Savoir se protéger à l'heure de la mondialisation

Publié le 01/03/2014 à 00:03

Savoir se protéger à l'heure de la mondialisation

Publié le 01/03/2014 à 00:03

Avec l’arrivée d’internet et des médias sociaux, de nouveaux types de risque, liés à la technologie ou à la réputation, sont apparus.

« Un événement survenant en Asie peut avoir des effets sur des compagnies situées dans une autre partie du monde, et vice-versa : c’est pourquoi la gestion des risques est tellement importante aujourd’hui », analyse Shawn Sampson, actuaire associé et responsable des risques de crédit à la Banque Laurentienne.

C’est pourquoi certains grands groupes ont mis sur pied des dispositifs de surveillance afin de déterminer quel pourrait être l’impact des risques émergents sur leur entreprise.

« Pour autant, les chefs d’entreprises n’imaginent pas que la réputation qu’ils ont mis 20 ans à construire puisse être détruite en seulement 5 minutes par un mauvais buz », indique Nathalie de Marcellis-Warin, vice-présidente des risques et développement durable au CIRANO.

Des risques mondialisés

À l’heure de la mondialisation des échanges, aucune entreprise n’est à l’abri des risques, qu’il s’agisse d’une fraude, d’un changement des prix du cours des matières premières, d’une poursuite judiciaire, ou encore de l’inflation d’un taux de change.

La difficulté, c’est qu’un même événement peut parfois avoir des effets opposés : « Dans une même entreprise, le pire scénario pour une division peut être d’avoir des taux d’intérêt bas, tandis que pour une autre division, ce serait d’avoir des taux d’intérêt hauts. Dans ces cas-là, il faut savoir composer avec différents facteurs de risques qui ne s’additionnent pas forcément », cite en exemple Jean-Yves Rioux,
directeur principal de la certification et des services-conseils chez Deloitte et Fellow de l’Institut canadien des actuaires.

C’est pourquoi il est important de développer une stratégie intégrée, prenant en compte l’ensemble des facteurs de risque, qu’ils soient financiers, opérationnels, stratégiques, politiques, réglementaires ou juridiques.

« C’est en identifiant mieux les risques auxquels elles sont exposées que les entreprises pourront ensuite choisir soit d’éviter, de gérer ou de transférer les risques, en fonction de leur nature et de leur tolérance au risque », précise M. Rioux.

Le risque zéro n’existe pas

Chez certaines entreprises, prendre des risques fait tout simplement partie de leur ADN. C’est le cas des banques, des assureurs, ou encore des start-ups technologiques dont le cœur de métier est la gestion d’un risque.

Pour d’autres, c’est le développement de nouvelles activités qui peut amener de nouveaux risques.

« Nous avons commencé par le marché des motoneiges, pour entrer ensuite dans la sphère du transport et de l’aéronautique, illustre Louis Drolet, directeur principal des services d’audit et d’évaluation des risques de Bombardier. Nous avons donc dû nous exercer à identifier chacun de ces nouveaux risques, et d’apprendre à les gérer sur une base mensuelle, trimestrielle et semestrielle en faisant des suivis », détaille-t-il.

Selon lui, la GRE permet de créer un avantage compétitif, en permettant à une compagnie d’être plus agile dans son processus de décision. « On observe que les corporations qui ont une gestion de risque à long terme ont tendance à être plus profitables, alors que celles qui l’ont mal géré ont tout simplement tendance à disparaître ! », rappelle M. Drolet, qui cite l’exemple de Kodak, qui n’a pas su anticiper l’arrivée des appareils numériques.

« C’est en déterminant la tolérance aux risques d’une entreprise qu’on peut aussi lui permettre de réduire les risques qui ne lui apportent pas de bénéfice suffisant, et d’augmenter les risques générant plus de valeur », résume Hélène Baril, chef d’équipe senior en gestion des risques financiers chez Ernst & Young. Ce n’est donc pas un hasard si les agences de notation portent une attention particulière à l’existence d’un programme de gestion des risques au sein d’une entreprise.

« Cela influence leur perception ainsi que la côte qu’elles attribuent aux compagnies, ce qui joue en fin de compte sur leur capacité à pouvoir lever des financements moins couteux », ajoute Mme Baril, Fellow de l’Institut canadien des actuaires.

La gestion des risques intégrée n’est donc plus une découverte dans le monde de l’entreprise. « Depuis la crise financière de 2008, beaucoup de sociétés ont été mises au défi et recherchent désormais des solutions à long terme pour pallier les risques », analyse Pierre Saint-Laurent, maître d’enseignement en finance à HEC Montréal.

Si traditionnellement, ce sont surtout les banques et les compagnies d’assurances qui se sont d’abord penchées sur la GRE afin de répondre aux exigences réglementaires, des entreprises dans d’autres secteurs ont commencé à s’intéresser à la question.

« Les firmes spécialisées dans l’énergie ou l’exploitation de matières premières, soumises aux évolutions des cours du marché, ont elles aussi développé des stratégies pour se prémunir contre les risques pouvant affecter leur modèle d’affaires », constate Pierre Saint-Laurent.

Car pour ne pas tomber dans la gestion de crise, il est important que les entreprises se préparent en amont. « Le risque zéro n’existe pas », estime Nathalie de Marcellis-Warin.

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