À la recherche d'un second souffle, l'éolien québécois regarde à l'étranger

Offert par Les Affaires


Édition du 24 Septembre 2016

À la recherche d'un second souffle, l'éolien québécois regarde à l'étranger

Offert par Les Affaires


Édition du 24 Septembre 2016

Par Pierre Théroux

Les États-Unis représentent un bon marché potentiel pour les entreprises québécoises de l’éolien.

Le secteur éolien doit trouver de nouveaux débouchés à l'étranger pour assurer sa croissance, voire sa pérennité. «Si on s'était concentré uniquement au Québec, on se retrouverait aujourd'hui devant un mur», constate Patrick Lemaire, président et chef de la direction de Boralex, devenu le premier producteur éolien terrestre privé de la France.

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 LM Wind Power peut en témoigner. Son usine de fabrication de pales de Gaspé, dont le carnet de commandes dégarni menaçait sa survie et celle de ses 200 employés, vient d'obtenir un important contrat aux États-Unis. Une entente qui lui permettra d'embaucher 85 personnes.

D'autres entreprises implantées en Gaspésie ont moins de chance. Enercon, qui a déjà compté 150 travailleurs à son usine de fabrication de tours d'éolienne à Matane, a progressivement réduit son effectif depuis un an et vient même d'annoncer l'arrêt de sa production. En début d'année, faute de nouveaux contrats, Fabrication Delta avait aussi mis à pied une soixantaine de soudeurs et de machinistes à son usine de New Richmond.

Devant l'absence de nouveaux appels d'offres pour des parcs éoliens au Québec, cette industrie qui emploie environ 5 000 personnes et compte 4 000 mégawatts (MW) de puissance installée «doit à court et à moyen terme miser sur l'exportation et les développements à l'étranger pour maintenir ses activités», note également Frédéric Côté, directeur général du TechnoCentre éolien.

Une période critique

La période de 2017 à 2025 sera particulièrement critique. «L'industrie souhaite avoir un certain nombre de projets entre la fin des mises en service des projets en cours et le moment où s'amorcera le renouvellement des parcs existants», précise M. Côté. Par ailleurs, ajoute-t-il, si les secteurs de la fabrication sont fragilisés, ceux liés à la maintenance et à l'exploitation sont générateurs d'emplois.

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L'avenir de l'éolien serait néanmoins toujours aussi prometteur. «Le Québec, grâce à son énergie hydroélectrique et éolienne, offre un portefeuille énergétique intéressant pour l'exportation», rappelle M. Côté. Jean-François Samray, pdg de l'Association québécoise de la production d'énergie renouvelable (AQPER), fait écho à ses propos. «En raison de leur plan de réduction de gaz à effet de serre, la demande en énergie renouvelable est très forte chez nos voisins américains», souligne-t-il.

Patrick Lemaire, président et chef de la direction de Boralex.

Expansion étrangère

Boralex, qui développe, construit et exploite des sites de production d'énergie renouvelable, entrevoit d'ailleurs une croissance de ses activités, principalement à l'étranger. L'entreprise de Kingsey Falls, qui compte des projets totalisant environ 1 000 MW, prévoit accroître sa puissance installée à 1 650 MW d'ici la fin de 2020, soit une augmentation de plus de 50 %. L'éolien, qui compte pour près de 80 % de sa puissance installée, comparativement à celle de ses centrales hydroélectriques (16 %), thermiques (5 %) ou solaires (1 %), demeure le fer de lance de son développement.

Boralex se concentrera sur le développement de près de 300 MW de projets éoliens en France où elle a fait une première incursion en 1998 lors de l'acquisition d'une centrale hydroélectrique. En 2002, elle y faisait ses premiers pas dans la production d'énergie éolienne. «Il y avait un creux au Québec et il fallait diversifier nos marchés», rappelle M. Lemaire, en soulignant que la France offrira encore des occasions importantes de croissance au cours des années à venir. Ce pays, engagé dans l'expansion de sa filière éolienne, souhaite porter à 30 % la part de l'énergie renouvelable dans la production d'électricité d'ici 2030.

L'an dernier, Boralex a acquis un portefeuille de projets éoliens en France de près de 350 MW, y compris 79 MW de projets prêts à construire, dont la mise en service est prévue en 2017 et en 2018. Aujourd'hui, plus de la moitié (51 %) de sa puissance totale installée se trouve en territoire français, par rapport à 40 % au Canada et à 9 % aux États-Unis.

L'entreprise, qui emploie environ 300 personnes, dont une centaine en France, ne néglige pas pour autant ses activités en sol nord-américain. «S'il y a une demande au Québec, dans le futur, nous serons prêts à y répondre», dit M. Lemaire. Mais à plus court terme, les occasions viendront principalement du reste du pays ou des États-Unis, où «les marchés sont plus prometteurs».

Au Canada, Boralex oeuvre à l'avancement de projets éoliens de 15 MW en Colombie-Britannique et de 19 MW en Ontario, où les mises en service respectives sont prévues pour 2017 et 2019. Un projet de 16 MW d'énergie hydroélectrique en Ontario devrait être finalisé en 2017.

L'entreprise lorgne aussi le Danemark, où la politique énergétique du gouvernement vise à atteindre 50 % d'énergies renouvelables d'ici 2020 et 100 % en 2050. Boralex vient tout juste d'ailleurs de répondre à un appel d'offres de projet éolien danois offshore. «On met plusieurs lignes à l'eau. Dans le passé, la diversification de nos marchés a toujours porté ses fruits», indique Patrick Lemaire.

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L'ÉOLIEN AU QUÉBEC

→ 41 : parcs en fonction

→ 9 : parcs en projet (2016-2017)

4 130,2 MW : de puissance installée

5 000 : emplois , dont 1 200 dans les régions désignées (Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine et Bas- Saint-Laurent)

160 : entreprises

Source : TechnoCentre éolien

 

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