Le Québec mise sur son aluminium vert

Offert par Les Affaires


Édition du 20 Octobre 2018

Le Québec mise sur son aluminium vert

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Édition du 20 Octobre 2018

Par Pierre Théroux

[Photo : 123RF]

En avril dernier, Rio Tinto devenait la première entreprise du monde à recevoir la certification Aluminium Stewardship Initiative (ASI). Cette norme, qui reconnaît notamment la capacité de l'entreprise à produire de l'aluminium de façon responsable, devrait grandement profiter non seulement à ce géant mondial, mais aussi à toute l'industrie québécoise.

Rio Tinto, qui exploite trois alumineries au Saguenay-Lac-Saint-Jean de même qu'une raffinerie à Vaudreuil, s'attend à ce que la demande d'aluminium vert devienne de plus en plus importante pour ses clients et les consommateurs qui achètent leurs produits.

Nespresso, qui a fait sa marque en commercialisant des machines à café utilisant des capsules en aluminium, s'est d'ailleurs dite impatiente de s'approvisionner en aluminium certifié par l'ASI. Même son de cloche chez Audi, dont l'aluminium est une partie intégrante de la fabrication de ses automobiles plus légères.

«En utilisant de l'aluminium certifié ASI, les fabricants et les utilisateurs finaux seront désormais en mesure de démontrer leur engagement envers une chaîne d'approvisionnement durable», a indiqué Rio Tinto par voie de communiqué lors de l'obtention de cette certification.

L'entreprise, qui affirme produire dans ses usines d'électrolyse de l'aluminium dont l'empreinte carbone est parmi les plus faibles au monde, avait lancé en 2016 RenewAlmc, une marque qui identifie ses produits à faible teneur en carbone.

L'avantage canadien

Le programme de certification de l'ASI, adopté l'an dernier et dont Rio Tinto est un des membres fondateurs, vise à favoriser la production et l'approvisionnement responsables de l'aluminium à toutes les étapes de la chaîne de valeur : extraction de la bauxite, affinage de l'alumine, électrolyse de l'aluminium, fabrication de produits à valeur ajoutée, transformation, recyclage et activités connexes. La certification fait suite à un audit indépendant.

L'aluminium vert devient ainsi un matériau de choix pour réduire l'empreinte carbone et augmenter le recyclage d'un large éventail de produits finis, depuis l'emballage alimentaire aux bâtiments, en passant par les avions, voitures, téléphones mobiles et ordinateurs, affirme l'industrie canadienne.

À l'heure où l'industrie canadienne de la production et de la transformation de l'aluminium est frappée d'une taxe de 10 % sur l'exportation de ses produits vers les États-Unis, l'offre d'un produit plus vert lui permettrait de se démarquer et de trouver de nouveaux débouchés.

«On est dans une position très avantageuse. L'aluminium vert est un important élément de différenciation qui pourrait à l'avenir amener de l'eau au moulin d'un grand nombre d'entreprises québécoises», soutient Jean Simard, président et chef de la direction de l'Association de l'aluminium du Canada, qui représente les trois producteurs Alcoa, Alouette et Rio Tinto.

D'autant que, en matière de volume, le Canada ne peut plus rivaliser avec la Chine, qui produit 50 % des 70 millions de tonnes d'aluminium produites annuellement dans le monde. Un aluminium produit principalement à partir du charbon, souligne M. Simard. Or, au Canada, «on a la chance, grâce à l'hydroélectricité, de produire de l'aluminium plus vert et de développer des technologies sans aucune empreinte de carbone», fait valoir M. Simard.

La création d'Elysis, une coentreprise lancée en mai dernier par Rio Tinto, Alcoa et Apple, témoigne de l'appétit des entreprises pour inclure de l'aluminium vert dans la fabrication de leurs produits. Cette entreprise s'affaire à développer un nouveau procédé qui pourrait éliminer les émissions directes de gaz à effet de serre provenant de la fusion de l'aluminium.

Outre les producteurs d'aluminium, il y a de plus en plus d'entreprises en aval de l'industrie qui souhaiteront adopter la certification ASI. «Ça ouvre des portes aux entreprises de transformation, particulièrement auprès des industries de l'automobile et de l'aéronautique, qui souhaitent construire des produits plus verts», indique Marie Lapointe, PDG d'AluQuébec.

Les entreprises québécoises pourront alors frapper à la porte du Bureau de normalisation du Québec qui, en novembre 2017, est devenu le premier organisme de vérification au monde à recevoir l'accréditation de l'ASI. Cette accréditation lui permet d'auditer toute entreprise travaillant dans la chaîne de valeur de l'aluminium et désirant être certifiée selon les normes de l'ASI.

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