Recruter pour combler ses besoins et préparer la relève

Publié le 22/10/2011 à 00:00, mis à jour le 17/01/2012 à 14:24

Recruter pour combler ses besoins et préparer la relève

Publié le 22/10/2011 à 00:00, mis à jour le 17/01/2012 à 14:24

Centra Industries a notamment obtenu une commande de composantes qui entreront dans la fabrication du gros porteur Boeing 787. [Photo : Bloomberg]

L’heure des décisions : Embauche (2/4) -

Chaque semaine, de nouvelles têtes font leur apparition au sein des équipes de Centra Industries. Et pour cause : le fabricant d'aérostructures, établi en Ontario, fonctionne à pleines turbines. Quand il s'agit de nourrir des titans tels que Boeing ou Bombardier, mieux vaut ne pas se trouver à court d'employés. D'ailleurs, leur nombre est à l'image de la croissance des revenus : en augmentation continue.

«On devrait doubler la taille de l'entreprise d'ici trois ans», prévoit Jacques Bonaventure, directeur du développement des affaires chez Centra. Les contrats obtenus de huit acteurs majeurs de l'industrie, dont Cessna et Gulfstream, affluent. Centra a notamment obtenu une commande de composantes qui entreront dans la fabrication du gros porteur Boeing 787 et dans celle des fameux avions militaires F-35.

«Le besoin de main-d'oeuvre en aéronautique est criant, confirme Anne Bourhis, directrice du Service de l'enseignement de la gestion des ressources humaines à HEC Montréal. Dans la région de Montréal, qui regroupe la grande partie des entreprises de la grappe aérospatiale du Québec, on compte plus de 200 entreprises dans cette industrie, avec près de 40 000 employés.»

La décision prise

Centra ne fait pas exception : l'an passé, l'entreprise comptait 260 membres à son bord ; aujourd'hui, 350 sont à pied d'oeuvre, et le cap des 600 devrait être franchi d'ici trois ans.

Dans un tel contexte, le recrutement représente un défi quotidien. Assembleurs, techniciens en usinage, programmeurs de machines-outils, ingénieurs de méthode : tous ces profils sont incités à frapper aux portes de Centra. «On emploie des moyens classiques pour recruter, en travaillant avec les collèges communautaires, en participant aux foires d'emplois et en faisant du recrutement par Internet», explique M. Bonaventure.

La concurrence pour le talent dans l'industrie aéronautique est féroce, selon Anne Bourhis. «Le défi pour les entreprises est double : d'une part, elles doivent combler les besoins de main-d'oeuvre qui découlent des projets de croissance, comme c'est le cas pour Centra, et d'autre part, elles doivent prévoir la relève du personnel qui prendra sa retraite dans les dix prochaines années», dit-elle, en citant des atouts d'attraction propres au secteur aéronautique, comme les conditions de travail, les perspectives de carrière et les salaires alléchants, en plus de jouir d'une image très positive auprès de la population.

L'emplacement de Centra, à Cambridge, une ville située entre Toronto et Windsor, au sein du triangle d'or manufacturier canadien, est également un facteur crucial. «C'est un bassin de main-d'oeuvre compétente important, qui a une longue tradition de savoir-faire», indique M. Bonaventure. Autre atout : un carnet de commandes à long terme, ce qui évite à l'entreprise d'être prise au dépourvu par des commandes inopinées.

Un système unique de quarts de travail

«Nous entamons notre 18e année consécutive de croissance positive des ventes», fait valoir Jacques Bonaventure.

Fondée en 1974, Centra a réussi à maintenir le cap malgré les turbulences causées par la récession de 2008-2009 qui a durement touché le secteur aéronautique : ni mise à pied ni baisse du chiffre d'affaires (lequel devrait s'élever à 70 millions de dollars en 2011).

Le secret de cette haute voltige ? Une rentabilisation originale du capital humain et des moyens de production. «Nous avons un système de quarts de travail assez unique», dit M. Bonaventure. Les employés enchaînent de deux à trois journées de travail de 12 heures, suivies par autant de journées de congé. Les équipes de jour et de nuit alternent tous les 14 jours. «On a ainsi éliminé 50 % des heures supplémentaires tout en doublant la taille de l'entreprise. Les machines travaillent jour et nuit, en continu.»

Pour les entreprises du secteur aéronautique, tout se joue à long terme. «La plupart de ces métiers sont très spécialisés, prévient Mme Bourhis. Les formations se suivent dans des établissements de formation, mais s'acquièrent aussi beaucoup par l'expérience, en entreprise. Il est donc nécessaire de prévoir les stratégies de développement de la relève quelques années, voire dix ans, à l'avance.»

L'ENTREPRISE EN CHIFFRES

70 millions de dollars

Chiffre d'affaires prévu en 2011

8

Clients majeurs de l'industrie aérospatiale

350 employés

Sources : Centra Industries et Association des industries aérospatiales du Canada

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