Créer du gaz vert en valorisant la biomasse

Publié le 22/09/2016 à 04:30

Par Gaz Métro

Déchets organiques, résidus des industries forestière et agricole… Les sources ne manquent pas pour produire du gaz naturel renouvelable à partir de la biomasse. Le Québec est actif dans ce domaine, et plusieurs projets ont déjà vu le jour.

Il est possible de transformer déchets et résidus en biométhane, un gaz qui à son tour peut servir à chauffer des bâtiments, à alimenter en carburant des véhicules ou être injecté dans le réseau gazier. Étant donné que la mise en place d’un plan de gestion des matières résiduelles est obligatoire depuis 2008 au Québec et que l’enfouissement des déchets sera interdit dès 2022, le gouvernement a créé des mesures incitatives pour les municipalités. Plus elles se surpassent dans leurs initiatives pour contrer l’enfouissement des déchets, plus les bénéfices rattachés seront considérables et permettront de développer davantage leur plan de gestion des déchets. La technologie existe déjà à petite échelle et les résultats sont très prometteurs, ouvrant la voie à un cycle d’économie circulaire bénéfique pour l’environnement.

La deuxième vie des restes de table

Les résidus organiques et les restes de table ont une deuxième vie grâce à la biométhanisation, procédé qui les transforme en gaz en les traitant par biométhanisation (ou digestion anaérobique). Une fois le cycle accompli, on obtient le digestat, une pâte qui peut alors être compostée, ainsi que du biogaz qui, une fois raffiné, devient du gaz naturel renouvelable.

En plus de créer une énergie verte, la biométhanisation aide à réduire la quantité de matière envoyée à l’enfouissement.

Elle commence d’ailleurs à se répandre progressivement en Amérique du Nord et fait des adeptes au Québec. « Nous disposons d’un potentiel de production d’environ 10 Bcf (billion cubic feet) en termes de matières organiques résiduelles dans la province. À titre comparatif, Gaz Métro distribue 200 Bcf par année à ses clients », explique Donald Beverly, conseiller senior, Développement et énergies renouvelables, au sein de l’entreprise.

Une petite fraction certes, mais qui renferme beaucoup de promesses, comme le démontre déjà le projet mis en œuvre à Saint-Hyacinthe, en partenariat avec Gaz Métro. Dans cette municipalité, on collecte le contenu des bacs bruns des citoyens ainsi que divers résidus organiques comme le lactosérum issu de l’industrie laitière. Placés dans de grands réservoirs où ils sont « digérés » par des bactéries, ils produisent de l’énergie qui à terme, permettra de chauffer les bâtiments et d’alimenter des véhicules municipaux fonctionnant au gaz. En fin de compte, on estime à 25 000 tonnes la réduction annuelle potentielle de gaz à effet de serre.

Transformer la biomasse forestière

Les résidus forestiers – c’est-à-dire les cimes, branches, sciure de bois, etc., restés au sol une fois que les arbres ont été récoltés et sciés – ne manquent pas au Québec. Là encore, cette matière est utilisée pour produire un gaz, le méthane. Donald Beverly évalue à environ 15 Bcf par an le potentiel énergétique de cette ressource. D’ores et déjà, Gaz Métro a mis à l’essai au Centre des technologies du gaz naturel de Boucherville, un procédé thermochimique appelé hydrogénation pyrocatalytique afin de transformer les copeaux de bois.

« Nous en sommes à l’étape de le tester à plus grande échelle dans une usine pilote où il serait possible de produire environ 200 000 m3 de méthane par an. Le gaz pourrait ensuite être réinjecté dans nos conduites », explique M. Beverly. Une excellente façon de verdir le réseau !

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