Vent de modernisme dans les moyennes résidences

Offert par Les Affaires


Édition du 21 Avril 2018

Vent de modernisme dans les moyennes résidences

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Édition du 21 Avril 2018

Par Claudine Hébert

La ­Résidence ­Murray, à ­Sherbrooke, a vu ses initiatives en matière d’activités pour les aînés récompensées par le prix « ­Résidence de l’année » dans la catégorie des 99 unités et moins, en 2015, 2016 et tout récemment, en novembre 2017.

Il n'y a pas que les gros promoteurs de résidences pour aînés et retraités qui construisent de nouveaux logements contemporains. Des propriétaires de résidences privées pour aînés (RPA) de plus petite taille investissent, eux aussi, pour agrandir et moderniser leurs infrastructures. Trois RPA, dont les propriétaires, passionnés par leur mission, retiennent notre attention.

Depuis qu'Isabelle Parisien et Mario Beaufort sont devenus propriétaires de la Résidence Sainte-Rose, à Laval, en 2011, les quelque 100 logements de cette adresse ont toujours affiché complet. « Dès qu'une chambre se libère, on y accueille un nouveau client dans les 24 heures qui suivent », indique Mme Parisien, propriétaire et directrice générale de l'établissement.

Certes, la localisation de la résidence, située au coeur du paisible et joli quartier résidentiel de Sainte-Rose, contribue à ce facteur d'attraction. Mais il y a surtout la recette de la maison qui fait la différence : des services et des soins de qualité pour les résidents. Y compris pour les employés. Mme Parisien et son conjoint traitent tout leur monde aux petits oignons.

Ce couple, dans la quarantaine, compte d'ailleurs plusieurs années d'expérience en résidence pour aînés. Les deux gestionnaires ont travaillé ensemble au début des années 2000 dans le CHSLD de Saint-Jérôme qui appartenait aux parents d'Isabelle. « C'est au cours de ces années de travail en commun que nous avons décidé qu'on deviendrait un jour, nous aussi, propriétaires d'une résidence », raconte la directrice générale de la Résidence Sainte-Rose.

Des travaux de 11 millions de dollars

L'établissement compte aujourd'hui une quarantaine d'employés, dont une vingtaine de préposés ainsi que quatre infirmières auxiliaires. Ce nombre devrait doubler d'ici un an, souligne Mme Parisien. En effet, les propriétaires de la Résidence Sainte-Rose ont entrepris des travaux de construction de 11 M$ pour agrandir et moderniser un des deux bâtiments de l'établissement. La structure d'une quarantaine d'années qui abritait 36 petites chambres a récemment été démolie pour faire place à une nouvelle construction de 107 studios. Ce qui portera à 172 le nombre d'appartements de la résidence. La fin des travaux est prévue pour le printemps 2019.

Cet agrandissement permettra aux propriétaires d'augmenter le nombre de logements prothétiques, c'est-à-dire des appartements aménagés pour accueillir une clientèle en perte d'autonomie, par exemple ceux qui sont atteints de la maladie d'Alzheimer. Depuis juin 2017, la résidence comptait 18 logements du genre. À la fin des travaux, elle en comptera près d'une cinquantaine.

« On s'attache à nos résidents. Ces nouveaux appartements nous permettront de garder notre monde le plus longtemps possible malgré une éventuelle perte d'autonomie de leur part », explique Mme Parisien. Une situation, dit-elle, qui devient de plus en plus fréquente compte tenu du vieillissement de la population.

Évidemment, la qualité de soins offerts par cet établissement a un coût. Le loyer mensuel coûte en moyenne 3 100 $ aux résidents de l'établissement lavallois. « Rarement, on entend des plaintes ou des commentaires négatifs provenant des familles. Elles savent qu'ici, leurs parents sont et seront bien soignés. »

Une résidence qui collectionne les honneurs

Depuis trois années consécutives, la Résidence Murray, à Sherbrooke, surclasse la concurrence. Ses initiatives, en matière d'activités pour les aînés (incursion artistiques, Village Murray, Mamies graffitis), lui ont permis de remporter le prix « Résidence de l'année » dans la catégorie des 99 unités et moins, en 2015, 2016 et tout récemment, en novembre 2017.

Des résultats qui ont motivé le propriétaire Pierre Chapdelaine à vouloir agrandir l'établissement au cours des prochains mois : « D'ici l'automne 2018, la résidence comptera 40 nouveaux 3 ½, ce qui portera à 132 le nombre de logements de notre résidence. » Il s'agit d'un projet de 5,5 M$, précise-t-il. Déjà plus de la moitié de ces nouveaux logements sont réservés. Étant donné cette forte demande, M. Chapdelaine prévoit devancer cet automne la construction de la deuxième phase, qui représente 17 autres nouveaux logements.

Cette résidence sherbrookoise n'en sera pas à son premier agrandissement sous la gestion de M. Chapdelaine. En 2006, soit deux ans après être devenu propriétaire des lieux, ce dernier avait doublé le nombre d'appartements de 46 à 92. « Je procède à ces agrandissements dans le but de garder ma clientèle le plus longtemps possible. Une dizaine de logements prothétiques pouvant accueillir les résidents en perte d'autonomie sont d'ailleurs prévues dans les plans de la deuxième phase », souligne Pierre Chapdelaine.

