Le CRIQ veut s’inspirer de l’institut


Édition du 19 Mai 2018

Le CRIQ veut s’inspirer de l’institut


Édition du 19 Mai 2018

Par François Normand

L'Institut Fraunhofer est un leader de la révolution industrielle 4.0 en Allemagne. [Photo: Michael Kramer / CC]

Hanovre, Allemagne — Même si le Fraunhofer n’a des îlots que dans 3 des 27 pavillons du Hannover Messe, cet institut allemand de recherche appliquée, qui a inventé le fameux fichier sonore mp3, est au cœur de la révolution industrielle 4.0 en Allemagne. Bonne nouvelle pour les entreprises québécoises : le Centre de recherche industriel du Québec (CRIQ) veut s’en inspirer pour accélérer la transformation numérique des entreprises québécoises.

« C’est un modèle d’affaires qui inspire. Et, dans une certaine mesure, on ressemble beaucoup au Fraunhofer, mais à plus petite échelle », affirme Lyne Dubois, vice-présidente au développement des affaires du CRIQ, une société d’État fondée en 1969 qui relève du ministère de l’Économie, de la Science et de l’Innovation (MÉSI).

Fondé en 1949 pour relancer l’économie allemande en reconstruction après la Deuxième Guerre mondiale, le Fraunhofer est devenu la plus importante organisation de recherche appliquée en Europe. L’institut a inspiré l’administration Obama pour créer Manufacturing USA, un réseau national d’innovation dans le secteur manufacturier. Le Fraunhofer emploie plus de 25 000 personnes, dont la majorité est des ingénieurs. Il exploite un réseau de 72 centres de recherche et affiche un budget annuel de 2,3 milliards d’euros (3,5 G$ CA), dont la majeure partie est générée par des contrats de recherche.

Dans le manufacturier 4.0, le Fraunhofer aide les entreprises allemandes à s’améliorer dans la production de masse hautement personnalisée en développant des solutions adaptées aux exigences pratiques des clients industriels. « Par exemple, à notre nouveau centre de haute performance consacré au 4.0, à Aechen, des chercheurs travaillent sur des solutions afin de connecter parfaitement les machines à des capteurs numériques », souligne la porte-parole Britta Widmann.

Le CRIQ est aussi actif dans le manufacturier 4.0. L’automne dernier, il a inauguré à Québec sa première usine cyber-physique automatisée à Québec, où tous les équipements sont interconnectés afin d’optimiser la production grâce aux données. Les 200 experts du CRIQ aident aussi les entreprises à automatiser la gestion de leurs opérations ou à prédire des situations complexes dans leurs activités (approvisionnement, production, entretien, usure des équipements de production). Le CRIQ en fera plus dans les prochains mois grâce à sa nouvelle stratégie d’affaires. Cette stratégie renforcera ses interventions dans les usines québécoises, et ce, de l’impression 3D à l’intelligence artificielle en passant par la robotique collaborative. « Nous allons créer un réseau de centres d’expertise 4.0 au Québec », explique Lyne Dubois.

Les quatre centres seront situés dans quatre villes, soit à Longueuil, à Montréal, à Drummondville et à Québec. Du personnel du CRIQ travaillera dans ces centres qui seront entièrement opérationnels en 2019. Le CRIQ se dotera d’une grosse imprimante 3D, une technologie évaluée à plus d’un million de dollars. L’organisme possède déjà une imprimante pour la fabrication additive (impression 3D), mais le nouvel équipement sera encore plus performant, affirme Lyne Dubois. « Des entreprises pourront tester des prototypes et voir où sont les occasions d’affaires », dit-elle. La vice-présidente au développement des affaires espère que ce type d’initiatives incitera davantage d’entreprises manufacturières québécoises à accélérer leur transformation numérique. « Il ne faut pas avoir peur de se lancer », affirme-t-elle.

À ses yeux, les PME toujours hésitantes quant aux avantages de l’usine intelligente peuvent adopter une stratégie des « petits pas », un projet à la fois. Les avantages de la transformation numérique sont nombreux pour les entreprises manufacturières, insiste Lyne Dubois. Une PME peut accroître sa productivité, réduire ses coûts et améliorer son efficacité énergétique, sans parler d’une capacité accrue pour faire de la production de masse personnalisée. Elle peut aussi augmenter la qualité de ses produits, mieux aligner sa production sur la demande, tout en accélérant le temps pour sa commercialisation.

Le CRIQ a un budget annuel de 30 millions de dollars, avec un taux d’autofinancement de 53 %. C’est 117 fois moins que le Fraunhofer. Cela dit, l’Allemagne est un pays de 83 millions d’habitants dont le PIB s’élève à plus de 3 600 G$ US.

Chaque année, le CRIQ réalise plus de 3 000 projets auprès de 2 000 clients pour les aider à améliorer leur productivité, leur compétitivité, leurs exportations et leur empreinte environnementale.

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