Les 10 commandements de la période REER

Publié le 18/02/2012 à 00:00, mis à jour le 21/02/2012 à 17:00

Les 10 commandements de la période REER

Publié le 18/02/2012 à 00:00, mis à jour le 21/02/2012 à 17:00

Plus que quelques jours pour contribuer à son REER. Dans quoi devrait-on investir son petit pécule cette année ?

Notre patron nous a demandé si l'on n'avait pas dans notre besace quelques leçons de vie qui pourraient aider nos lecteurs à réfléchir à leur comportement d'investisseur.

On est retourné à quelques-unes des règles que l'on s'est données en cours de route. Certaines dont on vous a déjà parlé ici, mais qui valent d'être rappelées, d'autres, inédites.

Voici donc les 10 commandements de la période REER pour les investisseurs.

1 Pour la clôture, tu ne t'élanceras pas

Notre premier placement boursier fut un véritable coup de circuit. Un rendement de plus de 75 % en... deux jours.

Ce fut aussi notre première erreur. Le coup de circuit nous donna le goût des élans de clôture et fut suivi d'une série de «strike out» sur quelques juniors. Ils eurent l'avantage de faire mieux comprendre le monde minier, mais furent dévastateurs pour le portefeuille de l'apprenti.

Un tiens vaut toujours mieux que deux tu l'auras, dit l'adage.

2 Tu penseras par toi-même

Trop d'investisseurs suivent le troupeau et se laissent influencer.

Un jour, dans une salle d'attente, la conversation s'engage avec un analyste qui étudie toutes sortes de graphiques. «Nortel, c'est bon à 66 $, regarde...» dit-il. À l'époque, le titre revenait des 120 $ et connaissait un regain haussier.

«Achète !» répond immédiatement le chroniqueur à son courtier.

Deux ans plus tôt, ce même chroniqueur écrivait pourtant : «À 66 $, le titre de Nortel est beaucoup trop cher. Pour justifier un tel prix, il faudrait à la société un marché non pas international, mais interplanétaire...»

Suivre le troupeau ne fut pas très rentable. Comme on le sait, ce défunt joyau de la technologie était en route vers... l'abattoir.

3 Du tuyau, tu te méfieras

«Surveille bien la grosse nouvelle qui sortira lundi. Je vais être riche, c'est sûr. J'ai parlé au président et tout misé là-dessus. Je suis même allé sur marge», nous dit un jour un ami croisé au cinéma.

Le lundi : rien. Ou plutôt, si : effondrement.

Les seules qui s'enrichirent furent les sociétés de spaghetti, dont l'ami devint pour longtemps un fidèle adepte. C'est tout ce qu'il mangeait afin d'épargner et de redresser sa situation financière. Les petits investisseurs n'ont jamais de tuyaux.

4 Aucune question tu n'esquiveras

Malgré le potentiel apparent d'une entreprise, il ne faut pas avoir peur de sonder ses faiblesses. La biotech Oralife avait mis au point un produit révolutionnaire pour réduire la carie dentaire. Les assureurs collectifs allaient sûrement s'y intéresser. C'était toutefois un antibiotique. Les assurés voudraient-ils le prendre ? «Personne ne pose la question, ce doit être secondaire. Embarquons», se dit-on. Deux ans plus tard, la firme était en liquidation.

5 Trop cher, tu refuseras de payer

Au début des années 2000, acheter Coca-cola à 36 fois le bénéfice n'était pas une bonne idée. L'entreprise avait tous les atouts nécessaires pour faire grimper le bénéfice. Et il augmenta. Mais le multiple d'évaluation alla plutôt en se compressant chaque année, tandis que l'entreprise se rapprochait de la maturité et que le marché décidait de payer de moins en moins cher les bénéfices futurs.

6 Amoureux, tu ne tomberas pas

Se mettre à boire du Coke pour soutenir son titre est révélateur du fait que quelque chose ne fonctionne pas dans la relation... Il faut surveiller les bases, et si la situation a depuis évolué, être prêt à reconnaître que l'on a pu se tromper et vendre.

7 Le produit à la mode, tu éviteras

La marque Tommy Hilfiger fut une grande réussite, tout comme les sandales Crocs. Malheureusement, le succès fut assez éphémère. On ne sait jamais quand une mode tombera, et les états financiers sont loin d'être garants de l'avenir. Le produit mode peut rapidement créer de la valeur, mais encore plus rapidement en détruire.

