On est bons !

Publié le 15/09/2012 à 00:00, mis à jour le 21/09/2012 à 09:24

On est bons !

Publié le 15/09/2012 à 00:00, mis à jour le 21/09/2012 à 09:24

Des programmes en anglais...

Au-delà de l'aspect financier, la situation géographique et culturelle de la province est un avantage fondamental. « Le Québec, c'est la porte d'entrée pour l'Amérique du Nord tout en parlant français », rappelle André Gascon, ex-vice-doyen à la formation et aux affaires étudiantes de la faculté des sciences et de l'administration de l'Université Laval.

En offrant des cursus entièrement en anglais, plusieurs universités comme McGill, HEC Montréal ou Laval ciblent les francophones qui souhaitent pouvoir travailler en anglais ainsi que le marché anglophone et celui des étrangers. À HEC Montréal, 44% des étudiants ont choisi le parcours en anglais cette année. Plus de la moitié d'entre eux (58%) n'ont ni le français ni l'anglais comme langue maternelle, 23% sont de langue maternelle française et 19% sont de langue maternelle anglaise.

... et spécialisés

Depuis quelques années, on assiste à une surspécialisation des MBA dans le monde : MBA communication, MBA hôtellerie, MBA développement international et action humanitaire, etc. Face à cette vague, le Québec fait bonne figure en proposant une version plutôt généraliste. « Il reste fidèle en cela à la vocation du programme, qui est de former des décideurs et non des experts en finance ou en marketing », selon Jean-Sébastien Lamoureux, président de l'Association des MBA du Québec.

Malgré cela, le Québec n'a pas échappé à cette tendance, notamment avec des MBA spécialisé en immobilier (UQAM), en affaires électroniques (Laval) ou en gestion des institutions financières (HEC). « Mais on résiste ! » lance Michael Wybo. « L'équilibre est sauvegardé », dit Jean-Sébastien Lamoureux.

Marché international et local

Chaque université a sa stratégie pour se démarquer. HEC Montréal propose un Campus international durant lequel les étudiants se rendent dans un autre pays pour appréhender son modèle d'entreprise. En 2012, direction l'Inde, la Russie et l'Australie. McGill, pour sa part, organise cette année pour la première fois un voyage d'étude à l'étranger pour les étudiants à temps partiel au MBA. Destination : l'Argentine. Concordia aussi multiplie les voyages. Au programme : le Brésil, la Colombie et l'Argentine en mai 2013.

À l'inverse, l'Université de Sherbrooke déclare sans ambages « privilégier le marché québécois en raison de l'aspect francophone », selon Jean Roy, directeur des programmes MBA. « Les frais de fonctionnement des universités québécoises sont à 85% payés par l'État c'est-à-dire par les impôts des Québécois, rappelle Jean Roy. Il est normal de vouloir bien servir notre marché local. »

L'UdS offre d'ailleurs exclusivement des cursus en français. Elle a également développé des spécificités comme le MBA coopératif, qui permet aux étudiants d'effectuer un stage rémunéré de quatre mois en entreprise pendant leurs études et d'être suivis individuellement par un mentor.

Cours du soir et du week-end

Pour ne pas perdre de terrain, pas le choix, il faut innover. « Les universités québécoises renouvellent leur offre constamment », souligne Jean-Sébastien Lamoureux, président de l'Association des MBA du Québec. Les défis de l'heure : intégrer les nouvelles technologies et coller le plus près possible aux besoins des « clients ».

Par exemple, des universités investissent le créneau très porteur des cours du soir et de week-end. « Un must pour les étudiants qui peuvent rester en emploi tout en préparant leur MBA », estime Robert Desmarteau, directeur du MBA pour cadres de l'ESG UQAM. L'institution a commencé à proposer cette option dès la fin des années 1990. Deux cohortes sont inscrites chaque année et une troisième s'est ajoutée à la rentrée de l'automne.

Le Québec réussit donc encore aujourd'hui à se faire une place sur le marché mondial très convoité des MBA. « Mais le marché est toujours plus concurrentiel, prévient Michael Wybo, et les universités québécoises doivent faire encore plus d'efforts pour être sur le marché international, placer leurs diplômés à de bons postes. » C'est à ce prix que la province conservera sa part du gâteau.

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