Le Plan Nord appauvrira les Québécois, plaident des experts

Publié le 22/11/2011 à 17:15, mis à jour le 16/03/2012 à 16:14

Le Plan Nord appauvrira les Québécois, plaident des experts

Publié le 22/11/2011 à 17:15, mis à jour le 16/03/2012 à 16:14

Par Suzanne Dansereau

Tel qu’il a été présenté par le gouvernement Charest, le Plan Nord risque d’accroître l’endettement des Québécois, selon des experts réunis mardi lors d’un colloque sur le développement minier organisé par HEC-Montréal.

Le Plan Nord doit être revu, ont réclamé ces experts, de façon à ce que l’État – et les contribuables – obtiennent de meilleures retombées des projets miniers au Québec. Et la même chose doit être faite pour le régime minier, jugé « caduc ».

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Parmi eux, Jacques Parizeau, l’ex-premier ministre et ancien ministre des Finances du Québec, a soutenu que l’État québécois allait s’appauvrir si Hydro-Québec devait dépenser 47 milliards de dollars à bâtir des centrales hydro-électriques pour subventionner les entreprises minières avec de l’électricité vendue en bas du prix coûtant. M. Parizeau dit en effet craindre que les sociétés minières bénéficient de tarifs privilégiés, deux fois moindres que ce qu’il en coûte à produire.

L’ancien leader souverainiste a aussi lancé l’idée d’une nouvelle Société d’État spécialisée dans l’industrie minière. Celle-ci compenserait, a-t-il dit, «ce bar ouvert», en faisant référence à l’énergie à rabais et au réseau routier financé à 80% par le ministère du Transport.

Cette société pourrait prendre des participations dans les entreprises minières qui accourent actuellement au Québec et qui sont en quasi-totalité étrangères. « On doit siéger sur les conseils d’administration de ces (filiales canadiennes) de multinationales sinon, on a aucune idée de ce qui se passe là-dedans » et on ne peut garantir que nos intérêts seront servis, a plaidé l’ancien premier ministre.

La nouvelle société d’État pourrait faire appel à Investissement-Québec, à la Caisse de dépôt et de placement voire même à l’épargne du public pour financer ses participations, a-t-il suggéré.

De son côté, Yvan Allaire, professeur de stratégie à l’École des sciences de la gestion de l’UQAM a proposé de créer au nouveau régime par lequel les redevances seraient progressives, basées sur le prix du minerai avec un taux de rendement interne plafonné à 30% sans levier ou à 40% avec levier. Ainsi les redevances ne seraient plus basées sur les bénéfices, comme l’a décidé le gouvernement Charest, mais sur les revenus et varieraient selon le prix du minerai. De plus, tout rendement qui dépasserait le plafond irait directement dans les coffres de l’état. Ce système existe actuellement dans l’industrie du pétrole, a fait savoir M. Allaire.

« Le modèle d’affaires du gouvernement est celui du passé, et c’est une erreur », a dit de son côté un ancien sous-ministre de l’Énergie, M. Denis L’Homme, qui croit qu’au lieu de dépenser des sommes importantes sans avoir de garanti de retombées, on ferait peut-être mieux de les dépenser à électrifier nos équipements transports.

Si le Québec ne peut amener les minières à transformer davantage nos minerais, a-t-il dit, on « commence ressembler à une république de bananes».

Un autre ex-sous-ministre à L’Énergie, Renaud Lapierre, faisant l’écho à la proposition de M. Parizeau, a dit qu’il fallait que les Québécois participent davantage à l’actionnariat de leurs ressources. « Il faut se bâtir un Québec Inc. des ressources ». M. Lapierre croit aussi qu’il faut reconstruire l’expertise de l’état en matière de ressources, expertise qui a été décimée au cours des dernières années. Et concevoir une politique d’ensemble touchant les mines, la forêt et l’énergie.

 

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