Villes intelligentes : intégrer les agences de transports à la mode finlandaise

Offert par Les Affaires


Édition du 11 Juin 2016

Villes intelligentes : intégrer les agences de transports à la mode finlandaise

Offert par Les Affaires


Édition du 11 Juin 2016

En matière de transport, ce qui épate dans les villes visitées par la Mission Villes intelligentes organisée en mai par les Événements Les Affaires, c’est l’intégration des différentes technologies, et plus encore, des différents partenaires.

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 Par exemple, la région métropolitaine d’Helsinki envisage d’offrir des forfaits transport à ses usagers. Ces derniers pourraient déterminer le cocktail transport (train, tramway, métro, taxi, traversiers) dont ils ont besoin et payer un abonnement en conséquence. Une telle initiative nécessite bien entendu une plateforme technologique capable d’adapter l’offre à la demande. Mais cela nécessite aussi que les différents prestataires de services se parlent. Et ça marche !

Oh, bien sûr, il ne faut pas idéaliser les Scandinaves. « Officiellement, il y a une discussion en continu entre les municipalités pour la planification, mais parfois on se dispute », reconnaît Tero Anttila, chef de la planification des transports des transports publics à l’Agence de transports d’Helsinki. Tout de même : HRT (Helsinki Region Transport) couvre sept municipalités et négocie actuellement avec sept autres municipalités au nord pour s’étendre.

« La gouvernance des villes et la gouvernance de l’État sont très fortes, mais pas celle des gouvernements intermédiaires [au palier régional, par exemple], ajoute Tero Anttila. C’est en train de changer, mais la réglementation n’est pas encore terminée. »

Autre changement à la réglementation en matière de transport : l’ouverture au secteur privé (oui, on parle notamment d’Uber ici). Le parlement votera en août sur ce sujet qui polarise la population finlandaise.

« Plusieurs projets-pilotes d’entreprises sont en cours. Si la législation passe, les services pourraient être mis à disposition des usagers d’ici un an », estime, confiant, Marko Forsblom, patron d’ITS Finland, un organisme à but non lucratif responsable des systèmes de transport intelligent dans le pays et dont la plupart des membres sont des entreprises privées.

Des dizaines de partenaires à la même table

La Finlande est passée de la gestion des transports en temps réel à la gestion proactive. Grâce à des panneaux d’alerte et à des limites de vitesse variable, elle régule la circulation et évite les bouchons. Cette prouesse, qui fera rêver plus d’un automobiliste de Montréal et de Québec, résulte de la coopération entre l’agence des transports et des partenaires locaux : Ville, administration portuaire, police, pompiers, militaires... L’intégration des systèmes des uns et des autres prendra quelque cinq ans. Négocier pour réunir les différents centres de gestion dans un centre unique a été encore plus long. Près de 10 ans.

Des discussions sont en cours pour intégrer l’emplacement des opérations de déneigements dès l’année prochaine. « Ce n’est pas un problème technologique, car le sous-traitant a l’information ; ce n’est plus une question de renégocier le contrat », explique Juuso Kummala, de l’Agence des transports de Finlande.

Selon Frédéric Lesieur, vice-président, services de consultation chez CGI, qui participait à la mission, la Finlande a beaucoup d’avance sur le Québec. « Oui, les rôles sont encore dispersés, mais ils ont les outils et ils sont en train de les intégrer. Au Québec, nous n’avons pas encore les outils. À ma connaissance, il n’y a qu’un projet-pilote de contrôle à distance des feux de circulation sur la rue Notre-Dame. À Helsinki, le système est déployé dans toute la ville. » Un appel d’offres gouvernemental à cet effet serait imminent.

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