Propulsée par l'énergie du changement

Offert par Les Affaires


Édition du 12 Novembre 2016

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Édition du 12 Novembre 2016

« J’ai toujours adoré côtoyer des femmes énergiques. Ça me donne envie à mon tour de participer, d’avoir droit de regard et de parole », dit Michèle Bazin.

L'expression «touche-à-tout» vient à l'esprit dès qu'on examine le parcours de Michèle Bazin. «Je me fatigue vite de la routine. Il faut toujours qu'il y ait un processus de création quelque part. Ce qui m'anime, c'est de bouger et de voir changer les choses», dit-elle.

On a donc rarement vu Michèle Bazin plus de 5 ans au même endroit en 40 ans de carrière : cofondatrice d'une boîte de communications, conseillère stratégique de grandes entreprises, attachée de presse à l'Assemblée nationale, auteure de romans et de plus de 200 textes pour la télévision, vice-présidente, affaires publiques, au Festival Juste pour rire, directrice générale des magazines chez Québecor, engagée auprès d'un observatoire sur la violation des droits de l'homme en Irak en 1991 et, aujourd'hui, vice-présidente, affaires publiques, du Conseil du patronat du Québec (CPQ).

«On ne peut pas être faite comme moi et avoir aussi l'ambition de monter en grade. C'était plus difficile d'assumer cette partie de moi à une autre époque, alors qu'on valorisait surtout les gens qui visaient les postes stratégiques d'une entreprise. Aujourd'hui, heureusement, le succès a de nombreux visages», explique-t-elle.

Brasser le magma

On connaît Michèle Bazin pour sa longue feuille de route en relations publiques. «Quand j'ai commencé, dans les années 1970, il y avait très peu de femmes dans le domaine. Il n'y avait pas beaucoup d'hommes non plus, parce que c'était nouveau ; on avait l'impression de vendre de l'air quand on parlait de faire des relations publiques ! Les gens nous regardaient avec de grands yeux ! Aujourd'hui, c'est une évidence.»

Michèle Bazin s'implique aussi dans plusieurs regroupements sectoriels qui touchent à ses diverses professions. «Quand ça stagne, je ne peux pas attendre que d'autres brassent le magma. C'est souvent trop long pour moi ! Il faut que j'y mette le nez !»

Elle a été membre de l'Union des écrivaines et des écrivains du Québec, de la Commission sur la télévision au Canada, a siégé dans divers comités consultatifs en communications, en affaires publiques, dans les conseils d'administration d'organismes communautaires, aux Rendez-vous du cinéma québécois, au Quartier des spectacles et à Tourisme Montréal.

Échapper au syndrome de l'imposteur

«J'ai toujours adoré côtoyer des femmes énergiques. Ça me donne envie à mon tour de participer, d'avoir droit de regard et de parole, souligne-t-elle. Je viens d'une famille de gars, et mon père, le dimanche soir, nous demandait notre avis sur toutes sortes de sujets. On m'écoutait et on valorisait mes idées, autant que celles de mes frères.»

Malgré ce bagage, la confiance en soi, pour elle, s'acquiert à force d'être active en société. «Au début d'une carrière, on a souvent l'impression d'être un imposteur. À une époque, le fait même d'être une femme pouvait renforcer ce sentiment. J'étais obligée de dire que mon mari ou mon père pensait que... parce que j'avais constaté qu'on m'écoutait moins si je m'appropriais mes idées. Je me demandais si j'aurais à m'excuser toute ma vie !»

«Ça fait très longtemps de ça ; je suis devenue affirmée et très spontanée avec le temps ! C'est crucial d'apprendre à être à l'aise avec ce qu'on a à dire et à demander pour être capable d'avancer. C'est pourquoi, en politique comme dans la vie, j'ai voulu pousser les femmes vers le haut.»

L'entrepreneuriat comme valeur sociétale

Michèle Bazin est soulagée que les femmes n'aient plus à gérer «comme les hommes».

«Des Donald Trump, il y en avait beaucoup, jadis ! C'était ça, être un leader en affaires. Si une femme voulait être gestionnaire, elle devait donc s'adapter à cette culture. Aujourd'hui, on s'indigne de ce genre de personnages qui ont déjà suscité l'admiration. Les jeunes hommes ne sont plus gênés de laisser transparaître leurs qualités d'écoute et de sensibilité.»

Perpétuel agent du changement, Michèle Bazin a depuis deux ans un autre cheval de bataille : la campagne Prospérité.Québec du CPQ, qui souhaite mettre en avant l'entrepreneuriat comme valeur sociétale. «J'ai toujours eu une admiration sans nom pour les entrepreneurs qui réussissent à concrétiser leurs idées et à faire travailler les autres sur ces mêmes idées.»

À 70 ans, Michèle Bazin croit toutefois que la fonction qu'elle assume présentement au CPQ sera sa dernière. «Je poursuivrai des engagements bénévoles et je continuerai certainement à écrire, car j'y trouve mon équilibre. Cependant, je veux apprendre à faire l'éloge de la lenteur et à être dans l'action autrement. Vieillir a du bon : mon corps est plus fragile, mais dans ma tête, je suis plus sereine que jamais. Et quand je fais un choix, je ne regarde plus en arrière.»

Cliquez ici pour consulter le dossier Prix femmes d'affaires du Québec 2016

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