Alphacasting accentue sa présence en Europe

Publié le 14/04/2012 à 00:00, mis à jour le 12/04/2012 à 10:22

Alphacasting accentue sa présence en Europe

Publié le 14/04/2012 à 00:00, mis à jour le 12/04/2012 à 10:22

Par Pierre Théroux

Frederik-Pierre Centazzo, vice-président aux ventes et aux opérations d'Alphacasting, a réussi à établir une relation de confiance pour développer le marché français. [Photo: G.Delisle]

Il y a de la grande visite ces jours-ci chez Alphacasting, une fonderie spécialisée dans le moulage de pièces de haute précision. Des représentants du géant français Safran, leader mondial dans les domaines de l'aérospatiale ainsi que de la défense et la sécurité, sont au Québec pour discuter avec les dirigeants, mais aussi pour scruter à la loupe l'usine de Saint-Laurent et ses technologies de fabrication.

«Ils ont montré beaucoup d'intérêt pour nos procédés et viennent faire des audits de qualité avant de confirmer leurs commandes», précise Arduino Centazzo, président de l'entreprise Alphacasting, qu'il a fondée en 1991.

La présence de spécialistes de Safran est le fruit d'un démarchage assidu amorcé il y a près de deux ans par son fils Frederik-Pierre, vice-président aux ventes et aux opérations, qui s'est rendu en France à plusieurs reprises ces derniers mois.

Réseau social

«On a fait plusieurs soumissions, mais on ne fait pas affaire en France comme aux États-Unis. C'est un marché plus difficile à développer, et il faut aussi établir une relation de confiance», explique Frederik-Pierre Centazzo, qui a effectué ses toutes premières approches... par le réseau social LinkedIn ! «Ça a été une porte d'entrée très efficace», dit-il, en précisant que l'entreprise était aussi présente aux derniers grands salons aéronautiques du Bourget (France) et de Farnborough (Angleterre).

Autre carte de visite d'importance : Alphacasting est un fournisseur de longue date de Bombardier Aéronautique, qui représente 10 % du total des ventes de plus de 11 millions de dollars de l'entreprise.

Alphacasting a aussi fabriqué certains composants pour les systèmes de freinage et le cockpit des avions Airbus, et des pièces pour les entrées d'air du Dreamliner de Boeing.

Des atouts dans sa manche

L'entreprise, dont 80 % des revenus proviennent du Canada et des États-Unis, mise sur la France pour accroître ses activités dans les prochaines années. La langue de travail et le dollar américain sont parmi ses principaux atouts pour accentuer sa présence en Europe.

«Nous sommes la seule fonderie en Amérique du Nord où les gestionnaires et les ingénieurs parlent français. Et, comparativement aux fonderies européennes, nous pouvons vendre en dollars américains. C'est un net avantage pour les entreprises qui veulent développer ce marché», affirme Frederik-Pierre Centazzo.

La principale force d'Alphacasting réside néanmoins dans les nombreux alliages de précision qu'elle a mis au point au fil des ans. L'entreprise dit maîtriser le moulage de plus de 120 types d'alliages différents, dont l'aluminium, l'acier au carbure et inoxydable, le nickel, et le bronze, et parfois exotiques, comme le titane, l'inconel et le cobalt.

«Nous développons nos alliages à l'interne, mais nous faisons aussi appel à des centres de recherche pour en créer de nouveaux ou faire différentes analyses», dit Arduino Centazzo.

L'entreprise s'affaire actuellement à peaufiner un procédé de refroidissement de moulage, appelé Kool Casting, qui lui permettra non seulement d'améliorer les propriétés mécaniques des composants produits, mais aussi d'obtenir des pièces aux parois encore plus minces.

«L'industrie aérospatiale veut réduire le poids des appareils, et nous pouvons les aider en produisant des pièces encore plus légères», explique Arduino Centazzo, en précisant que seulement une demi-douzaine de fonderies dans le monde maîtrisent cette technologie.

Croissance des revenus

Voilà pourquoi Alphacasting prévoit augmenter ses revenus à plus de 15 M$ d'ici 3 ans. La part des revenus provenant de l'industrie aérospatiale passerait alors de 27,6 à 38, 5 %.

L'entreprise, qui a amorcé ses activités en produisant des culasses de pistolet, dessert aussi l'industrie militaire, qui représente 36,5 % de ses revenus. Alphacasting a notamment réalisé des moulages pour des systèmes de vision de nuit, des radars et des missiles. Elle participe régulièrement aux programmes militaires de l'OTAN (Organisation du Traité de l'Atlantique Nord).

Cependant, les perspectives dans ce secteur d'activité sont moins bonnes. «Les dépenses militaires sont toujours moins importantes quand il y a un gouvernement démocrate aux États-Unis», fait remarquer Arduino Centazzo.

L'entreprise dessert aussi des clients dans les secteurs des transports, des télécommunications et de la santé. Elle s'est installée à Saint-Laurent, à deux pas de la station de métro Du Collège et à proximité de l'aéroport, pour profiter au maximum des avantages de cette localité privilégiée.

«C'est idéal pour les employés, qui peuvent facilement venir travailler. Et pour nos clients étrangers, nous sommes à 15 minutes de l'aéroport», souligne Arduino Centazzo.

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