PODCAST | Être cheap, un art qui se développe

Publié le 13/09/2017 à 10:30

PODCAST | Être cheap, un art qui se développe

Publié le 13/09/2017 à 10:30

Par Matthieu Charest

On s’installe aux premières loges de la business de l’humour avec Jay Du Temple qui, en plus de se préparer à animer Occupation Double à Bali, produit lui-même ses tournées. Étienne Crevier, Marie-Philip Simard et Noah Redler participent ensuite au débat «L’art d’être cheap».

À écouter dès maintenant

«Je ne suis pas cheap», répétait furieusement le pingre interprété par Marc Labrèche dans l'émission culte La petite vie. Mais soyons clairs, pour les gens normaux, ou du moins plus normaux que Rénald Paré, Picsou ou Séraphin Poudrier, il n'y a rien de mal à dépenser avec parcimonie. Et ça vaut pour les entrepreneurs, qui se doivent d'être radins quant aux dépenses superflues, mais généreux là où ça compte.

Dans le débat couronnant l'épisode du podcast Les Dérangeants de cette semaine, qui porte sur l'art d'être cheap, le constat a été assez simple. Pour tout entrepreneur, le bénéfice net est crucial, ne serait-ce que pour honorer les chèques de paye. Et pour engranger des bénéfices, il faut surveiller ses dépenses, couper dans le gras, sans toutefois oublier l'adage suivant : «Pour faire de l'argent, vous devez dépenser de l'argent.» Bref, investir.

Dans un article du magazine américain Entrepreneur, la chroniqueuse et femme d'affaires Carol Roth cite trois domaines où il faut éviter de faire des économies de bout de chandelle. D'abord, votre avocat. «Un expert qui peut vous procurer d'excellents conseils légaux et vous préparer des contrats sans faille peut vous éviter de graves problèmes dans l'avenir», explique-t-elle. Un constat partagé par Étienne Crevier, l'un des Dérangeants : «Il n'y a rien qui coûte plus cher qu'un avocat qui ne coûte pas cher», croit le PDG de BiogeniQ. Même chose pour l'expert-comptable.

«J'ai déjà eu un client potentiel qui avait embauché un comptable pas cher, écrit Carol Roth. Au final, il ne voyait rien, et l'entreprise a raté de nombreuses occasions d'affaires pendant des années.»

Outre les juristes et les comptables, un troisième secteur à ne pas négliger, c'est les employés. «J'offre les meilleurs salaires possible, a expliqué Noah Redler, d'Arche Innovation. C'est là que je suis prêt à payer le maximum.» En effet, l'équipe est le nerf de la guerre. «Je préfère très bien payer mes employés et qu'ils donnent leur 150 %, a quant à lui lancé Étienne Crevier. Tu veux le meilleur pacemaker, pas celui qui arrive au deuxième rang.»

L'art de négocier

Cela posé, il y a sans doute moyen de négocier avant d'embaucher le meilleur comptable, le meilleur avocat ou le meilleur employé.

«Moi, je négocie tout le temps. C'est drôle, je ne faisais pas ça au début. Maintenant, je le fais tout le temps, a raconté Marie-Philip Simard, PDG de Chic Marie et elle-même avocate. Quand je me suis cherché un cabinet comptable, j'en ai mis plusieurs en compétition, et ça a fonctionné : ils ont tous baissé leurs prix. Les firmes comptables veulent les start-up !»

Une fois les «bonnes» dépenses faites, ou plutôt, les bonnes personnes embauchées, il reste encore toute une galaxie d'économies à effectuer. Au premier plan, le mobilier et l'immobilier. «Vous n'avez pas besoin d'un bureau en coin pour obtenir du succès en affaires, écrit Richard Agu, collaborateur au magazine Entrepreneur. Parlez-en à Google. Plusieurs entreprises qui connaissent du succès ont démarré dans des lieux étranges.» Et dans ce bureau, «ça ne sert à rien d'acheter les plus beaux meubles. Pas besoin de faire un show», conseille Noah Redler. Par ailleurs, il a confié du même souffle être «constamment sur Fiverr», une plateforme en ligne visant à sous-traiter des projets pour de très petites sommes à l'étranger.

Une fois vos petites tâches sous-traitées, votre bureau en carton installé dans un garage louche et vos employés bien traités, il ne demeure plus qu'un endroit où couper : vous-même. Parce que vous lancer en affaires, c'est aussi apprendre à survivre au cours des années de vaches maigres. Un jour, peut-être, le labeur sera récompensé, mais en démarrage, ou même en phase de croissance, elle est loin, votre Tesla.

 

Épisode 6 - Le culte de l'entrepreneur vedette

On porte un toast à notre saison d’automne avec Nicolas Duvernois, PDG de PUR Vodka et Romeo’s Gin qui nous parle succès, échec et réalité en entrepreneuriat. Marie-Philip Simard, Alex Mensi et Jean-Daniel Petit participent ensuite au débat «Mon brand est plus fort que le tien».


La rentrée des Dérangeants

L'émission de radio numérique réunit de jeunes entrepreneurs du Québec qui parlent sans détour des affres du métier. Avec beaucoup de culot, mais pas encore avec autant de sagesse. Si vous avez besoin de révisions, les 5 premiers épisodes sont à écouter ici.


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