Le commentaire de Monique Leroux, Ambassadeur de Les Affaires pour septembre

Offert par Les Affaires


Édition du 23 Septembre 2017

Le commentaire de Monique Leroux, Ambassadeur de Les Affaires pour septembre

Offert par Les Affaires


Édition du 23 Septembre 2017

Monique Leroux

Ce dossier sur le capital-risque à Montréal nous montre à quel point l'intelligence artificielle (IA) suscite la fascination. L'expression anglaise game changer est à propos. La position de Montréal parmi les étoiles montantes mondiales de ce domaine aux mille promesses et aux mille défis attire les regards et les dollars. C'est tout Montréal et tout le Québec qui en bénéficient. Une communauté scientifique et financière internationale s'intéresse à Montréal en raison de l'intelligence artificielle et découvre par le fait même la métropole qui en est le creuset, ses nombreux secteurs de pointe, ses grappes industrielles porteuses, sa vitalité culturelle. L'IA exerce une attraction et devient un révélateur de nos multiples talents.

Suivant ce mouvement, l'investissement étranger à Montréal est en croissance, le domaine du capital-risque est en ébullition, et Montréal - l'information est toute chaude - gagne quatre places au classement du Global Financial Centres Index. La ville est maintenant au troisième rang des meilleures places financières d'Amérique du Nord, devant des métropoles aussi emblématiques de la nouvelle économie que Chicago, Boston ou San Francisco.

Cette position avantageuse en IA doit nous amener à une autre prise de conscience. Ce qui se produit n'est ni un accident ni un coup de chance. C'est un résultat.

C'est le fruit de plus de 20 ans de recherche fondamentale en informatique et en mathématiques. C'est le résultat du travail passionné de scientifiques de haut vol de chez nous et d'ailleurs qui ont oeuvré dans l'ombre, fréquentant l'inaccessible et l'incompréhensible jusqu'à en révéler le potentiel. Telle est la force de la science, et donc, de l'éducation qui est à sa source et des universités qui font culminer la connaissance. On revient toujours à l'éducation.

Le succès, cependant, appelle une responsabilité. Si l'intelligence artificielle est un filon d'or, il faut avoir l'intelligence bien réelle d'élargir nos bases.

Il faut créer un écosystème pour que nous soyons non seulement des penseurs-chercheurs de cette révolution, mais aussi des concepteurs d'applications, des utilisateurs d'IA, des exportateurs de solutions et des spécialistes dans la formation de talents et dans la réponse aux impacts sociaux suscités par l'arrivée de cette nouvelle forme d'intelligence, principalement dans certains domaines d'emploi. Il faut avoir la pensée stratégique et les moyens financiers, du capital-risque au capital-patient, pour faire naître et grandir des champions québécois. Et pour les garder. Nous avons une responsabilité collective quant à ce succès naissant, afin de concrétiser son potentiel, d'anticiper ses impacts, de requalifier les travailleurs qui y seront affectés. Nous avons entre les mains un formidable levier de développement économique.

À nous d'en faire un levier de progrès pour tout le Québec.

Monique F. Leroux
Présidente du conseil d'administration d'Investissement Québec, présidente du Conseil consultatif sur l'économie et l'innovation, présidente de l'Alliance coopérative internationale et vice-présidente exécutive et conseillère stratégique de Fiera Capital.

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