La revanche de la machine à café

Publié le 22/10/2019 à 11:49

La revanche de la machine à café

Publié le 22/10/2019 à 11:49

Des employés près d'une machine à café.

(Photo: 123RF)

PME: pour une communication plus efficace. Les conversations autour de la proverbiale machine à café ont plus que jamais leur place dans les milieux de travail, et ce, malgré l’avènement des Slack, Messenger et autres Asana.

Tous les matins, le même rituel se met en branle dans les locaux d’Openmind Technologies : les membres de chaque équipe de travail se réunissent dans une salle pour partager bons coups des dernières 24 heures, les objectifs du jour et autres informations cruciales à l’avancement d’un projet.

L’objectif de cette courte mêlée quotidienne est double: partir la journée du bon pied, tout en cimentant l’esprit de corps. «On y parle souvent de notre vie personnelle, de ce qu’on a fait pendant la fin de semaine, avant de passer en mode boulot», précise Mathieu Mérineau, directeur des opérations au sein de l’entreprise technologique blainvilloise où il travaille depuis trois ans et demi. «Quand on ressort de là, nous sommes tous détendus, sur la même page et prêts à abattre du travail.»

«On ne s’en rend pas toujours compte, mais les communications perdent beaucoup en efficacité lorsqu’elles ne se font que par l’entremise d’outils numériques», souligne Joëlle Vincent, associée fondatrice de Viaconseil, une firme de consultation en ressources humaines. La tonalité de la voix, l’acuité du regard et le langage non verbal sont autant d’informations sacrifiées sur l’autel du virtuel. Pourtant, elles permettent de mieux décoder un message.

Rendement sur le capital investi

«L’affiliation sociale est l’un des trois besoins psychologiques universels au travail, avec l’autonomie et la compétence, et il concerne toutes les générations», fait valoir Mme Vincent.

Chez Openmind, où la moyenne d’âge est relativement jeune – environ 35 ans –, on l’a bien compris. Sur l’heure du midi, chaque employé est invité à décrocher du boulot au moins une demi-heure pour connecter avec ses collègues. Jeux vidéo, jeux de société, badminton…Ils ont l’embarras du choix. Le personnel est aussi invité plusieurs fois par année à participer à des activités-récompenses, comme une sortie de karting ou de surf intérieur. Seule condition: atteindre les objectifs trimestriels. 

«La majorité des employés y participent. Ça crée des liens entre des gens de l’organisation qui ne se seraient jamais parlé autrement», affirme M. Mérineau. Paradoxalement, toutes ces mesures ont pour effet de désaturer les canaux de communications numériques. 

Un retour au contact humain au sein d’une PME qui les aurait légèrement délaissés ne se fait toutefois pas sans peine. Selon Mme Vincent, il faut d’abord déprogrammer les vieilles habitudes, quitte à forcer quelque peu la note. «On fait exprès de favoriser les rencontres en personne, on oblige les gens à dîner ensemble. J’ai même vu certaines PME interdire les courriels entre telle heure et telle heure», indique la consultante en ressources humaines.

Heureusement, le naturel revient rapidement au galop; ce qui était inhabituel il y a quelque temps à peine devient pour ainsi dire une seconde nature. «Jaser entre collègues prend du temps et de l’énergie, mais le rendement sur le capital investi, sous forme de meilleur engagement au travail, est très payant», conclut Joëlle Vincent.

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