Puces savantes pour villes intelligentes

Publié le 01/06/2013 à 00:00, mis à jour le 30/05/2013 à 12:15

Puces savantes pour villes intelligentes

Publié le 01/06/2013 à 00:00, mis à jour le 30/05/2013 à 12:15

À l'heure des applications mobiles et des villes connectées, les entreprises de la microélectronique ont tout intérêt à s'allier davantage avec le milieu de la recherche pour ne pas manquer des occasions d'affaires.

Les chercheurs en microélectronique imaginent déjà un futur bâti autour des villes intelligentes, avec l'utilisation des smart-grids, ces réseaux électriques couplés à des compteurs intelligents.

«La microélectronique est un outil qui facilite le quotidien : on le voit par exemple avec la dernière innovation de Ford où la voiture émet un bip lorsque vous avez fini de gonfler vos pneus», indique Normand Bourbonnais, pdg du Centre de collaboration MiQro innovation (C2MI).

Un autre exemple : «Lorsque vous emprunterez un véhicule à une borne intelligente, celle-ci déterminera qui prend et dépose la voiture, et vous enverra ensuite la facture», poursuit-il.

De la même façon, un réseau électrique pourrait établir le type d'énergie qu'il doit distribuer en premier, comme les énergies renouvelables, avant d'ouvrir les vannes des énergies moins propres.

Ces applications se retrouvent aussi dans la domotique, par exemple pour informer l'occupant d'une maison que son réfrigérateur risque de tomber en panne. «Des capteurs situés sur le réseau électrique pourraient envoyer une alerte à votre fournisseur, qui vous appellerait ensuite pour vous avertir et vous proposer une réparation», ajoute M. Bourbonnais.

En plus de devoir composer avec la miniaturisation des procédés, les industriels du secteur doivent aussi prendre en compte le phénomène de la mobilité, qui est en croissance.

«Les consommateurs veulent des ordinateurs ou des téléphones cellulaires toujours plus rapides et qui consomment le moins d'énergie possible», rappelle Daniel Massicotte, directeur du Groupe de recherche en électronique industrielle (GREI) de l'Université du Québec à Trois-Rivières.

Des partenariats gagnant-gagnant

Pour parvenir à développer ces produits, les industriels ont plus que jamais besoin de nouer des partenariats avec le monde de la recherche.

«Il faut non seulement de la recherche qui permette de développer de nouveaux produits, mais aussi de la recherche plus exploratoire qui soit capable de préparer les générations suivantes», analyse Charles Despins, pdg du consortium de recherche Prompt.

De tels partenariats existent déjà au Québec, comme celui qu'a conclu le GREI avec le Département de chiropratique de l'Université du Québec à Trois-Rivières afin de développer des capteurs et le traitement de biosignaux complétant le diagnostic des patients atteints de maux de dos.

Les professionnels estiment cependant qu'ils pourraient encore être renforcés. «Dans le domaine biomédical par exemple, on pourrait réaliser davantage de projets en commun, mais nous faisons encore face à un problème de communication entre les professionnels de la microélectronique et du domaine médical, qui ne parlent pas toujours le même langage», constate Mounir Boukadoum, directeur du Regroupement stratégique en microsystèmes du Québec.

De nouveaux modèles à développer

Pour faciliter le contact entre les entreprises et les chercheurs ainsi qu'encourager les partenariats avec le monde de la recherche, le C2MI travaille à établir une cartographie qui répertoriera les besoins des industriels.

«La force, c'est de travailler de manière collaborative. C'est ce qui vous permet de pénétrer les marchés rapidement en ayant derrière vous une chaîne d'approvisionnement prête à produire», résume Normand Bourbonnais.

C'est pourquoi le C2MI propose des ententes où la propriété intellectuelle appartient à l'entreprise qui commercialise le produit. «Seule condition : si le projet a du succès, une partie des droits d'exploitation doit ensuite être réinvestie dans des projets porteurs de l'université», explique M. Bourbonnais. De quoi convaincre les entreprises qui hésitaient jusqu'ici à franchir le pas.

OÙ LA RECHERCHE RENCONTRE LA COMMERCIALISATION

Avec quatre universités offrant pas moins de cinq programmes en microélectronique, les entreprises de la région métropolitaine peuvent s'appuyer sur un important réseau de partenaires : portail des nanotechnologies Nano-Québec, consortium de recherche dans les TIC Prompt, Regroupement stratégique en microsystèmes du Québec, centres collégiaux de transfert de technologie...

Depuis le 31 juillet 2012, le Québec possède également un centre d'excellence mondial, le Centre de Collaboration MiQro Innovation (C2MI). Son ambition ? Devenir un maillon essentiel entre la recherche appliquée et la commercialisation de produits de la microélectronique. Financé à hauteur de 218,45 M$ par le gouvernement du Québec, le gouvernement fédéral et des partenaires industriels, le C2MI a pour mission de réunir les entreprises et une communauté de près de 300 chercheurs. «La création de ce centre d'expertise permet au Québec d'offrir aux entreprises des services de recherche et de conception de pointe, que ce soit pour des applications dans le domaine biomédical ou dans le contrôle industriel», détaille Pierre Fafard, coordonnateur en microélectronique au MDEIE.

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