Préparer aujourd'hui la relève des associés de demain

Publié le 28/04/2016 à 05:00

Préparer aujourd'hui la relève des associés de demain

Publié le 28/04/2016 à 05:00

Avec une moyenne d’âge de 47 ans, la profession de comptable subit elle aussi le vieillissement général de la société québécoise. La moyenne d’âge des associés des firmes comptables est encore plus élevée, ce qui fait peser sur les cabinets un fort enjeu de relève.

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Jean DesRochers, nommé associé au groupe audit de Richter l’année dernière à 36 ans, a suivi un parcours du combattant pour se rendre jusque-là. «J’ai été identifié comme relève stratégique il y a déjà environ 7 ans et j’ai un programme précis de développement depuis cinq ans», relate-t-il.

Il a d’abord fait partie d’un groupe d’une quinzaine de professionnels prometteurs comme lui qui ont eu droit à des formations « en soft skills (communication, leadership, etc.) et sur les enjeux plus macro du business», se souvient Jean DesRochers, 38 ans.

Ensuite, il a suivi scrupuleusement un plan de carrière taillé sur mesure et comprenant de multiples objectifs à atteindre sur des horizons divers (0-1 an, 0-5 ans, 5-10 ans). En contrepartie, il avait une motivation : celle d’avoir de bonnes chances d’être nommé associé dans un terme relativement court.

Mais pour cela, il fallait, outre le développement de ses compétences professionnelles et de ses qualités personnelles, qu’il aille se faire connaître des différents associés montréalais et québécois du cabinet. Lui, le jeune, francophone. Qu’à cela ne tienne, Jean DesRochers a pris son bâton de pèlerin et est allé taper à la porte des bonzes du cabinet. Pour, finalement, être élu l'année dernière. La transition entre son ancien statut et le nouveau a quasiment été une promenade de santé tellement il avait été préparé.

Première femme et plus jeune associée

Toutes les firmes comptables citent la relève parmi les principaux enjeux de l’heure. «Les ressources seront un défi dans les prochaines années. Il faut attirer les meilleurs et bien les faire évoluer pour les garder et qu’ils forment les associés de demain », note Jacques Filion, associé directeur du bureau de Montréal de BDO.

Chez MNP, Jo-Ann Lempert, 40 ans, a été nommée associée et chef du contrôle qualité en 2011 puis leader du groupe des compagnies publiques en janvier dernier. Lorsqu’elle est devenue associée, elle n’avait que 35 ans, ce qui en a fait la première associée la plus jeune du cabinet et c’était la première femme associée.

Depuis quatre autres femmes l’ont rejointe parmi les 37 associés de la firme. Jeune et femme, elle a dû faire sa place dans un monde d’hommes plus âgés qu’elle. «Ça m’a pris du temps pour établir des relations car on me regardait en se demandant ce que je savais à mon âge. C’était tout nouveau pour tout le monde», se souvient-elle. Mais spécialiste des normes internationales et des compagnies publiques, impliquée notamment dans le jury d’examen de l’examen d’entrée dans la profession à l’Ordre des CPA, ses compétences et son leadership lui ont permis de s’affirmer.

Programmes très encadrés

Plusieurs firmes, conscientes de l’importance de préserver la pérennité et la stabilité de la firme mais aussi de préparer les transferts de compétence avant le départ massif des baby-boomers à la retraite, ont conçu des plans de relève comme Richter. Tout est bon pour attirer les jeunes professionnels avant même leur réussite à l’examen d’entrée de la profession, quand ils doivent trouver un lieu de stage.

Une fois les étudiants captés sur les campus universitaires, il faut les motiver à rester. Les firmes rivalisent donc d’initiatives pour leur plaire. Ainsi, BCGO a mis en place du coaching des stagiaires pour les aider à décrocher leur examen professionnel avec des examens blancs, des études de cas, etc.

«C’est souvent offert dans les grandes firmes mais généralement moins dans celles de notre taille», considère Réjean Lévesque, associé directeur de BCGO (18e). Raymond Chabot Grand Thornton (RCGT) a mis sur pied un comité à qui chaque bureau régional doit régulièrement envoyer ses prévisions de départs en retraite et son programme de relève.

«Nous avons aussi un programme d’identification de la relève stratégique et de montée en compétence. Ça se fait par bureau, par service et par industrie», précise Emilio Imbriglio, président et chef de la direction de RCGT.

Les jeunes proactifs

Le parcours est exigeant pour les futurs associés qui doivent faire leurs preuves avant d’atteindre le Graal. Valérie Ménard, 36 ans, a été nommée associée à l’âge de 32 ans au cabinet Hardy Normand. Entrée au service de la certification, après une maîtrise en fiscalité, elle a fait le choix d’aller dans ce domaine où elle a été directrice tout comme dans le service de certification.

«Je n’ai pas suivi une chemin encadré, c’était plutôt informel. On m’a dit que je deviendrai associée quand je ferai les tâches d’un associé alors j’ai tout fait pour y arriver», raconte la jeune femme.

Elle a géré une clientèle, aidé à la formation de l’équipe, est devenue une personne ressource dans son domaine professionnel. Ses efforts ont été récompensés en 2012, huit ans après être rentrée chez Hardy Normand. Elle était alors la deuxième femme à être nommée associée.

Ces nouvelles têtes montantes sont désormais plus impliquées dans la gestion et l’orientation stratégique de leur firme. «Je me vois comme un entrepreneur. Maintenant, mon travail est de faire croître la firme », se réjouit Jean DesRochers, qui a toujours rêvé d’être entrepreneur. Et comme par hasard, tant Jean DesRochers que Valérie Ménard se sont volontairement engagés dans les ressources humaines. « Je vais mettre l’accent sur le bien-être des employés car l’enjeu de la relève est important et on doit donc s’assurer de conserver nos talents», affirme la jeune femme du haut de ses 36 ans. Jo Ann Lempert, elle, aimerait beaucoup être membre du conseil d’administration de MNP un jour. La relève est là et active.

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