux modèles de réussite qui profitent aux travailleurs. C’est plus qu’un travail, c’est une intégration.

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