Des transactions gagnant-gagnant pour les cédants

Publié le 21/02/2018 à 06:00

Des transactions gagnant-gagnant pour les cédants

Publié le 21/02/2018 à 06:00

« Les seniors seront là plus longtemps. Cela suppose qu’il faut savoir comment travailler dans une entreprise multigénérationnelle et partager le pouvoir», dit Denise Julien-Paré, directrice du Centre des familles en affaires Deschênes-Molson-Lesage de HEC Montréal.

Si l'on se penche souvent sur les objectifs et la stratégie des futurs repreneurs, se glissent-ils pour autant eux-mêmes dans la tête des cédants avec lesquels ils réalisent leur transaction ? Comment choisissent-ils leur successeur, et quelles sont les attentes de ces baby-boomers par rapport aux personnes issues d'une autre génération ?

Pour choisir son futur repreneur, souvent, ce n'est pas le critère financier qui est d'abord regardé par le propriétaire, mais la philosophie de celui qui sera son successeur et ainsi assurera la pérennité de son entreprise. « Les cédants s'attendent à ce que les repreneurs adhèrent aux valeurs qu'ils ont mises en place à la naissance de la société », rappelle Vincent Lecorne, PDG du Centre de transfert d'entreprise du Québec (CTEQ). Ce dernier mentionne qu'il n'est ainsi pas rare de voir des propriétaires concéder une facilité aux repreneurs, notamment lorsqu'il s'agit de la famille ou d'un salarié, par le versement d'un pourcentage du chiffre d'affaires (aussi appelé « balance de vente ») sur une période donnée. « Cela peut permettre au futur acquéreur de racheter l'entreprise en différents paiements étalés sur plusieurs années, tandis que le repreneur peut sélectionner la personne qu'il juge la meilleure pour la pérennité de l'activité », atteste Simon Gaudreault, directeur des affaires économiques de la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante.

Une transition plus douce

Le rythme de la transition est un élément qui se révélera aussi déterminant aux yeux du cédant. « L'ancien propriétaire a un statut social et un rythme de vie qui peut s'arrêter du jour au lendemain lorsqu'il va quitter son entreprise, et ce n'est pas forcément ce qu'il recherche », constate M. Lecorne. C'est pour cette raison que Denise Julien-Paré, directrice du Centre des familles en affaires Deschênes-Molson-Lesage de HEC Montréal, se refuse à employer le terme de « cédant » : « Si certains vont effectivement chercher à céder, la plupart veulent garder un rôle différent. »

Le transfert peut même avoir lieu en plusieurs étapes : « On peut commencer par transférer les responsabilités, puis réfléchir aux étapes suivantes comme une introduction progressive à l'actionnariat. Cela permet au cédant de continuer à s'impliquer encore de manière dégressive dans l'entreprise, tout en réalisant une période de deuil essentielle », complète Éric Dufour, leader en transfert d'entreprise chez Raymond Chabot Grant Thornton.

Humilité et dialogue

Si une transition en douceur est bénéfique pour l'ensemble des parties, « cela prend, pour qu'elle réussisse, une certaine humilité du côté du repreneur, qui a encore beaucoup de choses à apprendre, surtout s'il vient de l'externe », avance M. Lecorne.

Pour Mme Julien-Paré, un des enjeux réside aussi dans l'aspect de plus en plus intergénérationnel des transactions. « En raison de l'inversion de la courbe démographique, les seniors seront là plus longtemps. Cela suppose qu'il faut savoir comment travailler dans une entreprise multigénérationnelle et partager le pouvoir. » Une des pistes envisagée ? Que les seniors puissent retourner à leurs premiers amours, que ce soit les fonctions de R-D, de comptabilité ou de service client, ou de devenir des ambassadeurs ou des conseillers de l'entreprise. « Dans tous les cas, il faut clarifier les rôles que chacun compte occuper en amont pour éviter les surprises », estime M. Gaudreault.

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