Mathilde Gosselin : La chimie des affaires

Offert par Les Affaires


Édition du 20 Juin 2015

Mathilde Gosselin : La chimie des affaires

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Édition du 20 Juin 2015

[Photo : Martin Flamand]

Après avoir travaillé une décennie pour IBM à Bromont, Mathilde Gosselin avait envie de passer à autre chose. Elle a donc quitté la multinationale pour laquelle elle travaillait depuis la fin de ses études, afin de se joindre en tant qu'employée à une start-up. «C'est là que j'ai compris que j'avais beaucoup plus la fibre entrepreneuriale que je pensais. Je viens d'une famille d'entrepreneurs, mais je n'avais jamais pensé à ce choix de carrière.»

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En 2010, la diplômée en génie chimique et mécanique de l'Université de Sherbrooke fait donc le pari d'utiliser son expertise pointue en microélectronique pour fonder Materium Innovations, à Granby. Elle fait de la consultation au début, mais a de plus grandes ambitions ; elle est à la recherche d'un besoin qu'elle pourrait combler grâce à son expertise.

Issue d'un contrat de consultation, l'idée de fabriquer des microsphères creuses est ce qui a transformé Materium en véritable start-up. Concrètement, Mathilde Gosselin, dont l'intérêt pour la chimie vient de sa passion pour la cuisine, a développé un procédé chimique qui permet de créer des microsphères de silice - du sable - entièrement vides.

Alors qu'elle croyait que ses microsphères seraient ajoutées à des plastiques pour rendre ceux-ci plus légers, c'est dans des produits de beauté qu'elles devraient d'abord se retrouver. «La silice est déjà utilisée dans des produits cosmétiques pour créer un effet matifiant, dit Mathilde Gosselin. La différence, c'est qu'avec notre produit, il est possible d'ajouter une lotion ou un parfum à l'intérieur des sphères.» Grâce à ce procédé, la durée de vie d'une crème, par exemple, pourrait être rallongée.

Aujourd'hui, Materium produit 50 litres de microsphères par jour, soit le tiers de sa capacité. Cependant, l'entreprise devrait déménager dans de nouveaux locaux au cours des prochains mois, toujours à Granby, où elle pourra produire 1 000 litres par jour.

Même si l'entreprise semble être sur la bonne voie aujourd'hui, bâtir une start-up industrielle autour d'une innovation n'a pas été de tout repos. «Au début, tout se rapportait à moi, tout reposait sur mes épaules, relate l'entrepreneure. Je me souviens d'avoir signé des chèques de paye sur mon lit d'hôpital, alors que j'étais sous intraveineuse.»

Comme si le défi n'était pas assez grand, Mathilde Gosselin a mis au monde deux garçons depuis la fondation de Materium. Devenue mère, elle a dû apprendre à déléguer. Si bien qu'elle ne manque pas de quitter le bureau à 17 heures tous les jours, quoi qu'il arrive. Mais une fois ses enfants au lit à 20 h 30, la femme d'affaires se remet à l'ouvrage.

Âge : 36

Le livre qui ne quitte jamais votre table de chevet ? Le Petit Prince, d’Antoine de Saint-Exupéry

Pourquoi ? Je trouve que c’est un livre qui nous rappelle le regard des enfants. C’est la capacité d’imagination qui est si importante dans la vie, mais qu’on perd avec le temps.

Avec qui rêveriez-vous de souper ? Guy Laliberté

Pourquoi ? C’est quelqu’un de très intéressant, parce qu’il a développé un modèle d’affaires unique. Les embûches étaient là, mais il a su s’imposer et devenir un leader dans son secteur. Peu importe le type d’entreprises que tu as, il y a toujours des gens qui te disent qu’il faut que tu fasses comme ci ou comme ça. Imposer une façon de faire que toute l’industrie se met à imiter par la suite, je trouve ça impressionnant. Je lui lève mon chapeau.

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