L'industrie de la construction maintient la cadence


Édition du 24 Mars 2018

L'industrie de la construction maintient la cadence


Édition du 24 Mars 2018

Le prochain budget du gouvernement du ­Québec inclura sans doute d’autres engagements financiers en construction pour stimuler l’économie de l’ensemble des régions. [Photo : Jean Garon]

Des infrastructures modernes sont essentielles, notamment pour la productivité des entreprises. Les projets au Québec se multiplient, notamment dans le génie civil et la voirie, et ces vastes chantiers donnent un nouvel élan à l'industrie de la construction.

Les perspectives économiques s'annoncent encore bonnes en 2018 pour l'industrie de la construction, particulièrement dans le secteur des grands travaux d'infrastructures.

Bon an mal an, cette industrie génère environ 45 milliards de dollars d'investissements en infrastructures et bâtiments de toutes sortes au Québec. À lui seul, ce secteur d'activité représente entre 10 % et 12 % du produit intérieur brut, ce qui a un impact considérable sur l'ensemble de l'activité économique, notamment grâce à la création de nombreux emplois directs et indirects.

Malgré le cycle baissier qu'elle traverse depuis un sommet d'activité atteint en 2012, l'industrie de la construction se porte très bien, et même mieux que prévu. Les données colligées par la Direction de la recherche et de la documentation à la Commission de la construction du Québec (CCQ) indiquent une hausse de 1 % de l'activité l'an dernier, ayant accumulé un total de 146,5 millions d'heures travaillées. Pour l'année en cours, l'activité reculera à peine de 2 % et maintiendra occupés plus de 150 000 travailleurs.

Le porte-parole de la CCQ, Charles A. Brant, admet que la vigueur de l'économie a surpris tout le monde. « On prévoyait une faible croissance des heures travaillées, mais il s'est produit un revirement de situation en 2017, surtout dans le secteur résidentiel. » La hausse inattendue de 11 % des mises en chantier, lesquels ont culminé autour de 43 100 au lieu des 39 000 prévues, a donc fait mentir les prévisions les plus conservatrices qui appréhendaient les effets négatifs des mesures de limitation au crédit hypothécaire.

Les analystes expliquent l'embellie par l'amélioration des revenus des ménages, liée en grande partie à la croissance de l'emploi, qui a facilité les projets d'achat de logements. De plus, les ménages ont profité des taux hypothécaires encore relativement bas, malgré leur hausse entamée l'été dernier. La situation sera tout autre cette année, compte tenu d'une baisse anticipée de 6 % des mises en chantier, ce qui entraînera du même coup une diminution de 4 % des heures travaillées dans ce secteur.

D'importants projets d'infrastructures sur la table

En 2018, ce sont les investissements publics dans les infrastructures qui contribueront à maintenir un bon volume d'activité en construction. Selon les prévisions de la CCQ, « le secteur du génie civil et de la voirie augmentera la cadence, soutenu par l'apogée de grands chantiers à Montréal et des programmes ou projets d'investissement public majeurs ».

À ce propos, le Plan québécois des infrastructures 2017-2027 annonce déjà des investissements totalisant 91,1 G$ pour les dix prochaines années, soit 2,4 G$ de plus que ce qui avait été annoncé en 2016. Le gouvernement du Québec devait investir plus de 9,6 G$ dès 2017-2018 dans le remplacement d'infrastructures vétustes ainsi que dans le maintien et l'amélioration d'actifs, notamment dans les domaines de la santé et de l'éducation. Ces investissements publics bénéficieront au secteur institutionnel de la construction, en favorisant un taux d'activité élevé avec plus de 76 millions d'heures travaillées en perspective.

Du reste, tout indique que ce seront les projets de transport qui tiendront occupé le secteur du génie civil et de la voirie au cours des prochaines années. Le Plan québécois des infrastructures prévoit des investissements considérables pour l'entretien et la remise en état du réseau routier ainsi que dans deux grands projets de développement du Service rapide par bus (SRB) entre Québec et Lévis et le prolongement de la ligne bleue du métro de Montréal.

Une activité encouragée par des grands travaux

Concrètement, le secteur du génie civil et de la voirie pourra ainsi accumuler quelque 30 millions d'heures travaillées, soit 2 % de plus qu'en 2017. La CCQ met en relief cette troisième hausse consécutive favorisée par l'intensification des travaux de construction du nouveau pont Champlain et par la reconstruction de l'échangeur Turcot. Le démarrage du projet de construction du Réseau express métropolitain (REM) à Montréal aura également son impact sur le volume d'activité. La région de Québec sera aussi très active dans ce secteur étant donné le début des travaux de la deuxième phase de l'élargissement de l'autoroute Henri-IV.

La recrudescence d'activité de ces chantiers compensera donc en bonne partie la diminution d'activité des grands chantiers hydroélectriques sur la Côte-Nord, ceux des lignes électriques des régions du Saguenay-Lac-Saint-Jean, de la Mauricie-Bois-Francs et du Grand Montréal, ainsi que ceux des projets éoliens des régions du Bas-Saint-Laurent et de Chaudières-Appalaches qui tirent à leur fin.

Du côté industriel, la CCQ est plutôt pessimiste et prévoit un niveau d'activité en baisse de 5 % cette année, avec 10,5 millions d'heures travaillées. M. Brant explique que le contexte incertain de la renégociation du traité de libre-échange avec les Américains et les Mexicains et la hausse anticipée des taux d'intérêt ont refroidi sensiblement les investisseurs.

Dans la construction commerciale, la CCQ s'attend à un volume d'activité plutôt stable à la faveur d'investissements dans les immeubles de bureaux et de logements en hauteur, en plus de la mise en chantier d'autres projets importants comme la Tour des Canadiens 3 et le Square Children's à Montréal.

Somme toute, l'industrie de la construction a encore pas mal de pain sur la planche pour les prochaines années, surtout en matière d'infrastructures, dont les investissements publics majeurs attendus contribueront à stimuler l'économie et à maintenir la croissance.

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