Behaviour ouvre son jeu pour attirer la crème des créatifs

Publié le 15/10/2011 à 00:00, mis à jour le 17/01/2012 à 14:24

Behaviour ouvre son jeu pour attirer la crème des créatifs

Publié le 15/10/2011 à 00:00, mis à jour le 17/01/2012 à 14:24

«Chez les créatifs, on recherche des gens assoiffés de médias sociaux et de nouvelles tendances», explique Rémi Racine, président et fondateur de Behaviour, accompagné de Geneviève Guité, vice-présidente. [Photo : Gilles Delisle]

L’heure des décisions : Embauche (1/4) -

«Nous recrutons». La bulle d'information vous saute aux yeux dès l'ouverture de la page d'accueil du site Web de Behaviour.

Pour l'unique concepteur indépendant de jeux vidéo du pays, l'embauche, c'est un peu le nerf de la guerre. «En fait, c'est le défi de tout le monde dans ce secteur», souligne Rémi Racine, fondateur et président de la société montréalaise.

Des campagnes de recrutement, il en a vu défiler : depuis sa fondation en 1992, Behaviour est passée d'une dizaine d'employés à environ 350 aujourd'hui. Actuellement, une quinzaine de postes sont ouverts, destinés aux candidats désireux de relever les défis d'une industrie en mouvance permanente.

«Même si les ventes globales ont toujours augmenté, il y a eu un déplacement des jeux qui étaient vendus sur disque, dans les magasins, vers ceux livrés de façon numérique», dit M. Racine. Ce glissement n'est pas sans conséquence sur la philosophie d'embauche. «Ça a changé notre approche à l'égard des candidats. On recrute des gens qui veulent participer à cette nouvelle tendance et concevoir les jeux du futur», atteste le président.

Avec une clientèle formée de géants comme Microsoft, Activision ou Electronic Arts, mieux vaut ne pas se planter en choisissant qui sera aux manettes.

Viser les jeunes à la sortie de l'école

Behaviour planche sur plus de 20 projets par an. Compte tenu de l'ampleur de son carnet de commandes pour les nouvelles plateformes en vogue, tels les jeux pour iPhone ou Facebook, la conclusion s'impose : il faut recruter du personnel. «Les postes ouverts ne sont pas forcément liés à des projets spécifiques, ils sont plutôt répartis dans l'ensemble de nos équipes», précise Geneviève Guité, vice-présidente et responsable des ressources humaines.

Dans un secteur très concurrentiel où chacun cherche à retenir les meilleurs programmeurs, c'est un peu la «guerre des geeks». Mais Behaviour sait où poser ses collets. «On a toujours eu cette politique d'aller chercher des gens à la sortie de l'école. Nous avons mis en place des partenariats, avec l'Université de Sherbrooke, par exemple. Cet investissement nous a beaucoup servi et a très bien préparé les gens à travailler chez nous», indique Mme Guité. Autre vivier : l'étranger, où l'entreprise puise principalement des talents britanniques ou français.

Varier les sources de recrutement

«Chez les créatifs, on recherche des gens assoiffés de médias sociaux et de nouvelles tendances», insiste M. Racine. C'est justement sur ce terrain-là qu'une embauche réussie se joue.

«Il faut absolument varier les sources de recrutement, prévient Anne Bourhis, directrice du Service de l'enseignement de la gestion des ressources humaines à HEC Montréal. Dans ce secteur, le bouche à oreille par l'intermédiaire des médias sociaux et les recommandations du personnel peuvent être précieux !»

Les retombées

Quelle est la conséquence d'une sélection judicieuse en matière de capital humain ? Arriver à maintenir des résultats élevés. Car, avec le récent virage numérique et son lot de jeux en ligne, la donne a changé.

En 2008, Behaviour mijotait 12 projets de jeux interactifs. En 2011, avoir le même chiffre d'affaires (30 millions de dollars) et le même nombre de clients nécessite plus d'une vingtaine de projets sur le feu. C'est dire combien on attend du rendement des recrues.

D'autant plus que le défi se renouvelle sans cesse : un nouveau venu reste trois ou quatre ans seulement. Dans le milieu, il s'agit d'un taux normal de roulement de la main-d'oeuvre. «On travaille beaucoup avec la génération Y qui n'a pas la réputation d'être très fidèle envers une entreprise, mais qui va être très active dans ses travaux», dit Mme Guité.

Pour tenter de juguler les saignées, Anne Bourhis conseille «d'alimenter la créativité de ces talents» en les stimulant grâce à des projets variés ou en lui allouant des séances de remue-méninges. Et, surtout, dans ce secteur aux échéanciers serrés où les employés roulent plus vite que ne saute Mario Bros., il ne faut pas précipiter les décisions d'embauche : «Être impatient de combler les postes peut avoir de lourdes conséquences sur l'ambiance et la productivité», avertit-elle.

En attendant, Behaviour continue de sonder les CV pour atteindre son but : rester l'un des meilleurs acteurs du marché.

À la une

Les scénaristes canadiens disent oui à un mandat de grève

La Writers Guild of Canada représente près de 2500 scénaristes anglophones au pays

Y'as-tu d'la bière icitte?

EXPERT INVITÉ. La bière est une thématique d’investissement extrêmement forte de plusieurs milliards de dollars.

Gain en capital ou être né pour un petit pain

«L’augmentation de la tranche imposable sur le gain en capital imposée par Ottawa et Québec est une mauvaise idée.»