L'application qui choisit les arbres

Publié le 21/11/2017 à 11:11

Par UQAM

L’importance de la forêt urbaine pour assurer le bien-être de la population est de plus en plus reconnue. «Les arbres embellissent nos villes et améliorent de façon significative notre quotidien, car ils filtrent l’air, réduisent les îlots de chaleur, diminuent le ruissellement de l’eau, réduisent le bruit, augmentent la valeur des propriétés, contribuent à améliorer la santé mentale des gens et abritent une multitude d’organismes vivants qui agrémentent nos vies urbaines», énumère Christian Messier, professeur au Département des sciences biologiques de l’UQAM.

Il y a quelques décennies, les ormes, qui abondaient à Montréal, ont été décimés par la maladie hollandaise de l’orme. Depuis quelques années, c’est au tour des frênes, qui représentent 20 % de la forêt urbaine, d’être attaqués par un insecte ravageur, l’agrile du frêne. «Ces événements ont sensibilisé les gestionnaires forestiers des villes à diversifier les essences d’arbres, souligne le professeur, mais il n’existe pas d’outil ou d’approches intégrées pour choisir les meilleures essences à planter dans une rue, un parc ou un quartier.»

Avec ses collègues biologistes Alain Paquette, Tanya Handa, Daniel Kneeshaw et Thi Thanh Hien Pham du Département d’études urbaines et touristiques, Christian Messier souhaite développer une trousse informatique qui servirait d’aide à la décision pour la plantation d’arbres et la gestion forestière urbaine. «Cet outil serait basé sur les plus récentes connaissances concernant les caractéristiques écologiques propres à chaque essence, les risques – la tolérance à la sécheresse, la sensibilité aux principaux insectes et maladies en Amérique du Nord –, le vieillissement et les espèces actuellement présentes», explique le professeur.

Dans un monde idéal, les arbres doivent être choisis en fonction des services qu’on veut qu’ils nous rendent (ombrage, écran, embellissement du paysage, etc.) et du besoin de maximiser la résilience du couvert arboré face à la menace des changements climatiques. Il faut, selon Christian Messier, viser une diversité optimale des essences afin de réduire les risques de mortalité. La trousse qu’il propose de créer avec ses collègues comprendrait, entre autres, une analyse des carences en matière de diversité pour chaque municipalité concernée, une base de données géospatiales conforme aux systèmes d’information géographique utilisés dans les villes et une plateforme pour diffuser les données et documenter le projet, incluant la visualisation des services rendus.

«Nous visons directement les municipalités et leurs gestionnaires, ainsi que les arboriculteurs, aménagistes forestiers et planificateurs urbains de toutes les villes de l’est de l’Amérique du Nord, où l’on plante globalement les mêmes espèces d’arbres, précise Christian Messier. Notre outil pourra aussi être utile aux pépiniéristes et aux entreprises d’aménagement du paysage afin de mieux conseiller leurs clients sur le choix des arbres à planter sur leur terrain.»

Récemment couronné d’un prix lors du Rendez-vous Pile 2017, un événement visant à stimuler l’innovation chez les étudiants et les professeurs de l’UQAM, le projet origine des travaux de la Chaire de recherche industrielle CRSNG/Hydro-Québec sur le contrôle de la croissance des arbres, menés par les professeurs Messier et Paquette en étroite collaboration avec les villes de Montréal, Québec, Gatineau, Laval et Joliette, ainsi qu’avec l’organisme Jour de la Terre et la Communauté métropolitaine de Montréal. «Je répète souvent qu’il faut vacciner nos villes contre les changements globaux, note Christian Messier. C’est ce qui nous a motivés à lancer ce projet, car nous croyons que les arbres assurent le bien-être physique et psychologique des citadins.»

 

 

 

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