Intégration nutrition : à la santé des nouveaux arrivants!

Publié le 14/05/2018 à 00:35

Par je fais mtl

Je fais Mtl est un mouvement ouvert à tous les passionnés de Montréal qui désirent s’engager dans des projets qui ont un impact positif sur la ville et ses citoyens. Pour souligner le troisième anniversaire de Je fais Mtl, la population était invitée, en novembre 2017, à choisir ses 10 projets coups de cœur parmi 49 candidatures. Près de 2000 votes ont alors été enregistrés. L’entreprise d’économie sociale Intégration nutrition a séduit le public.

Fondée en mai 2013, Intégration nutrition accompagne les nouveaux arrivants dans leur apprentissage de la culture alimentaire locale au moyen de formations, de conférences, de démonstrations, d’ateliers culinaires, de visites guidées et de services d’intégration personnalisés. Sa mission est de contrer les problèmes de santé que peut engendrer le processus d’immigration à court et à long terme.

En effet, les changements environnementaux, économiques et socioculturels auxquels sont confrontés les nouveaux arrivants chamboulent leurs habitudes alimentaires, et leur santé peut en pâtir. Gain de poids, diabète, dénutrition… les problématiques sont nombreuses et varient entre autres selon le type d’immigration, le pays d’origine des immigrants et leur niveau d’acculturation. Ceux-ci ont parfois tout à apprendre.

« La cuisine n’est pas du tout une compétence internationale », indique Marianne Lefebvre, fondatrice d’Intégration nutrition. La nutritionniste spécialisée en nutrition internationale fait remarquer que bien des Québécois doués en cuisine auraient du mal à concocter des repas nutritifs à base d’igname ou de manioc, par exemple. C’est la même chose pour les nouveaux arrivants, qui sont dépourvus devant une culture alimentaire complètement différente de la leur.

Les produits et les techniques de conservation des aliments    leur   sont   parfois  totalement   inconnus.  « Beaucoup d’immigrants n’ont jamais cuisiné de légumes surgelés. Il y en a même qui ne savent pas faire fonctionner une cuisinière électrique », illustre Mme Lefebvre. Intégration nutrition apparaît alors comme une ressource essentielle à leur intégration.

Des services variés
Marianne Lefebvre adapte ses interventions aux besoins des nouveaux arrivants, lesquels varient selon leur pays d’origine. Celle qui a visité une trentaine de pays peut donc aider tous les immigrants, qu’ils soient Maghrébins, Antillais, Asiatiques ou encore Sud-Américains. Elle leur donne des outils pour qu’ils puissent s’adapter à leur nouvel environnement, sans pour autant dire adieu à leurs habitudes alimentaires.

« La seule chose que les immigrants peuvent apporter avec eux quand ils quittent leur pays, c’est leur culture alimentaire. Je leur conseille toujours de la conserver, tout en faisant de petits changements, souligne Mme Lefebvre. Il faut prendre le meilleur des deux mondes. »

La nutritionniste donne entre autres des formations portant sur les légumes québécois et sur les façons de les cuisiner. Elle s’efforce aussi de déboulonner certains mythes tenaces qui peuvent nuire à la santé des nouveaux arrivants. Par exemple, plusieurs d’entre eux pensent à tort qu’il faut manger davantage en hiver. Des démonstrations, des visites à l’épicerie et des activités en groupe sont également organisées.

Des écoles, des entreprises en tous genres et des organismes offrant des services à la population immigrante font appel à Intégration nutrition. « Le mouvement Je fais Mtl m’a permis d’élargir mon réseau, reconnaît Marianne Lefebvre. C’est aussi une belle façon d’aller chercher des ressources en tous genres, tant des ressources humaines et financières que des idées! »

La nutritionniste dit avoir développé un fort sentiment d’appartenance à Montréal. « 90 % de ma clientèle est montréalaise. Je suis fière de dire que mon projet est à l’image de Montréal : multiculturel. »

Des services gratuits?
Elle espère maintenant pouvoir aider un plus grand nombre d’immigrants à s’intégrer à la culture alimentaire locale en développant des partenariats avec plus d’organismes, de villes, d’arrondissements et d’entreprises. « J’aimerais aussi obtenir l’appui de partenaires et de bailleurs de fonds pour pouvoir offrir mes services gratuitement aux nouveaux arrivants », ajoute-t-elle.

Finalement, à ceux qui rêvent de mettre sur pied une entreprise, Marianne Lefebvre conseille de croire en leur projet. « Je ne sais pas combien de fois on m’a dit que mon idée ne serait pas viable! J’ai osé. Intégration nutrition va avoir cinq ans et j’adore ce que je fais », conclut-elle.

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