Une bibliothèque qui produit de l'énergie

Publié le 16/03/2013 à 00:00, mis à jour le 14/03/2013 à 14:25

Une bibliothèque qui produit de l'énergie

Publié le 16/03/2013 à 00:00, mis à jour le 14/03/2013 à 14:25

Laurier Nichols, vice-président chez Dessau, est un expert réputé en efficacité énergétique. [Photo : Frédéric Bergeron]

La future bibliothèque de Varennes constituera une première canadienne.

«Concevoir un bâtiment institutionnel qui produit autant d'énergie qu'il en consomme, ça ne s'était jamais fait au Canada», dit Laurier Nichols, membre de l'équipe de conception de la bibliothèque.

Vice-président, expertise - bâtiments chez Dessau, cet ingénieur est un expert reconnu en efficacité énergétique. Depuis le début des années 2000, il a récolté une quinzaine de prix techniques en climatisation, ventilation et chauffage. L'agrandissement de l'urgence de l'Hôpital Charles-Lemoyne, le campus de Longueuil de l'Université de Sherbrooke et la nouvelle prison d'Amos figurent parmi les projets récents auxquels il a travaillé.

Le concept de la bibliothèque de Varennes consiste à obtenir un bilan énergétique nul en faisant en sorte que le bâtiment produise de l'énergie.

Ainsi, des panneaux photovoltaïques installés sur la toiture permettront de produire de l'électricité lors des journées ensoleillées.

«L'été, la production excédentaire pourra être dirigée vers le réseau d'Hydro-Québec», souligne M. Nichols.

Consommation d'énergie deux fois moindre

Mais, avant même de songer à produire de l'énergie, il faut rationaliser le plus possible la demande énergétique du bâtiment. L'objectif ? Une consommation d'environ 62,5 kWh/an par mètre carré, soit quelque 120 000 kWh/an au total. «Une bibliothèque ordinaire en consomme le double», affirme l'ingénieur de 64 ans.

Pour atteindre cette cible, tout l'équipement doit être mis à contribution. Des ordinateurs à l'éclairage, en passant par les machines distributrices et les fenêtres, l'efficacité énergétique est primordiale.

Une série d'autres mesures minimiseront la consommation d'énergie : détecteurs de luminosité et de qualité d'air, détecteurs de présence, plancher radiant, etc.

Pour la future bibliothèque, l'ingénieur a contribué au développement d'une méthode d'analyse de la performance réelle des panneaux photovoltaïques qui tient compte notamment de l'angle d'incidence du soleil selon l'heure du jour.

Ces panneaux sont de bons capteurs solaires, mais ils génèrent aussi beaucoup de chaleur lorsqu'ils sont utilisés sur une grande surface.

«En été, il faut évacuer la chaleur, sinon les panneaux surchauffent et se détériorent», précise M. Nichols. En hiver, la chaleur est récupérée à l'aide de panneaux solaires thermiques et utilisée pour préchauffer l'air. Pour la bibliothèque de Varennes, le chauffage de l'air se fera aussi avec de la géothermie.

Ce projet de 9,2 millions de dollars n'est pas le plus important auquel a travaillé Laurier Nichols. Toutefois, son impact, lui, sera majeur. «Ce bâtiment d'avant-garde servira de vitrine technologique», croit-il.

Lui-même compte s'en inspirer. Déjà, il évalue la possibilité de recourir aux panneaux photovoltaïques dans le cadre de l'agrandissement et de la rénovation du Centre hospitalier universitaire de Québec, un projet de 314 M$ auquel il travaillera.

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