Le chauffage, voie royale des résidus forestiers

Offert par Les Affaires


Édition du 24 Septembre 2016

Le chauffage, voie royale des résidus forestiers

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Édition du 24 Septembre 2016

Saint-Hyacinthe a été la première ville au Québec à produire de l’énergie grâce à la biométhanisation des déchets organiques grâce à cette usine. [Photo : Robert Gosselin/GazMetro]

Pour Vision Biomasse Québec, un regroupement d'organisations qui fait la promotion de la biomasse forestière, il ne fait aucun doute que, dans l'état actuel des connaissances, c'est la chauffe de bâtiments qui reste la meilleure application de la ressource.

 «La chaîne de valeur est éprouvée, ainsi que les avantages pour les communautés quant aux emplois et à l'environnement», dit Amélie St-Laurent Samuel, coordonnatrice de Vision Biomasse. «Il ne s'agit pas seulement de projets, mais de quelque chose qui est en plein déploiement.»

En août, Québec a d'ailleurs confirmé une aide de 1,15 million de dollars pour la conversion à la biomasse forestière du complexe sportif de Whapmagoostui, dans le Nord-du-Québec. L'installation d'un nouveau réseau de chauffage et de refroidissement à la biomasse permettra de remplacer quelque 336 000 litres de diesel annuellement.

À lire: La biomasse, un «buffet chinois» qu'il faudra encadrer

Plus tôt cette année, la société minière Hecla Québec avait ajouté cinq nouvelles fournaises de chauffage à la biomasse à sa mine Casa Berardi, en Abitibi. «C'est le genre de projets qui pourrait faire boule de neige, commente Mme St-Laurent Samuel. L'entreprise Norforce Énergie s'occupe de l'approvisionnement et de la gestion, donc les minières n'ont pas à s'en occuper.» Dans ce cas, le projet vise à remplacer la consommation de propane pendant l'hiver.

La chauffe entre-t-elle en concurrence avec les autres usages de la biomasse forestière, comme la cogénération d'électricité ? «Les autres filières n'ont pas la même maturité technologique, donc non, répond Mme St-Laurent Samuel. Il y a beaucoup de gens qui travaillent sur d'autres options, mais ça va se faire par étapes. Aujourd'hui, la meilleure option qu'on a, en ce qui concerne l'efficacité de conversion pour réduire les émissions de GES et de durabilité de la ressource, c'est la chauffe.»

En se servant uniquement de la biomasse forestière résiduelle, Vision Biomasse souhaite en arriver d'ici 2025 à une production annuelle de 4 000 gigawattheures (GWh) d'énergie renouvelable et remplacer ainsi 400 millions de litres de combustibles fossiles. Cela équivaut à une réduction d'un million de tonnes de GES par année.

Outre la production de chaleur, la biomasse sert également à la cogénération, soit la production d'électricité grâce à la vapeur issue de la combustion. En vertu de l'appel d'offres lancé en décembre 2011, Hydro-Québec a signé des contrats d'approvisionnement avec près de 20 centrales de cogénération à la biomasse, pour une production totale de 300 MW. Une dizaine sont en service, une est en construction et six autres sont projetées. La plus importante est celle de Tembec à Témiscaming (50 MW).

 

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BIOMASSE

→ 85 % : La cogénération réussit à convertir en électricité de 30 à 35 % de l'énergie contenue dans la biomasse. Mais, lorsqu'on la combine à la production de chaleur, son rendement peut atteindre 85 % et se rapproche ainsi de celui de la combustion.

La biomasse peut également servir à la production de carburants sous forme d'alcools ou de biodiesel pour les véhicules automobiles, mais ces avenues restent à être explorées davantage.

7,4 % : En 2013, la biomasse représentait 7,4 % de la consommation énergétique québécoise.

La biomasse est principalement utilisée dans le secteur industriel, où elle comble près de 13 % des besoins, surtout de chauffage. On la retrouve également dans le secteur résidentiel (13,2 % de la consommation).

→ 65 % : Le secteur industriel accapare 65 % de la production de biomasse.

Source : Ministère de l'Énergie et des Ressources naturelles du Québec

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