Même les RPA doivent composer avec l'acceptabilité sociale

Malgré cette volonté de vouloir prendre soin davantage d'aînés sous son toit, le propriétaire de la Résidence Murray s'est buté à quelques obstacles à cause de son projet d'agrandissement. Il a dû composer avec la grogne d'une dizaine de citoyens qui ont voulu empêcher la construction de la nouvelle structure. « Il a fallu que je fasse du porte-à-porte dans le quartier pour obtenir la signature de 1 000 citoyens en accord avec le projet. Ce qui a convaincu la ville de ne pas tenir un référendum sur le droit de construire ou non », raconte M. Chapdelaine. Il indique que la nouvelle structure de six étages, dont quatre pour la façade, respectera les lignes architecturales des bâtiments historiques voisins.

La Résidence Murray, dont le chiffre d'affaires approche les 2 M$, compte actuellement 25 employés. L'établissement emploie même une clinicienne parmi son personnel infirmier composé de quatre personnes. « Près de la moitié de notre personnel-clé accumule près de quatre années d'ancienneté. Une de nos préposées travaille ici depuis 12 ans. Un exploit dans notre industrie compte tenu de la forte pression provenant des établissements de santé gérés par le gouvernement. Ces derniers veulent sans cesse recruter nos meilleurs éléments », soutient le propriétaire de la résidence. L'agrandissement se traduira par l'embauche d'une dizaine d'employés, dont deux infirmières auxiliaires.

« Chez nous, nos préposés sont en mesure d'offrir chacun une quinzaine de bains par jour. Nos résidents reçoivent même 30 minutes de massothérapie par mois. L'avenir des résidences privées comme la nôtre repose essentiellement sur la qualité des soins offerts. C'est ce que nous allons continuer de faire... tant que nous le pourrons. »

Transformer un monastère en RPA

Alors que les aînés ont tendance à favoriser des résidences situées dans des quartiers résidentiels près des services, Réjean Bouchard et sa conjointe Sonia Simard, copropriétaires du Groupe LVB, font le pari de pouvoir attirer cette clientèle au coeur de la nature, avec vue sur le fleuve.

Propriétaire du monastère Mont-Champagnat, des Frères maristes, à Château-Richer, depuis 2016, le couple transforme actuellement l'établissement religieux en résidence pour aînés. Évalué à 20 M$, le projet prévoit la rénovation et l'agrandissement du monastère construit en 1954. Au final, le nouvel aménagement comptera 158 logements, dont 52 seront destinés à des personnes en perte d'autonomie. Près des trois quarts sont déjà loués. En attendant l'ouverture officielle le 1er septembre 2018, cette nouvelle résidence accueille déjà une trentaine de Frères maristes ainsi qu'une quinzaine d'autres résidents.

Les propriétaires du monastère Mont-Champagnat, des ­Frères ­maristes, à ­Château-Richer, font le pari de pouvoir attirer cette clientèle au cœur de la nature, avec vue sur le fleuve.

La résidence aura la particularité d'offrir une dizaine d'appartements évolutifs. « Nous aurons des 4 ½ qui pourront être divisés en deux sections. Ainsi, advenant que la santé d'un des conjoints du couple se détériore et que cette situation implique le transfert de cette personne vers une autre section de la résidence, le couple pourra tout de même demeurer sous notre toit », explique M. Bouchard.

Une résidence multiservice sur 140 hectares

Il s'agira d'une deuxième résidence pour le couple Bouchard-Simard, tous deux dans la cinquantaine. En 2010, cet avocat et cette travailleuse sociale ont décidé de troquer leur carrière pour devenir propriétaires de la résidence Charles-Renault, dans l'arrondissement Charlesbourg. L'établissement qui comptait 55 logements pour personnes autonomes est devenu au fil des ans une résidence de 63 appartements réservés uniquement aux personnes en perte d'autonomie. « Des appartements très recherchées qui ne demeurent jamais libres pendant plus de 48 heures », signale M. Bouchard.

À la nouvelle résidence Mont-Champagnat, plus de 70 % des logements vont bénéficier d'une vue sur le fleuve et l'île d'Orléans. La résidence, souligne M. Bouchard, aura un gym ainsi qu'une piscine accessible aux résidents et à leur famille. « Même les employés pourront l'utiliser à certaines heures du jour », dit-il. Autre avantage de cette nouvelle résidence : son immense terrain de 140 hectares qui comprend un jardin, un parc, un étang, deux chalets, une cabane à sucre et une chute d'une cinquantaine de pieds de hauteur. « Tout est accessible à partir d'un réseau de sentiers. Une dizaine de voiturettes de golf sera d'ailleurs à la disposition des résidents pour leur en faciliter l'accès », indique M. Bouchard. La résidence aura également une galerie d'art, une salle de cinéma et une chapelle. Les propriétaires n'ont pas touché à ce lieu sacré équipé d'un orgue Casavant. La chapelle recevra la visite d'un aumônier tous les jours.

Enfin, à l'instar du nouveau Pavillon Sekoïa, à Lévis, une résidence pour aînés de 161 logements qui ouvrira ses portes cet automne, les propriétaires de la résidence Mont-Champagnat veulent aussi avoir sous leur toit une garderie. Permis en main, ils attendent de conclure une entente avec un gestionnaire. Ce projet répondra à deux intentions, précise M. Bouchard. Ajouter un service additionnel offert aux 75 employés de la résidence et favoriser les contacts intergénérationnels.

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