La ferme Guyon, le rêve vert d'un ex-pdg

Publié le 30/05/2013 à 11:52, mis à jour le 04/06/2013 à 10:01

La ferme Guyon, le rêve vert d'un ex-pdg

Publié le 30/05/2013 à 11:52, mis à jour le 04/06/2013 à 10:01

Ouvrir une ferme pédagogique : c’était le rêve d’André Dion. Cet entrepreneur, ex-président du groupe Rona et ex-fondateur de la brasserie Unibroue, rêvait de passer sa retraite au vert. Il a décidé d’acheter des terres à Chambly et de restaurer une vieille grange datant des années 1830 aux côtés de ses fils Sébastien et Jean-François, copropriétaires de l’entreprise.

Ils ont démarré en 2010 par une activité de maraichage avant de créer, deux ans plus tard, une ferme pédagogique avec les animaux de la ferme. « Nous voulions  que les enfants puissent voir comment on fait du fromage à partir du lait de vache, de la laine avec des moutons, ou encore du pain à partir des céréales. Car beaucoup d’entre eux ne savent pas d’où viennent ces produits », explique André Dion.

Avant de démarrer son activité, en bon entrepreneur, André Dion a réalisé une étude afin de comparer les meilleures pratiques au niveau mondial. «Nous nous sommes finalement inspirés d’une ferme pédagogique en France pour développer notre idée. L’investissement total a représenté près de 10 M de dollars », affirme-t-il.

Avec 150 animaux issus d’une douzaine d’espèces différentes - lapins, porcs, chèvres, porcelets, etc.- la ferme Guyon est une véritable arche de Noé ! « Nous vendons même des poules et des œufs grâce à la Ville de Chambly, qui a été la première à autoriser ses citoyens à élever des poules dans son règlement », détaille M. Dion.

À côté de la ferme, qui comporte plusieurs salles d’éducation mettant en scène des outils d’époque pour les plus jeunes, se tient également une papillonnerie ainsi que des serres de production servant à la culture des plantes, des fleurs et des fruits et légumes, sur une surface totale de 1,2 million de pieds carrés. Un magasin horticole et un petit restaurant permettent également de vendre les produits de l’exploitation.

« J’avais une formation de comptable agréé au départ, mais je suis avant tout un entrepreneur qui adore faire des choses nouvelles. Je crois que pour réussir, il faut savoir proposer des produits différents et se distinguer. L’important est de savoir s’entourer de jeunes et de personnes qui ne sont pas nécessairement d’accord avec vous afin d’innover », estime M. Dion.

 

42 000 visiteurs en 2012
Depuis son ouverture au public en 2010, l’établissement ne cesse d’attirer les visiteurs, près de 42 000 l’an dernier. Les groupes scolaires et les personnes âgées, constituent une grande partie de la clientèle. « Nous avons des réservations jusqu’à fin 2013, voire début 2014 », précise André Dion.

Sa clientèle cible ? La population locale, mais aussi des excursionnistes qui viennent d’autres régions comme l’Abitibi, voire même des touristes étrangers. « À partir de la saison prochaine, nous devrions accueillir des groupes venant de France ou de Belgique. Nous sommes encore en discussions avec des tours opérateurs qui programment des circuits dans la région », glisse André Dion.

Pour faire face à des productions souvent saisonnières, André Dion a choisi de diversifier son offre au maximum. « Notre défi est de développer sans cesse des attractions touristiques. Car quand la saison de récolte est mauvaise pour notre activité horticole, la partie touristique nous permet d’équilibrer les choses », résume M. Dion.

En peu de temps, la ferme a en effet développé plusieurs activités, allant de la production de fruits et légumes, à la boucherie, la fabrication de produits du terroir, la vente de fleurs, et même la création d’une boulangerie... « Nous avons fait un partenariat avec les Boulangeries Première Moisson en installant un four que l’on a fait venir de France, pour réaliser les produits sur place », témoigne M. Dion.

Récemment,  c’est le célèbre chef Ricardo Larrivée qui a rejoint l’entreprise à titre de porte-parole et de conseiller dans la sélection et la mise en marché des produits.

 

Des projets plein la tête
À 71 ans, le fondateur de la ferme Guyon, baptisée en l’honneur de son ancêtre, Jean Guyon, arrivé en Nouvelle-France en 1634, est loin d’avoir dit son dernier mot : il a encore des projets plein la tête, comme celui de développer de nouvelles recettes pour répondre aux attentes de sa clientèle.

« Du mois de mai à octobre, nous proposons déjà des plats cuisinés à partir des produits de la ferme dans « La cuisine de Maturine ». Mais nous travaillons désormais à mettre en valeur les recettes de grand-mère », analyse-t-il.

Toujours dans une perspective de retour aux sources, il travaille également avec des Amérindiens à la création d’ici l’an prochain, d’un village amérindien avec des cultures ainsi que des plantes cultivées traditionnellement par les autochtones.

La ferme est aussi sur le point d’acquérir des outils d’époque ainsi qu’un poste de traite comme on en trouvait au 17e siècle pour compléter sa collection de matériel ancien.

Toutes ces initiatives ont valu à la ferme Guyon de recevoir cette année le Grand Prix de la Montérégie dans le cadre des Grands prix du tourisme québécois.

Le fondateur compte bien poursuivre le développement, en créant, pourquoi pas, de nouvelles fermes pédagogiques. « Nous allons probablement ouvrir d’autres fermes d’ici un an ou deux à Sherbrooke et Terrebonne. L’idéal serait de réaliser des partenariats, car on nous sollicite beaucoup pour déployer le concept », précise M. Dion.

Aujourd’hui, cette activité lui permet d’employer 52 personnes en été, une vingtaine de personnes l’hiver, pour un chiffre d’affaires qui avoisinait les 3 millions dollars en 2012.

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