«Dans un métier appliqué comme le génie, la seule façon de préparer un bac, c'est de faire des stages en entreprise», affirme le jeune homme qui a été stagiaire chez Dessau. Il est maintenant à l'emploi de Guru Cycles, une société de fabrication de vélos où il a fait son dernier stage obligatoire. L'entreprise l'a même embauché avant qu'il n'ait terminé ses études en génie mécanique, ce qui l'a obligé à compléter les derniers mois en cours du soir.

Il faut dire que la PME a eu tôt fait de repérer le talent de l'aspirant ingénieur, qui a remporté la première place du concours européen Racing Aeolus pour l'invention d'un véhicule éolien durant ses études à l'ÉTS.

Dans la petite équipe de R-D de Guru Cycles, il a dû toutefois faire ses preuves dès son arrivée en stage. Un premier mandat digne d'un ingénieur diplômé l'attendait : rendre les bancs d'essai des cadres de vélo conformes à de nouvelles normes. Le stagiaire était certes encadré, mais «la supervision n'était pas très serrée : j'avais déjà prouvé, par mes réalisations lors de mes stages précédents, que je savais aller au bout d'un projet, que j'avais déjà eu des responsabilités», témoigne l'ingénieur.

Les stages lui ont permis d'acquérir des compétences techniques, mais également un bon apprentissage du «savoir-être en entreprise», estime Nicolas McCrae : «L'interaction professionnelle, se gérer soi-même dans une structure administrative, composer avec la hiérarchie. Quand on arrive sur le marché du travail, on n'est pas déstabilisé, on fait des liens avec ce qu'on a vu ailleurs, on pose les bonnes questions. Il n'y a pas de phase d'observation : on est capable de travailler tout de suite.» Un atout de taille en entrevue d'embauche.