Savoir utiliser la formation pour développer la relève

Publié le 02/03/2016 à 16:55

« Ceux qui commencent dans le métier ont été à l’école, ils ont les compétences de base et travaillent sous les conseils d’un compagnon... qui a parfois appris sur le tas », résume Jean-Marc Jacob, conseiller en formation à l’ACRGTQ.

Les entreprises ont avantage à former leurs employés pour préparer la relève

Savoir planifier la relève est l’une des plus importantes qualités d’un entrepreneur. Celui-ci doit être en mesure de reconnaître les besoins de son entreprise avant que les circonstances ne l’obligent à agir. Cela est encore plus vrai dans l’industrie de la construction, où le taux de roulement est élevé.

La première étape est d’identifier qui risque de partir (retraite, avancement ou autre raison) et définir quel impact cela aura sur le plan de formation. « Il faut ensuite déterminer les compétences à combler, identifier la personne qui prendra la relève et évaluer les écarts de compétence entre ce qui est requis dans le poste et ce qui est détenus par le remplaçant». Cet écart nous permettra de mieux définir un plan de formation et un accompagnement dans le transfert des connaissances », explique Nathalie Quevillon, directrice du service de la formation à la CMMTQ.

Il n’est pas facile de planifier ainsi quand on pense que la majorité des entreprises en construction comptent moins de cinq employés et que le principe d’ancienneté n’entre pas vraiment dans la balance. Mais comme le souligne Samuel Harvey, au développement des compétences à l’ACQ, « quand un employé voit qu’un employeur s’occupe bien de son monde, ça favorise le sentiment d’appartenance. »

Tout le monde est conscient que la formation est au cœur de l’amélioration continue dans l’industrie de la construction. Par contre, il n’est pas toujours facile de passer de la parole aux actes, surtout quand on gère une petite équipe...

Cette difficulté touche presque toute l’industrie, puisque 85 % des entreprises de la construction comptent cinq salariés ou moins !

« C’est sûr qu’il est plus difficile de gérer les absences liées à la formation dans les petites entreprises, dit Céline Obidol, coordonnatrice à la formation pour la CMEQ. Ce n’est pas évident de laisser aller un employé pour une formation de 40 heures quand il ne reste presque personne pour monter la garde. »

Un plan de relève ?

Mais dans les faits, qu’est-ce qu’un plan de relève ? C’est autant un guide qui permettra à l’entreprise de faire face aux besoins ponctuels qu’un plan pour assurer la continuité à long terme de l’équipe de gestionnaires.

Isabelle Leclaire, conseillère en formation pour la CCQ donne l’exemple d’un projet complexe qui exigeait un type de coffrage particulier. « Il a fallu former plus de 30 personnes, qui devaient être embauchées pendant les travaux. » Dans ce cas-ci, l’entrepreneur a préparé la relève en formant une équipe capable de s’intégrer rapidement au projet.

Il est également intéressant d’avoir plusieurs salariés capables d’exécuter différentes tâches au sein d’une même équipe de travail. « Le fait d’avoir des employés polyvalents donne une plus grande flexibilité à l’entreprise », avance Céline Obidol, coordonnatrice à la formation pour la CMEQ.

Cette polyvalence favorise la stabilité puisque certains employés pourront grimper les échelons et devenir contremaîtres à moyen terme. L’employé doit bien sûr remplir les conditions nécessaires de l’emploi, notamment avoir accumulé le nombre d’heures de travail requis dans un domaine défini.

Ensuite, si cet employé semble avoir du potentiel, on peut l’inciter à suivre des formations qui ne concernent pas son métier directement, comme la gestion de personnel, l’administration, la commercialisation, etc. À ce moment, il est aussi pertinent de sortir cette personne de sa zone de confort « à petites doses », par exemple en lui demandant de participer à des rencontres avec des clients.

Place aux jeunes...

L’industrie de la construction a toujours été sensible à la problématique de la relève et elle a su miser sur des pratiques qui ont fait leurs preuves. Comme le système de compagnonnage, qui permet un mentorat sur le chantier.

« Ceux qui commencent dans le métier ont été à l’école, ils ont les compétences de base et travaillent sous les conseils d’un compagnon... qui a parfois appris sur le tas », résume Jean-Marc Jacob, conseiller en formation à l’ACRGTQ.

Ce dernier souligne que les jeunes travailleurs et les plus vieux arrivent à se comprendre sur le chantier. « Une niveleuse, c’est un grader ; une grue, c’est un crane... », dit le conseiller. Cet exemple banal montre que de petites formations bien ciblées peuvent faire une différence quand on parle de relève.

La formation, une roue de secours

Il arrive par ailleurs que même les travailleurs d’expérience aient oublié comment faire les choses… Et dans ces cas extrêmes, seule une formation permet de s’en sortir.

Patrick Dubeau, conseiller en formation pour la CCQ, donne l’exemple du terrazzo, une matière qui était très utilisée à un certain moment, qui a ensuite été délaissée dans l’industrie, mais qui connaît un regain de popularité.

«Il nous a fallu quatre mois pour faire un plan de formation qui tient la route. Nous avons dû faire beaucoup de recherche sur les façons de faire, sur les compétences visées et sur les équipements à utiliser», explique le conseiller.

Résultat: une nouvelle relève a été formée pour un matériau qui revient à la mode!

Que faut-il retenir de tout cela? L’entreprise qui investit dans le perfectionnement d’un employé ne doit pas craindre de le perdre. La formation profite à tous. On pourrait même aller plus loin : former un employé, c’est assurer la relève dans l’ensemble de l’industrie.

Les associations partenaires

-      ACQ : Association de la Construction du Québec

-      ACRGTQ : L’Association des constructeurs de routes et grands travaux du Québec

-      APCHQ : L’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec

-      CMEQ : Corporation des maîtres électriciens du Québec

-      CMMTQ : Corporation des maîtres mécaniciens en tuyauterie du Québec

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