Faire de la maladie un tremplin pour l’avenir professionnel

Offert par Les Affaires


Édition du 19 Novembre 2016

Faire de la maladie un tremplin pour l’avenir professionnel

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Édition du 19 Novembre 2016

Quand une forme agressive de leucémie atteint Christopher Blackmore, en 1999, il est déjà triathlète et promis à un bel avenir sportif. « Le traitement a eu un effet dévastateur sur ma condition physique. Comme toute ma vie était fondée sur le sport, j’avais tout à coup l’impression de perdre mon identité. »

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En 2000, alors qu’il entame sa rémission, il accompagne une dizaine de jeunes pour une randonnée d’une semaine sur l’île d’Ellesmere, dans l’Arctique canadien. L’expédition est organisée par la Fondation sur la pointe des pieds, un organisme philanthropique qui dirige des expéditions pour les jeunes de 14 à 29 ans atteints d’un cancer. « Ce défi physique a été déterminant dans ma guérison. Je renouvelais ma raison d’être et je voulais aider les gens comme on m’avait aidé. »

Inspiré par son oncologue et par les médecins accompagnant l’expédition, Christopher Blackmore est aujourd’hui chirurgien pédiatrique en Nouvelle-Écosse.

« La nature et l’aventure sont de bons moyens de déployer une intervention thérapeutique. Le défi devient alors pour plusieurs un tremplin pour concrétiser leurs rêves professionnels », constate Jean-Charles Fortin, directeur de la Fondation sur la pointe des pieds.

Se projeter dans l’avenir

Pour les jeunes adultes, un diagnostic de cancer interfère avec une phase de développement identitaire dans laquelle le cheminement professionnel est prépondérant, explique Marie-Ève Pelland, psychologue en oncologie au CHUM. « Ils doivent apprendre à vivre avec cette épreuve, tout en se projetant dans l’avenir. »

C’est ce qui se produit quand, à 14 ans, Marie-Hélène Marcoux est frappée par la maladie d’Hodgkin. « Je ne me permettais plus d’avoir d’objectifs. Toute ma vie tournait autour du cancer. » Elle décide toutefois de partir à l’aventure sur l’île d’Ellesmere avec Christopher Blackmore.

« L’expédition a été un virage complet », affirme Marie-Hélène Marcoux, qui siège au conseil d’administration de la Fondation depuis trois ans. « Tout a découlé de ça, y compris ma réflexion, peu de temps après, sur les moyens que je voulais prendre pour devenir avocate et médiatrice en droit de la famille. »

La psychologue Marie-Ève Pelland croit que de telles activités philanthropiques peuvent aider les jeunes frappés par la maladie à reconnaître leurs forces physiques et cognitives ainsi que leur capacité de résilience, pour ensuite faire un choix de carrière.

En 2003, quand Diana Merino se lance dans la traversée de la Baie-James en motoneige, elle se remet d’une récidive d’un lymphome qu’elle avait combattu quelques années plus tôt. « L’expédition arrivait à un point crucial. Si je n’avais pas saisi cette occasion, je ne suis pas certaine que je serais où je suis maintenant. »

À 29 ans, Diana Merino est aujourd’hui chercheuse à l’Institut national sur le cancer de Washington et étudie les risques de récidive chez les enfants survivants d’un cancer. « Le fait de me dépasser en expédition et de surmonter mes peurs m’a fait constater toutes les autres épreuves que j’avais traversées. Ça a été très valorisant pour la suite. »

Alors qu’elle commençait tout juste son cégep en arts visuels, en 2008, on diagnostique chez Catherine Lamontagne-Drolet un schwannome malin, un cancer rare et agressif. « Au moment de partir en canot sur la rivière Mistassini, j’avais terminé mes traitements et mon moral était à 110 %. Je voulais récolter toutes les miettes positives de ce qui m’était arrivé. »

En côtoyant des jeunes qui vivaient la même chose qu’elle, elle constate qu’elle souhaite désormais s’entourer de gens qui lui ressemblent. « Mon parcours scolaire et professionnel en arts visuels est ainsi devenu beaucoup plus clair et assumé. J’avais de nouvelles choses à dire. » Catherine Lamontagne-Drolet est aujourd’hui une illustratrice indépendante prolifique.

Vingt ans d’aventures

Jonathan Livernois était des quatre jeunes qui ont fait la première expédition organisée par la Fondation sur la pointe des pieds dans les Monts Groulx, en 1996, alors qu’il avait 14 ans.

Pour le professeur d’histoire littéraire à l’Université Laval, les suites de l’expédition ont été déterminantes. « Comme la formule était nouvelle, j’ai parlé dans les médias, fait des conférences dans les écoles secondaires et des présentations lors d’événements. Mon goût du discours a été bien servi par la façon avec laquelle je me suis approprié l’expédition, et cela a eu un impact sur mon parcours de professeur », estime-t-il.

Les bénévoles qui, comme Jonathan Livernois, promeuvent ou organisent les expéditions, qu’ils soient guides, médecins, infirmières ou psychologues, ne sont pas les seuls à croire à la formule. Beaucoup de donateurs reviennent chaque année : Clarins, Hydro-Québec, Ultramar, Richelieu-International… Et pour la première fois cette année, le CN s’est engagé à verser 100 000 $ sur cinq ans.

« La Fondation, c’est beaucoup plus que d’aller jouer dehors ! » lance Jean-Charles Fortin. Il le constate dans leurs sourires, les courriels qu’ils leur envoient, et même dans leur posture. « À la fin d’une expédition, les épaules sont larges ! Comme les ambitions ! »

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