Avez-vous la bonne répartition d'actifs?

Publié le 14/01/2012 à 00:00, mis à jour le 20/01/2012 à 15:25

Avez-vous la bonne répartition d'actifs?

Publié le 14/01/2012 à 00:00, mis à jour le 20/01/2012 à 15:25

Par Marie-Claude Morin

REER 2012. 30, 40 ou 50 % d'actions ? La répartition des actifs entre les actions (ou les fonds d'actions), les obligations, les certificats de dépôt et les autres produits garantis influence plus le rendement d'un portefeuille que le choix des titres. Pourtant, plusieurs investisseurs y vont au pif. Quelques conseils pour remédier à la situation.

Oubliez la règle du pouce estimant à 100 moins votre âge la portion de votre portefeuille devant être investie en actions. La valeur de cette règle est grandement surestimée, s'entendent les six experts consultés. «C'est une règle farfelue, élaborée pour faciliter le travail des conseillers», résume Raphaël Hainault, planificateur à la Financière des professionnels.

La répartition d'actifs idéale dépend plus des caractéristiques et des besoins d'un individu que de son âge, et il n'y a pas de règle préétablie. Mieux vaut donc trouver celle qui vous convient plutôt que de copier celle de votre voisin.

Résistez également à la tentation de tout chambouler simplement pour réagir aux dernières turbulences du marché, à moins d'en perdre le sommeil. Vendre vos actions alors qu'elles ont déjà beaucoup perdu vous coûtera cher en rendement, sans que vous soyez assurés d'y gagner quoi que ce soit.

«Peu de gens réussissent à timer le marché», prévient Guylaine Dufresne, planificatrice financière à la Banque Laurentienne. La plupart des investisseurs ont plutôt tendance à sortir du marché quand il est déprimé et à y entrer trop tard, quand les cours ont déjà beaucoup remonté.

Prenez plutôt le temps de réfléchir à votre répartition d'actifs dans une perspective à long terme. Si vous réalisez que celle que vous avez en ce moment ne vous convient pas, par exemple parce que vous n'êtes pas aussi tolérant au risque que vous ne le croyiez, établissez un plan pour la modifier sur une certaine période plutôt qu'en catastrophe.

Connaître sa tolérance au risque, le vrai défi

Facile, quand ça va bien et que la Bourse multiplie les gains, de ne pas avoir peur. C'est autrement plus difficile quand les marchés se mettent à aller mal. Résultat : plusieurs investisseurs ont surestimé leur tolérance au risque pendant les années fastes de la Bourse et constatent maintenant qu'ils sont plus craintifs qu'ils ne le pensaient.

«Déterminer sa vraie tolérance au risque est la première chose à faire, et c'est la plus difficile», estime Nancy Paquet, vice-présidente, distribution aux conseillers à la Banque Nationale. Une fois cette étape franchie, établir la répartition d'actifs se fait facilement.

La question cruciale est donc : «Avec quel risque suis-je capable de bien dormir ?». Comme les décisions les plus coûteuses en ce qui a trait au rendement sont émotives, rien ne sert de se mentir.

Pour faciliter la réflexion, certains conseillers se réfèrent entre autres aux franchises d'assurance. Un client qui opte pour une franchise nulle ou très faible dans sa police d'assurance auto ou habitation est fort probablement peu résistant au risque.

D'autres planificateurs multiplient les chiffres pour bien cerner leur vis-à-vis. Un client qui jure de pouvoir vivre avec une chute boursière de 30 % peut fort bien grimacer à l'idée de perdre 60 000 $... ce qui correspond pourtant à 30 % de son portefeuille de 200 000 $.

De son côté, Raphaël Hainault privilégie une approche graduelle auprès des nouveaux clients afin d'éviter de les voir tourner le dos au marché. Cela lui donne le temps d'observer leur réaction lors des baisses boursières et, ainsi, de mesurer leur réelle tolérance au risque. Il établit donc une répartition d'actifs prudente au départ, puis accroît la pondération en actions si le client est à l'aise.

Car il ne faut pas oublier qu'un portefeuille qui n'est pas suffisamment investi en actions comporte aussi son lot de risques. «À long terme, si votre argent ne travaille pas assez, c'est vous qui allez devoir travailler», illustre Guylaine Dufresne, de la Banque Laurentienne.

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