Faire ses impôts soi-même: bon courage!

Publié le 11/03/2015 à 09:38

Faire ses impôts soi-même: bon courage!

Publié le 11/03/2015 à 09:38

Par Nafi Alibert

103,5 millions $, c’est la valeur des réajustements que Revenu Canada a faits l’an dernier en faveur des contribuables suite à des erreurs constatées sur leurs déclarations... mais 1,5 milliard $, c'est la somme recouvrée en contrepartie. Faire ses impôts soi-même, c'est une bonne idée ou non?

Les apparences sont trompeuses

« L’impôt des particuliers est plus compliqué à remplir que celui d’une entreprise, car il englobe plus de particularités », prévient Nadia Perreault, CPA, CGA qui exerce depuis une vingtaine d’années dans le domaine de la comptabilité et de la fiscalité.

Selon Mme Perreault, les fautes qui se glissent dans les déclarations de ses clients relèvent davantage d’oublis sur le plan des crédits admissibles que d’erreurs dans les revenus déclarés. Passer par un professionnel accrédité peut coûter moins de 100 $ par personne qui sollicite de l’aide pour remplir sa déclaration de revenus. Un service plus dispendieux que l’achat d’un logiciel d’impôt, mais qui reste « vraiment plus efficace » selon Mme Perreault.

« Sous prétexte d’une économie d’argent, les particuliers s’improvisent parfois fiscaliste, mais l’économie n’est pas réelle si on perd des déductions en bout de ligne. »

Les crédits oubliés

Mathieu Chatelois est le fondateur du site Lesprosdelimpot.ca, un cabinet de services financiers qui aide les particuliers à remplir leurs déclarations à distance. « Les lois fiscales ne cessent d’évoluer, dit-il, il y a eu tellement de changements rien que dans les trois dernières années que les risques d’erreurs sont élevés, surtout pour les particuliers qui omettent des détails qui peuvent pourtant leur coûter plusieurs milliers de dollars. »

La non-réclamation de certains frais médicaux admissibles compte parmi les corrections fréquemment observées. On parle, entre autres, de la prime payée par les employés couverts par une assurance privée, de certains frais d’ambulance, de chirurgie au laser ou encore de ceux liés à des traitements de photothérapie, etc.

« La liste est longue, reconnaît Mme Perreault. Mais en recalculant les frais médicaux admissibles d’une cliente, je suis allée lui chercher plus de 3 000 $ suite à la correction de ses impôts qu’elle avait fait faire par un collègue. »

Le fractionnement des revenus de pensions, le crédit d’impôt pour maintien à domicile des aînés, le transfert des droits de scolarité d’un enfant ainsi que les crédits et déductions pour les personnes vivant avec un handicap sont autant d’éléments que les contribuables ne calculeraient pas de façon optimale. « Pour être en mesure de prendre une décision éclairée, il faut être capable d’analyser une situation dans son ensemble », ajoute M. Chatelois.

Ainsi, contrairement aux idées reçues, il sera par exemple plus profitable pour une personne à faible revenu d’inscrire ses enfants dans une garderie non subventionnée dans certains cas.

« C’est le cas des familles monoparentales qui, grâce aux remboursements fédéral et provincial, paieront des frais journaliers qui reviendront en fait à 4 $, contre 7 $ dans les garderies subventionnées », confirme Mme Perreault.

Les limites de l’intelligence artificielle

Bien qu’il existe divers logiciels pour guider les particuliers qui décident de s’attaquer à leurs impôts tout seuls, ces outils ne seraient pas « à la hauteur » pour effectuer adéquatement tous les calculs.

« Même en utilisant ProFile, un logiciel professionnel développé par Intuit, je dois constamment faire certains ajustements manuellement », affirme M. Chatelois qui n’hésite pas à contacter le fabriquant pour souligner les erreurs qui doivent être mises à jour. « Le logiciel n’est pas spécialement conçu pour les spécificités fiscales du Québec, où le risque d’erreurs est donc double ! » ajoute-t-il.

Les dernières données de l’ARC indiquent que près de la moitié des Canadiens produisent leurs déclarations de revenus eux-mêmes. Or, M. Chatelois estime que le « prix d’un logiciel comparé au coût de production du rapport d’impôt par un professionnel ne justifie définitivement pas que la personne agisse seule ».

À tous les contribuables qui désirent malgré tout continuer cette aventure en solo, on rappelle qu’il est « vivement » conseillé de se procurer les dernières versions disponibles des logiciels d’impôts pour réduire une éventuelle marge d’erreur.

 

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