PODCAST | Le culte de l'entrepreneur vedette

Offert par Les Affaires


Édition du 09 Septembre 2017

PODCAST | Le culte de l'entrepreneur vedette

Offert par Les Affaires


Édition du 09 Septembre 2017

Par Matthieu Charest

C’est reparti! On porte un toast à notre saison d’automne avec Nicolas Duvernois, PDG de PUR Vodka et Romeo’s Gin qui nous parle succès, échec et réalité en entrepreneuriat. Marie-Philip Simard, Alex Mensi et Jean-Daniel Petit participent ensuite au débat «Mon brand est plus fort que le tien».

À écouter dès maintenant

Exit Brad Pitt et James Dean, les nouvelles stars se trouvent ailleurs. Elon Musk, Steve Jobs, ou, plus près de nous, Ricardo, Alexandre Taillefer et Nicolas Duvernois, nos nouvelles vedettes sont des entrepreneurs.

Pourquoi ? Comment se fait-il qu'au lieu de déifier les dernières starlettes hollywoodiennes, nous voyons nos entrepreneurs prendre d'assaut le devant des projecteurs ? Pourtant, il n'y a pas si longtemps, quelques décennies, voire quelques années à peine, les dirigeants d'entreprise restaient dans l'ombre, ne se montrant le bout du nez qu'au moment des assemblées annuelles d'actionnaires.

L'image de marque des entrepreneurs : c'était justement le thème du débat de l'épisode de radio numérique Les Dérangeants ouvrant la saison automnale. Comme invité, très à propos, nous avons reçu Nicolas Duvernois, entrepreneur à succès, certes, mais aussi blogueur (sur lesaffaires.com), conférencier et auteur.

Selon le Harvard Business Review, «pour accéder à la presse grand public et spécialisée, les fondateurs de start-up numériques peuvent avoir intérêt à romancer leurs parcours. Ils transforment alors leurs aventures entrepreneuriales en véritables épopées. [...] Pas moins de 86 % d'entre eux sont conscients de publier des informations susceptibles de romancer leurs aventures entrepreneuriales. Et 57 % des journalistes sont plus portés à écrire sur les entreprises qui obtiennent du succès.»

«Je fais partie de ces statistiques-là, a avoué l'entrepreneur Alex Mensi, de Mango Software. Et ça ne m'a jamais nui, au contraire. Je suis un grand adepte du concept fake it until you make it.»

Pour Jean-Daniel Petit, cofondateur du magazine Beside et d'Abitibi & Co, «si les entrepreneurs se mettent autant devant les projecteurs, c'est que ça humanise le produit. Tout le monde est devenu un média ambulant. Tu n'as plus besoin des médias de masse. Le public veut se sentir proche de toi.»

Malaises et dangers

Toutefois, jouer les vedettes en maniant les réseaux sociaux, ça ne fait pas l'affaire de tous. Marie-Philip Simard, PDG de Chic Marie, par exemple, a expliqué «être mal à l'aise à l'idée d'incarner elle-même l'image de son entreprise. Aujourd'hui, cependant, on dirait que les entrepreneurs doivent se mettre de l'avant, sur Instagram, par exemple.» Par ailleurs, a ajouté l'entrepreneure, «c'est peut-être dangereux de montrer une image qui glorifie l'entrepreneuriat auprès des jeunes. C'est comme si c'était devenu le nouveau chemin pour atteindre le statut de célébrité, au lieu de faire du cinéma. Pourtant, se lancer en affaires, c'est un processus très ardu.»

Toujours selon le Harvard Business Review, le récit d'entrepreneurs à succès «nourrit un exposé médiatique séduisant et contribue à susciter un nombre croissant de vocations dans l'entrepreneuriat. Il pose néanmoins problème, car il rend compte d'une réalité illusoire. Les exagérations et les dissimulations observées dans la presse peuvent même devenir contre-productives pour la prochaine génération d'entrepreneurs.»

C'est aussi l'avis du magazine américain The Atlantic, qui souligne que les «entrepreneurs de la génération Y sont plutôt rares. C'est un mythe assez répandu de croire qu'ils sont nombreux. La réalité, c'est qu'il n'y a qu'une poignée de gigantesques entreprises américaines qui dominent chaque secteur de l'économie.»

Et la réalité chez nos voisins du sud s'apparente à la nôtre. Les intentions de se lancer en affaires ont bel et bien triplé au Québec entre 2009 et 2016, pour passer de 7 % à 21 %, selon le Réseau M. Cela dit, pendant la même période, le taux de propriétaires d'entreprise a presque stagné : il était de 7,3 % en 2009 et n'a atteint que 7,8 % en 2016.

C'est la rentrée des Dérangeants

L'émission de radio numérique réunit de jeunes entrepreneurs du Québec qui parlent sans détour des affres du métier. Avec beaucoup de culot, mais pas encore avec autant de sagesse.

Si vous avez besoin de révisions, les précédents épisodes sont à écouter ici

 

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