8 À l'avantage difficilement imitable, tu t'attarderas

De forts rendements ont été réalisés grâce à des produits ou à des concepts ayant des qualités propres et qui sont difficilement imitables.

Procter & Gamble s'est pas mal construite sur cette philosophie. Ses shampoings Pantene sont dans une classe supérieure et lui permettent de demander un prix relevé.

Coke, Pepsi et Heinz ont également réussi à devenir ce qu'elles sont grâce à une saveur que d'autres pouvaient difficilement imiter.

Plus près de chez-nous, Alimentation Couche-Tard et Dollarama ont développé des concepts qui ont traversé bien des récessions tout en brisant de nombreux concurrents.

Évidemment, il vaut mieux repérer ces sociétés plus tôt que tard, car arrive un jour où la maturité devient un enjeu.

9 Une concurrence disciplinée et une position dominante, tu rechercheras

Là où tout le monde va, il ne fait généralement pas très bon d'aller. Trop de concurrence amène une fragmentation de marché, des guerres de prix et, la plupart du temps, de faibles marges. La tablette numérique sera le succès des prochaines années. Il reste à voir combien de sociétés en tireront vraiment des profits. Pour plusieurs, elle sera destructrice de valeur. Apple est bien placée pour bénéficier de la tendance, parce qu'elle a pu se construire une position dominante (avec nombre d'applications) et des coûts plus faibles.

Gillette était un autre exemple de position dominante avec une part de marché de 60-65 % dans le rasoir. Google et Facebook semblent aussi être dans cette position sur Internet. Attention au cinquième commandement toutefois.

10 Des performances passées, tu te méfieras

Les rendements passés obtenus, par les fonds d'investissement notamment, sont loin d'être une garantie pour l'avenir. Il nous fut donné un jour d'investir dans un fonds qui faisait flèche de tout bois et disait s'appuyer sur les préceptes de Warren Buffett. On constata plus tard que sa performance n'était due en fait qu'à un rendement exceptionnel des banques dans les trois années précédentes. Un rendement principalement dopé par les projets de fusion qui avaient émergé. Lorsque tout dégonfla, le rendement fit de même, et personne ne parla plus de Warren Buffett.

Il faut toujours se demander d'où vient la performance et voir si l'avantage est toujours présent ou en train de se dissiper.

TROIS SUGGESTIONS DE CONTRIBUTION REER

Les fonds de travailleurs

Il n'est plus possible de contribuer à Fondaction de la CSN cette année, car toutes les unités ont été vendues. Le fonds offre notamment un crédit d'impôt de 40 % en plus de la déduction REER.

Il est toujours possible de cotiser au Fonds de solidarité, dont le crédit d'impôt est de 30 %.

Bon placement ? Un solide débat a lieu entre les partisans et les opposants à ces fonds. Il est vrai que le rendement annuel des fonds de travailleurs est historiquement inférieur à ceux de plusieurs fonds d'investissement. Mais la déduction consentie permet souvent de mettre un capital plus important dans son REER. Le rendement est plus petit, mais sur une plus grosse base. Quoi qu'il en soit, plus on approche de la retraite, plus un placement dans ces fonds est intéressant.

Les obligations de sociétés

Il faut parler à son courtier pour cela. Mais il peut se trouver des occasions intéressantes si l'on croit que les taux d'intérêt demeureront bas pendant quelques années encore. La Fed dit qu'elle les maintiendra bas au moins jusqu'en 2014. Une obligation Sobey's 2018 offrait récemment un rendement annuel de 3,5 %.

Prudence, cependant, car plus l'échéance est longue, plus le risque grimpe.

Les fonds négociés en Bourse

Ils répliquent en fait les indices ou les sous-indices, généralement à un coût significativement inférieur aux fonds d'investissement. Il est impossible de battre le marché avec cet instrument, mais la plupart des fonds communs n'y parviennent pas de toute façon. Si vous avez besoin de votre argent d'ici trois ans, ce n'est peut-être pas le placement le plus sûr, étant donné le contexte économique. Par contre, si vous êtes jeune et envisagez un horizon de 20 ans, au final, ça devrait être pas mal.

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francois.pouliot@tc.tc

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