Dépister les futurs leaders dans les start-ups

Publié le 11/02/2014 à 05:59

Dépister les futurs leaders dans les start-ups

Publié le 11/02/2014 à 05:59

Après l’essor du capital de risque, plusieurs accélérateurs et programmes de mentorat viennent désormais accompagner le lancement des start-ups. Un coup de pouce qui permet de dépister les leaders de demain, et de les aider à réaliser leurs premières levées de fonds.

« Au Québec, beaucoup d’entrepreneurs qui ont réussi en affaires sont prêts à partager leur expérience afin d’accompagner les jeunes entrepreneurs », estime Caroline De Guire, directrice générale de l’AQIII. Lors du Montréal Start-Up Week-end, par exemple,des personnalités du monde des TI, comme Alexandre Pelletier-Normand (Execution Labs), qui possède 10 ans d’expérience dans la production de jeux sur mobiles, ou Nectarios Economakis, directeur de compte à Google Montréal, viennent conseiller les futurs entrepreneurs.

Grâce à cet écosystème, le Québec est devenu depuis quelques années un terreau fertile pour le développement de start-ups en TI. D’après les derniers chiffres de TechnoCompétences, la province compte en effet 7058 entreprises et 191 000 emplois dans le secteur des TI. Avec une particularité : près de 80 % des entreprises sont des PME de moins de 5 salariés !

Grâce à son dynamisme, la province a même su attirer de nouveaux acteurs, tels que les accélérateurs, qui contribuent à l’amorçage et à l’accompagnement des leaders en TI de demain. Le principe ? Prendre sous leur aile les jeunes entrepreneurs des TI pour les emmener, en quelques semaines, à un stade supérieur de leur développement.

« Un entrepreneur à succès va être reconnu à la qualité et à la diversité de son réseau d’affaires, mais aussi à sa capacité à bien s’entourer et à être à l’écoute des besoins », résume Caroline De Guire.

Promouvoir les meilleures pratiques

À Montréal, la maison Notman (aussi appelée Maison du web), gérée par la fondation Osmo, est le centre d’innovation technologique où se retrouvent tous les membres de l’écosystème des TI. Ouverte depuis septembre 2011, au sein des anciens locaux de l’hôpital St. Margaret, cette maison accueille dans un même lieu des start-ups (Seevibes, Breather, HypeJar, MyCustomizer ou encore Feelbuzz), des accélérateurs (FounderFuel) ainsi que des entreprises de capital de risque (Real Venture).

« L’objectif est d’offrir un espace communautaire aux entrepreneurs afin qu’ils aient accès à des services gratuits de consultation, d’accompagnement ou de financement pour créer un environnement basé sur la croissance des start-ups », précise Noah Redler, directeur de campus de la Maison Notman.

Présentement en rénovation, cet espace de 40 000 pi2 se prépare à loger dès mai prochain 25 entreprises issues de la grappe techno ainsi que des espaces d’accueil et de coworking.

« Notre communauté compte déjà près de 70 membres, ainsi que 8 start-ups et 6 autres entreprises telles que FounderFuel ou Real Venture », affirme M. Redler. « Nous avons des jeunes qui sortent avec des talents exceptionnels, mais qui ne peuvent pas tout savoir. Il est donc important d’avoir des leaders qui se sont déjà lancés avec succès pour les accompagner et promouvoir les meilleures pratiques », assure-t-il.

La force du réseautage

Le 7 février dernier, Montréal a accueilli son 4e Start-up week-end. Un événement qui se pose à la fois comme un accélérateur de projets et une opération de réseautage grandeur nature.

Le principe ? Durant une fin de semaine, 150 aspirants entrepreneurs et étudiants se retrouvent dans les locaux d’HEC Montréal afin de se rencontrer et de plancher durant 54 heures sur une vingtaine de projets de start-ups, présentés et sélectionnés en amont à l’issue des «pitchs» des participants.

« Le but est qu’une personne arrive avec une idée et reparte avec une équipe et un projet de start-up », indique Étienne Adou, l’un des organisateurs de l’événement.

Pour s’assurer d’un bon équilibre entre les profils de développeurs, designers et spécialistes des affaires, les candidats doivent s’inscrire au préalable au sein d’une catégorie.

« Chaque équipe a ensuite jusqu’au dimanche après midi pour travailler sur l’un de projets retenus, en présence de mentors expérimentés qui leur permettront de définir le meilleur cadre possible », souligne «Étienne Adou.

Parmi les mentors, on compte des professionnels du capital de risque comme Chris Arsenault de iNovia Capital, mais aussi des développeurs ou encore le directeur de compte de Google Montréal, Nectarios Economakis.

« On se détache complètement de la simulation, puisque ce week-end donne l’occasion à plusieurs start-ups de décoller. Parmi les prix remis à l’issue des 54 heures de travail, Anges Québec propose par exemple à un lauréat la possibilité d’avoir accès à leur bassin de 140 investisseurs », rappelle M. Adou.

Des entrepreneurs qui veulent changer le monde

On retrouve cette dynamique dans les accélérateurs de start-ups, tel que FounderFuel. Grâce à son programme de 12 semaines visant à accompagner 10 entreprises en démarrage à lever leurs premiers financements, cet accélérateur est devenu une référence dans le milieu des TI.

« Les entreprises viennent ici pour trouver non pas une idée, mais un marché pour leurs produits, et pour bénéficier de l’expérience de nos mentors, qui sont à la fois des entrepreneurs à succès, des investisseurs ainsi que des dirigeants », explique Ian Jeffrey, directeur général de FounderFuel.

À l’issue de cet accompagnement, les 10 start-ups sélectionnées auront l’occasion de «pitcher» devant une salle de 1000 personnes comprenant près de 300 investisseurs nord-américains.

« Nous investissons dans chacune d’entre elles 50 000 $, en échange de la prise de 9% d’équité. Si elles remplissent tous les critères, ces compagnies auront également accès au programme de la Banque de développement du Canada (BDC) pour un financement additionnel de 150 000$ », rappelle Ian Jeffrey.

Dans ce contexte, pas étonnant que les jeunes entrepreneurs se bousculent à la porte : ils sont en moyenne 450 à soumettre leur dossier pour intégrer l’une des deux cohortes offertes chaque année depuis 2011.

« Au total, nous avons réalisé 37 investissements depuis le début, pour des compagnies pesant entre 500 000$ à 3 M$. Parmi elles, 2 ont été rachetées, et 5 ou 6 seulement ont fermé », affirme M. Jeffrey.

Les critères pour bénéficier de ce programme ? Avoir réuni une équipe d’au moins deux personnes autour d’un projet dans le domaine du web ou du mobile, et être prêt à passer 12 semaines à Montréal pour bénéficier du réseau et des conseils de FounderFuel.

« Ce que nous recherchons, ce sont de jeunes entrepreneurs qui en sont à leur premier tour et qui veulent vraiment avoir un impact et changer le monde ou réinventer des modèles d’affaires existants grâce au pouvoir du web », glisse Ian Jeffrey.

Il cite en exemple la compagnie Provender, cofondée par le jeune chef montréalais Caithrin Rintoul. Son idée ? Créer une plateforme web pour faciliter l’approvisionnement des autres chefs auprès des petits fournisseurs locaux.

La start-up Transit, pour sa part, a développé une application web destinée aux personnes qui veulent connaître quel est le mode de transport le plus proche pour se rendre à leur destination. « Son modèle d’affaires a été de vouloir changer le monde en repérant une occasion que personne n’avait encore vue », souligne M. Jeffrey. Des exemples qui devraient inspirer les nouvelles générations d’entrepreneurs en TI québécois.

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