Révolution tranquille chez les Cris

Publié le 29/09/2012 à 00:00, mis à jour le 02/10/2012 à 09:33

Révolution tranquille chez les Cris

Publié le 29/09/2012 à 00:00, mis à jour le 02/10/2012 à 09:33

Par Suzanne Dansereau

David Bull, de Tawich Development Corporation [Photo : Suzanne Dansereau]

Gens d'affaires du Sud, prenez note. La façon de brasser des affaires avec les Cris est en train de changer. Une nouvelle génération d'entrepreneurs réclament plus de rigueur et de performance de la part des entreprises cries, et des partenariats plus porteurs.

« Il ne faut plus que les Blancs débarquent chez nous en Mercedes avec leur palette de cash et donnent ça aux chefs des conseils de bande », lance Jonathan Saganash, directeur des communications du holding d'entreprises CREECO. « Qu'on laisse le développement économique aux gens d'affaires et aux sociétés de développement économique ! » plaide-t-il, dénonçant la « forte politisation » des contrats dans les communautés cries.

David Bull, 39 ans, en est un autre qui brasse la cage dans sa communauté. Récemment promu directeur de l'exploitation chez Tawich Development Corporation - une entreprise appartenant au Conseil de bande de la Nation de Wemindji - il a forcé sa propre filiale à revoir sa soumission d'un contrat, parce qu'après être allé voir ailleurs, il a découvert qu'elle n'était pas assez concurrentielle.

Normalement, le contrat serait automatiquement allé à VCC Massenor, coentreprise formée avec une compagnie abitibienne et dirigée par l'ancien chef du conseil de bande. C'est ce qui s'était passé pour bien d'autres contrats, dont celui de construction de maisons, accordé sans appel d'offres.

Mais David Bull a tapé du poing sur la table : « Je veux choisir un soumissionnaire parce qu'il me donne le meilleur prix, pas parce qu'il appartient au conseil de bande », dit ce natif de Wemindji qui a étudié à Ottawa.

À l'époque des contrats avec Hydro-Québec, le protectionnisme se justifiait par le désir de s'affirmer sur le plan économique. Mais dix ans plus tard, alors qu'une masse critique de gens d'affaires a émergé, de jeunes leaders comme Jonathan Saganash et David Bull encouragent les remises en question. Ainsi, les conseils de bande doivent-ils favoriser les chevaux sur lesquels ils ont misé ou choisir les meilleurs ? Les entreprises cries peuvent-elles devenir plus performantes si elles ne sont pas toutes sur un pied d'égalité ?

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