Des restos qui ouvrent juste pour vous

Offert par Les Affaires


Édition du 09 Septembre 2017

Des restos qui ouvrent juste pour vous

Offert par Les Affaires


Édition du 09 Septembre 2017

Par Claudine Hébert

La Table du Chef, à Sherbrooke, dont le copropriétaire du restaurant est Alain Labrie, occupe un ancien presbytère et dispose de salons privés permettant d’assurer le caractère privé des rencontres de groupes.

DOSSIER RÉUNIONS ET CONGRÈS.Le dimanche et le lundi soir, c'est congé pour la douzaine d'employés du restaurant La Réserve Bistro, situé avenue de la Cathédrale à Rimouski. Si cette table, l'une des meilleures en ville, est alors fermée, c'est pour la simple et bonne raison que le taux de fréquentation de la clientèle ne justifie pas l'embauche d'une seconde équipe de cuisiniers et serveurs pour assurer une ouverture sept jours sur sept.

Cela n'empêche pas Catherine St-Pierre, maître d'hôtel et copropriétaire des lieux, d'ouvrir parfois les portes de son établissement ces deux soirs de congé. Elle le fait au moins une douzaine de fois par année pour des groupes de plus de 25 personnes. «Ça se passe principalement à l'approche de Noël et durant le temps des fêtes», signale-t-elle. Ces clients privilégiés sont pour la plupart des cabinets d'avocats, des boîtes de communication, des groupes du milieu hospitalier, et d'autres grandes entreprises de la région, précise-t-elle. Ceux qui en font la demande peuvent profiter en exclusivité d'un menu inspiré des ingrédients en provenance du Bas-Saint-Laurent. Le restaurant peut accueillir jusqu'à 65 personnes à l'intérieur et 35 à sa terrasse.

Même scénario au restaurant La Légende par La Tanière, rue Saint-Paul à Québec, reconnu par la revue En Route d'Air Canada comme l'un des meilleurs nouveaux établissements ouverts en 2014. Généralement fermé les lundis et mardis de l'Action de grâce à la Fête nationale du Québec, il ouvre régulièrement ses portes ses soirs de congé. «On le fait une bonne vingtaine de fois par année pour des groupes de 30 personnes et plus. Et pas seulement dans le temps des fêtes», indique Jérôme Cornellier, maître d'hôtel du restaurant. De janvier à juin, plusieurs groupes choisissent ainsi de se réunir sous le toit du restaurant, qui réinvente l'utilisation des ingrédients typiques des régions boréales. Les plats sont servis uniquement sous forme d'entrées à partager ou d'un menu dégustation pour tout goûter.

Ce sont pour la plupart des entreprises pharmaceutiques, des associations médicales ou des institutions financières et du secteur de l'assurance qui réservent, à elles seules, le restaurant de 60 places.

 

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La formule de l'exclusivité

Des organisations gouvernementales, y compris des sociétés d'État, se laissent également séduire par la formule de l'exclusivité, constate le chef Thomas Deschamps, du restaurant Le Maudit Français, à Terrebonne. Ouvert seulement le soir du mercredi au dimanche, l'établissement «Apportez votre vin», voisin du parc de l'Île-des-Moulins, a reçu au moins cinq groupes de plus de 25 personnes au cours de la dernière année lors de ses soirées de congé. «Deux de ces groupes nous ont même demandé d'ouvrir à l'heure du lunch alors que nous sommes habituellement fermés», indique le cuisinier d'origine normande nommé chef de l'année en 2015, dans la région de Lanaudière.

Mais attention, avertit le chef Claude Le Bayon, du restaurant Chasse-Galerie, à Montréal, le jeu doit en valoir la chandelle. Même si le groupe n'occupe pas au maximum de sa capacité le restaurant, les frais d'exploitation sont les mêmes que ceux d'une soirée normale, insiste celui qui dirige l'établissement de 45 places de la rue Saint-Denis. «Il faut prévoir suffisamment de personnel et organiser les menus en conséquence. Le restaurant accepte d'ouvrir ses portes en soirée les mardis et mercredis, nos soirs de congé, à la condition que le client soit prêt à couvrir les frais minimums d'une soirée exclusive», dit-il.

Le restaurant Le Maudit Français, à Terrebonne, a reçu au moins cinq groupes de plus de 25 personnes au cours de la dernière année lors de ses soirées de congé.

Combien coûte une telle soirée ?

Les coûts varient de 1 000 $ à 10 000 $, taxes et pourboires inclus, selon les restaurants. «Et ce montant, établi au moment de la réservation, doit être respecté même si le groupe ne se présente pas en totalité comme il était prévu», insiste Catherine St-Pierre, du restaurant La Réserve Bistro, à Rimouski. Un avis qui fait l'unanimité chez tous les restaurateurs que nous avons contactés.

«Il y a évidemment des frais minimums pour accommoder cette clientèle, qui représente 25 % de mon volume d'affaires», soutient Richard Bastien, chef propriétaire du Restaurant Le Mitoyen, à Laval. Depuis l'ouverture de cet établissement il y a 40 ans, les groupes de plus de 10 personnes y sont les bienvenus le lundi soir (soir de congé des équipes) et à l'heure du lunch, alors que le restaurant n'est pas ouvert. Cette maison ancestrale du quartier Sainte-Dorothée ouvre ainsi ses portes une bonne quarantaine de fois pour des groupes, dont la moitié du temps à l'heure du lunch.

Qui réserve ? Ce sont des pharmaceutiques, des médecins, des agences immobilières, des équipes de représentants, sans oublier des conseils d'administration d'entreprises et d'organisations. Certains de ces groupes vont même passer la journée au restaurant, dit-il.

Et à moins que le groupe ait réservé la totalité de la maison, le restaurant ne lui est pas ouvert en exclusivité. D'autres clients peuvent appeler et se présenter à la salle à manger, mentionne Richard Bastien. «La configuration du lieu, qui dispose de plusieurs petites salles, permet de recevoir d'autres clients sans nuire au caractère privé d'un événement», explique-t-il.

Même chose à La Table du Chef, à Sherbrooke, qui célèbre cette année son dixième anniversaire. «Si des clients passent au restaurant alors que nous accueillons un groupe, nous allons les servir», indique Joëlle Beaupré, copropriétaire du restaurant avec son conjoint Alain Labrie. Ici aussi, la disposition des lieux permet d'assurer le caractère privé des rencontres. L'établissement, qui occupe l'ancien presbytère de la rue Victoria, dispose de salons privés offrant une vue spectaculaire sur le mont Bellevue et sur le lac des Nations.

Le restaurant sherbrookois reçoit, bon an mal an, au moins cinq groupes de plus de 20 personnes le dimanche et le lundi soir, qui sont généralement les soirées de congé pour le personnel.

Remarquez, soutient Richard Bastien, du Mitoyen, à Laval, ce n'est pas tant l'exclusivité des lieux que recherchent les organisateurs de ces soirées. «Ils veulent avant tout se réunir un soir de semaine dans un espace accueillant qui permette de rassembler le plus de participants... et de se régaler. Les lundis, mardis et mercredis sont devenus les soirs de semaine que les entreprises vont préférer pour réunir leur personnel autour d'un bon repas», explique le chef Richard Bastien, en affaires depuis 40 ans.

Enfin, pour que les restaurateurs puissent accueillir les entreprises, on demande à ces dernières de réserver suffisamment tôt à l'avance. Si Le Mitoyen, à Laval, peut s'ajuster dans un délai d'un peu moins de sept jours, la plupart des restaurants vont exiger une, deux semaines, voire un mois pour se préparer.

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