Trois fils et un mentor chez Genacol

Offert par Les Affaires


Édition du 21 Octobre 2017

Trois fils et un mentor chez Genacol

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Édition du 21 Octobre 2017

La transition se poursuit chez Genacol, qui distribue des produits de santé naturels sur cinq continents. Les trois fils du fondateur travaillent pour l’entreprise depuis plusieurs années et s’apprêtent à en prendre officiellement les rênes.

« J’ai toujours tenté d’intéresser mes enfants à l’entreprise, mais le processus de transfert a débuté de manière plus formelle il y a environ sept ans », lance Guy Michaud, qui a fondé l’entreprise à Blainville en 2000.

Certains entrepreneurs préfèrent que leurs enfants travaillent dans d’autres entreprises avant d’intégrer celle de la famille. Pas Guy Michaud. Il souhaitait que ses enfants entrent chez Genacol rapidement et disposent de plusieurs années pour se familiariser avec son fonctionnement et y occuper différents postes. D’autant plus que Guy Michaud, âgé maintenant de 59 ans, était un adepte du « liberté 55 ». Il y a quatre ans, il a donc augmenté les responsabilités de ses fils dans l’entreprise, lui-même s’en retirant progressivement.

La direction de l’entreprise, quant à elle, est entre les mains de Martin Vidal, qui occupe le poste de président. Il sert en quelque sorte de mentor aux trois fils, lesquels sont tous vice-présidents. Frédéric, l’aîné, est vice-président du développement international, alors que le cadet, Alexandre, l’est au marketing et le benjamin, Maxime, est vice-président aux ventes et négocie avec des acteurs importants comme Costco ou Jean Coutu.

Si le père n’est plus aux commandes, il n’a pas encore totalement cédé le contrôle. Il reste président du conseil et actionnaire de 80 % de l’entreprise. Martin Vidal détient 10 % et les trois fils se partagent le dernier 10 %. La valeur marchande de la société a été évaluée avant la transition. La convention d’actionnaires prévoit que chacun de ses fils se partageront 25 % de l’augmentation de la valeur. Un fort incitatif pour eux à générer de la croissance.

« Dans une entreprise familiale, il ne faut pas regarder combien on possède d’actions personnellement, mais plutôt comprendre que l’on bâtit un patrimoine familial, dit Guy Michaud. L’entreprise, c’est le patrimoine de toute la famille. Ensemble, on travaille tous en fonction de bonifier ce patrimoine. »

Atteindre de nouveaux sommets

Forcément, la relève a bien des projets en tête, dans un secteur du commerce de détail en profonde mutation. Les fils de Guy Michaud étaient notamment à la l’œuvre dans le rachat du distributeur américain de Genacol. « Six mois après ce rachat, nous sommes présents sur les tablettes de près de 3 500 nouveaux magasins aux États-Unis, incluant General Nutrition Centers ou Vitamin Shoppe, illustre Guy Michaud, et c’est grâce à des initiatives de mes garçons. »

Reste à voir quelle sera la structure de direction lorsque Martin Vidal quittera son poste de président. Quel fils prendra la présidence ? « Ce n’est pas décidé encore, mais ça ne m’inquiète pas, confie Guy Michaud. Il y a une belle harmonie entre les trois. Par ailleurs, rien n’empêche qu’ils adoptent un modèle de direction différent du mien, comme une coprésidence, par exemple. »

D’autant plus que le contexte du commerce de détail dans lequel ils évoluent est bien différent de celui qui existait aux débuts de l’entreprise. L’explosion des ventes en ligne modifie les modèles d’affaires des clients de Genacol, et donc de Genacol également. Il faut savoir réagir rapidement aux forts mouvements de consolidation qui secouent ce secteur, comme l’a montré encore récemment l’achat par Metro de Jean Coutu, un important client de l’entreprise.

« J’ai débroussaillé le terrain et amené l’entreprise à un certain niveau ; c’est maintenant à eux de la reprendre en mains et de continuer de la faire progresser », conclut Guy Michaud.

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