Inspection de haut vol

Publié le 03/03/2012 à 00:00, mis à jour le 01/03/2012 à 11:05

Inspection de haut vol

Publié le 03/03/2012 à 00:00, mis à jour le 01/03/2012 à 11:05

«J'ai deux phobies : celle des hauteurs et celle des araignées.» Bruno Parent n'a pas peur des paradoxes. Son métier d'inspecteur de ponts et d'ouvrages d'art pour la firme Dessau l'amène en effet à travailler suspendu à plusieurs dizaines de mètres au-dessus du sol. Un métier que l'on appelle communément «homme-araignée».

L'ingénieur de 47 ans, diplômé de Polytechnique, ne s'est pourtant pas tourné vers cette carrière par défaut. Il a même trouvé le moyen de joindre l'utile à l'agréable. «J'aime la photo, et ça m'aide beaucoup dans mon travail, dit-il. Une photo prise de façon intelligente permet de voir rapidement les anomalies d'une structure.» Il s'engage donc dans cette voie à la fin des années 1990. «Le ministère des Transports s'est mis à confier des mandats d'inspection de ses structures à des firmes de consultants. Auparavant, ce travail se faisait essentiellement à l'interne. Ce changement a créé un énorme marché.»

Vertige maîtrisé

Pour débuter, l'ingénieur s'attaque à une structure de taille : le pont Mercier. «Le devis prévoyait d'inspecter les poutres triangulées du pont sans fermer les voies de circulation. Impossible donc d'utiliser des élévateurs, la seule solution était l'accès sur cordes.»

L'ingénieur qui n'aimait pas le vide se retrouve alors en formation afin de mieux maîtriser cette technique... vertigineuse. «Ça m'a pris du temps pour être à l'aise. Autant vous dire que lorsque vous êtes en haut de la tour du Stade olympique à 680 pieds, c'est très impressionnant ! Mais je m'y suis habitué, j'ai appris à faire confiance à mon matériel.»

Aujourd'hui, Bruno Parent estime que la technique de l'accès sur cordes est plus sûre que l'utilisation d'équipements pneumatiques, qui peuvent se bloquer par temps froid. Et pour plus de sécurité, l'ingénieur préfère faire appel à des sous-traitants spécialisés dans la pose de matériel. «Ce sont nos premiers de cordée. Ils installent les cordes aux bons endroits et de façon sécuritaire. Moi et mon équipe, nous nous concentrons uniquement sur la partie inspection.»

Autres avantages de cette technique, elle est peu coûteuse et permet d'examiner des points difficiles d'accès. «La tour du Stade olympique comporte, par exemple, une face en dévers qui vous éloigne de la structure, souligne-t-il. Il a donc fallu trouver un système pour rester collé à la paroi. Le but est de respecter la «règle du doigt sur la pièce», selon laquelle l'inspecteur doit pouvoir toucher la structure afin d'examiner les plus petites anomalies.»

La méthode a ainsi permis de prolonger la durée de vie de nombreuses structures, comme le pont Mercier. Pourtant, Bruno Parent, qui a signé un rapport d'inspection de ce pont en septembre dernier, reconnaît qu'il faudra aller plus loin pour sauver l'édifice : «On a beau corriger certaines dégradations, il va avoir besoin d'aide. Son tablier devra être remplacé bientôt et sa structure, renforcée.»

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