Comment concevoir un plan de formation efficace

Publié le 02/03/2016 à 16:59

« Un employeur peut faire une soumission sur un projet même si ses salariés n’ont pas toutes les compétences nécessaires. Il doit par contre s’assurer que quelqu’un dans son équipe aille les chercher », dit Samuel Harvey, coordonnateur au développement des compétences à l’ACQ.

Bien définir les compétences à acquérir est essentiel

Vous avez décidé de répondre à un appel d’offres ? Avez-vous toutes les compétences requises au sein de votre équipe ?

« Un employeur peut faire une soumission sur un projet même si ses salariés n’ont pas toutes les compétences nécessaires. Il doit par contre s’assurer que quelqu’un dans son équipe aille les chercher », dit Samuel Harvey, coordonnateur au développement des compétences à l’ACQ.

Par où commencer ? Où trouver la formation ? Comment concevoir un plan de formation ? Qui s’en occupe ?

Le site Fiers et compétents est un bon point de départ. On y trouve des tonnes de formations offertes en tout temps. Les associations patronales et la CCQ offrent aussi des formations sur mesure pour répondre aux besoins ponctuels des entreprises.

Bien définir les besoins de formation

Peu importe s’il s’agit d’un nouveau cours offert à tous ou d’une formation sur mesure, il est important de bien définir les besoins et les objectifs à atteindre, indique Jonathan Bélair, chef de section à la direction de la formation professionnelle de la CCQ.

« Notre défi est de transformer le besoin de perfectionnement en objectifs de formation », explique-t-il.

Pour ce faire, l’équipe de M. Bélair s’est dotée d’un plan d’action bien rodé, en quatre étapes :

1. Définir la cible à atteindre ;

2. Évaluer l’écart entre les compétences actuelles et les compétences à atteindre ;

3. Déterminer clairement les compétences à acquérir ;

4. Détailler ces compétences en sous-éléments ;

Une fois ces étapes réalisées, il faut développer un devis de formation précis. L’idéal est de préciser encore davantage les compétences à développer avec des verbes d’action. Par exemple, s’il est indiqué que la charpente doit soutenir un certain poids, il faut savoir clouer de telle façon.

Il est important de bien séparer les tâches en modules de formation pour s’assurer que chaque compétence est intégrée correctement. C’est aussi à cette étape qu’on détermine la durée de la formation et la forme qu’elle prendra : théorique, pratique, en ligne ou en entreprise ?

Un canevas de formation ajustable

Il faut comprendre que le devis de formation est un canevas de base adaptable en fonction des besoins particuliers. « Si un employeur dit que ses ouvriers ont déjà beaucoup d’expérience pour un aspect de la formation, on fera plutôt une mise à jour pour répondre aux besoins précis de cet employeur », dit Jean-Marc Jacob, conseiller en formation à l’ACRGTQ.

Pour Céline Obidol, de la CMEQ, il ne fait aucun doute que la formation sur mesure répond à un besoin. « Parfois, on regroupe les sections régionales pour former plus de gens en même temps. Nous avons organisé une formation de 40 heures sur le Code de l’électrique dans le centre du Québec. Je ne pense pas qu’on aurait eu beaucoup d’inscriptions, s’il avait fallu forcer ces gens à venir à Montréal ou Québec », dit-elle.

Un plan pour l’entreprise

Les employeurs doivent aussi préparer leur propre plan de formation. Dans ce cas-ci, il ne s’agit pas de définir les besoins d’une formation unique, mais bien de se doter d’une vue d’ensemble qui permettra à l’entreprise de progresser.

Parfois, c’est le marché qui dicte le chemin à suivre. « Il faut suivre les besoins et exigences des clients, dit Robert Gagnon, directeur du service de la formation à l’APCHQ. Certains donneurs d’ouvrage peuvent avoir des demandes bien précises. »

Le besoin de formation peut aussi venir d’un changement à l’interne. « Si l’employé senior ou la référence de mon équipe quitte l’entreprise, il est important de favoriser le transfert des apprentissages. La formation sur mesure devient une option intéressante et efficace », explique Nathalie Quevillon, directrice du service de la formation à la CMMTQ.

Encore une fois, il est important de faire un bilan. Quelles sont les compétences nécessaires pour tel contrat ? Quelles sont les compétences de mon équipe ? Qui sont les apprentis et les compagnons ? L’employeur doit ensuite déterminer ses priorités et décider qui va suivre quelle formation en fonction des besoins de son entreprise.

Bien entendu, il y a toujours une notion de « risque », dans la mesure où l’entreprise qui prend les devants en formant ses employés pourrait ne pas obtenir le contrat souhaité. « Je pense entre autres aux énergies renouvelables… On en parle beaucoup, mais est-ce que l’entreprise est certaine d’obtenir le contrat pour lequel elle soumissionne dans ce domaine ? Non. Mais ce n’est qu’une question de temps avant qu’elle travaille dans le domaine et son équipe sera déjà formée et prête pour exécuter les travaux », dit Céline Obidol, coordonnatrice à la formation pour la CMEQ. Faut-il prendre ce risque ? Oui, parce qu’un bon plan de formation permet de mieux gérer les ressources internes de l’entreprise.

À l’écoute des entrepreneurs

Les agents de promotion de la formation des associations patronales sont aussi une bonne source d’inspiration. Ils sont là pour aider et guider les employeurs à planifier correctement leur plan de formation.

Et ces agents comprennent très bien les défis des PME. « On peut organiser des formations en entreprise en fonction des périodes de ralentissement, du carnet de commandes ou des changements technologiques », explique Samuel Harvey.

Les agents de promotion de la formation sont à l’écoute des besoins des employeurs. Leur objectif est de maximiser les ressources disponibles, entre autres en jumelant les entreprises qui ont les mêmes besoins de formation.

Les associations partenaires

-      ACQ : Association de la Construction du Québec

-      ACRGTQ : L’Association des constructeurs de routes et grands travaux du Québec

-      APCHQ : L’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec

-      CMEQ : Corporation des maîtres électriciens du Québec

-      CMMTQ : Corporation des maîtres mécaniciens en tuyauterie du Québec

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