Une énergie de transition au rôle important

Offert par Les Affaires


Édition du 24 Septembre 2016

Une énergie de transition au rôle important

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Édition du 24 Septembre 2016

[Photo : 123RF/Song Qiuju]

Loin de le mettre dans le même panier que le pétrole, la politique énergétique du Québec fait du gaz naturel une «énergie de transition», appelée à jouer un «rôle important au cours des prochaines décennies».

Le gouvernement agit sur trois volets : étendre le réseau gazier sur le territoire ; développer la filière du gaz naturel liquide (GNL) et soutenir la filière émergente du «gaz naturel renouvelable», c'est-à-dire le biométhane obtenu en raffinant le biogaz qu'émettent les différentes biomasses.

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En ce qui concerne le premier volet, Québec a demandé à Gaz Métro de se doter d'une marge de capacité de transport équivalente à 10 % du volume de l'offre. Pour ce faire, Gaz Métro prévoit bâtir de nouveaux gazoducs et, quand ce n'est pas immédiatement possible, augmenter sa capacité de compression sur le réseau existant.

Le gouvernement a également investi 50 millions de dollars dans le projet d'expansion de l'usine de GNL de Gaz Métro à Montréal-Est, dont la mise en service graduelle cet été aura pour effet à terme de tripler l'offre à destination des régions éloignées ou de la Route bleue (pour les camions convertis au gaz naturel).

On espère que l'exemple du projet minier Renard, dont les génératrices fonctionnent au GNL, fasse boule de neige dans le secteur industriel. ArcelorMittal a suivi le mouvement et teste actuellement un projet de conversion au GNL à son usine de bouletage de Port-Cartier, sur la Côte-Nord.

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Gaz Métro aux premières loges de la transition

Lors des consultations sur le projet de loi 106 qui se sont tenues à la mi-août, Gaz Métro s'est montrée généralement satisfaite du rôle que lui confère le gouvernement dans sa politique énergétique.

Principal acteur de cette filière au Québec, elle distribue près de 97 % du gaz naturel consommé dans la province. Les autres acteurs sur ce marché sont mineurs, tels que Gazifère, en Outaouais, filiale d'Enbridge qui emploie 93 employés, et Stolt LNGaz qui a un projet d'usine de liquéfaction à Bécancour.

Gaz Métro a néanmoins exprimé des réserves sur l'utilité du nouvel organisme Transition énergétique Québec (TEQ), qui doit veiller à ce que Québec atteigne les objectifs de sa politique énergétique 2030. Gaz Métro estime en effet que, pour être vraiment utile à tout le monde, TEQ devra éviter de réinventer la roue et prendre acte de ce qui a déjà été fait. «On a déjà une grande expertise pour ce qui est de l'efficacité énergétique, a expliqué Catherine Houde, conseillère, médias et affaires publiques chez Gaz Métro. On a été le premier distributeur à se doter d'un plan à l'interne, en 2001. On a évité depuis une consommation de 400 millions de mètres cubes de gaz naturel, ce qui représente l'émission de 900 000 tonnes de gaz à effet de serre. On ne voudrait pas que ces gains soient dissipés par TEQ.»

Selon elle, il faudra que l'organisme reconnaisse «les erreurs et les bons coups» de chacun s'il veut être à la hauteur des attentes et ainsi «servir à tout le monde».

D'autant que Gaz Métro ignore le montant de la quote-part qu'elle devra payer pour financer la nouvelle initiative de Québec. Les contributions que versent les distributeurs d'énergie afin de financer l'effort d'efficacité énergétique du gouvernement n'ont cessé d'augmenter au cours des dernières années. Si la création de TEQ devait faire grimper la facture davantage, Gaz Métro aimerait au moins en avoir pour son argent.

«En 2013-2014, la quote-part s'élevait à 30,5 M$, dont 1,3 M$ pour le gaz naturel, dit Catherine Houde. Deux ans plus tard, elle est de 48 M$, dont 10 M$ en ce qui concerne le gaz naturel. On essaie de protéger notre clientèle des hausses de la facture.»

Prévoir la demande future

L'augmentation de l'offre de Gaz Metro sur le territoire passera en partie par des projets d'expansion de réseau. Gaz Métro a ainsi annoncé en juin 2015 un prolongement de son gazoduc entre Lévis et Sainte-Claire, dans la région de Bellechasse - une expansion de 72 kilomètres. Dans une moindre mesure, elle a également lancé en août des travaux de prolongement de son gazoduc à Asbestos.

Sur les réseaux existants, Gaz Métro misera sur des projets de compression, comme en témoignent les travaux de mise à niveau et d'installation d'un nouveau compresseur au poste de Saint-Maurice ainsi que la construction d'un nouveau poste à La Tuque, en Mauricie, afin d'augmenter l'offre vers le Saguenay .

Quant à la clientèle éloignée, on pourra toujours l'approvisionner en gaz naturel liquéfié (GNL) par le réseau routier, à l'instar de la mine Renard. «C'est une solution rapide et disponible dès maintenant, contrairement aux projets de gazoducs, qui impliquent de longs délais de construction», a dit Mme Houde.

Retour au dossier Spécial énergie : Objectif 2030

GAZ NATUREL

→ 6,4 : En 2013, le Québec a consommé 6,4 milliards de mètres cubes de gaz naturel, ce qui équivaut à une hausse de 8,1 % par rapport à celle de 2012.

→ 15 % : La consommation de gaz naturel au Québec représente près de 15 % de la consommation totale d'énergie.

→ 33 % : Le gaz naturel constitue le tiers de la consommation d'énergie dans le secteur commercial et public.

Consommation de gaz naturel par secteur d'activité

→ 61,5 % : Industriel

→ 1,9 % : Transport

→ 10 % : Résidentiel

→ 26,5 % : Commercial et institutionnel

Source : Ministère de l'Énergie et des Ressources naturelles du Québec

 

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