La diversification porte fruit

Offert par Les Affaires


Édition du 25 Août 2018

La diversification porte fruit

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Édition du 25 Août 2018

Par Pierre Théroux

Fondé il y a 50 ans, le vaste ­Parc industriel et portuaire de ­Bécancour s’étend sur 7 000 hectares.

Le site de l'ancienne usine de textile Fortissimo, fondée en 1925 et fermée depuis 2010, pourrait bientôt être reconverti en écoquartier à Drummondville. Signe des temps car si l'industrie textile a été au coeur du développement industriel de cette ville du Centre-du-Québec à partir des années 1920, avec l'implantation des géants Dominion Textile et Celanese, son tissu économique est maintenant composé de quelque 700 entreprises manufacturières oeuvrant notamment dans les secteurs du transport, du métal et de l'agroalimentaire. Même l'industrie textile a pris le virage d'une nouvelle économie, comme le démontre le succès de Textiles Monterey qui poursuit ses activités dans les installations de l'entreprise d'origine Celanese, dont elle est née, en se spécialisant dans la confection de vêtements de protection.

Berceau du développement durable

« La diversification a porté fruit. Drummondville regroupe aujourd'hui une multitude de PME parties de zéro il y a 15 à 20 ans et qui ont aujourd'hui des revenus de plus de 20 millions de dollars et emploient des centaines de personnes », constate Martin Dupont, directeur général de la Société de développement économique de Drummondville, qui oeuvre depuis 30 ans à l'essor industriel et commercial de cette ville de 77 000 habitants, située à mi-chemin entre Montréal et Québec.

À une cinquantaine de kilomètres de là, à Victoriaville, la diversification économique s'est elle aussi avérée un gage de prospérité ces dernières années. Réputée depuis plus de 100 ans pour son industrie du meuble et du bois ouvré, qui est encore fort active, Victoriaville est aujourd'hui reconnue comme le berceau du développement durable. Outre la récupération et la valorisation des matières résiduelles, et la présence d'un fleuron comme Cascades, la région de Victoriaville mise aussi sur une forte présence du secteur de la production et de la transformation alimentaire ou encore de fabricants d'équipements de transport spécialisé et de machinerie et équipement de production.

« La croissance du secteur manufacturier ne se dément pas. Et il y a beaucoup d'entrepreneurs qui se lancent en affaires avec de nouvelles idées. On a peut-être perdu la bataille de la production de masse dans le meuble, mais on a encore des entreprises qui se démarquent par leur capacité d'innover et de produire juste à temps en petits lots », indique Vincent Guay, directeur général de la Corporation de développement économique de Victoriaville et sa région.

La région de Bécancour mise aussi sur la diversification. « On a déjà une bonne diversité d'entreprises, mais on souhaite favoriser le démarrage et l'implantation d'autres PME », indique la commissaire industrielle, Mélanie Gélinas.

En début d'année, la Ville de Bécancour a d'ailleurs acheté deux parcelles d'une trentaine d'hectares à l'extrémité ouest des terrains occupés par la Société du parc industriel et portuaire de Bécancour, qui appartient au gouvernement du Québec. Elle compte y ériger le tout premier parc industriel municipal sur son territoire et un projet d'incubateur. Elle y souhaite l'implantation d'entreprises dans les domaines des bioprocédés industriels, des technologies environnementales, des énergies renouvelables et des agro-technologies, qui « viendront compléter les secteurs de l'acier et de la métallurgie, déjà bien représentés », précise Mme Gélinas.

ADN entrepreneurial

Le secteur de la fabrication est nettement plus important dans le Centre-du-Québec que dans l'ensemble du Québec (18,8 % de l'emploi contre 11,7 %). Dans la région, près de la moitié des activités manufacturières sont liées à la fabrication de produits de consommation, notamment des aliments et des meubles.

Résultat : le Centre-du- Québec n'a rien à envier à sa région voisine Chaudière-Appalaches en matière d'entrepreneuriat. Le taux de chômage est l'un des plus bas au Québec et devrait atteindre 4,5 %, en moyenne pour 2018 et pour 2019, contre 5,1 % dans l'ensemble du Québec, estiment de récentes prévisions du Mouvement Desjardins. L'économie du Centre-du-Québec restera en croissance, avec une hausse prévue de 3,6 % en 2018 et 3,3 % en 2019.

L'économie roule d'ailleurs rondement à Drummondville. « Il y a eu des investissements industriels de 220 M $ l'an dernier et de plus d'un milliard de dollars depuis 5 ans », indique M. Dupont. L'année 2017 a ainsi amené la création de 1 300 emplois manufacturiers, dont plus de la moitié dans les secteurs machinerie, métal et transport (400) ou aliments et boissons (300), ce qui porte à plus de 17 500 le nombre d'employés du secteur industriel.

Pour poursuivre sa croissance et sa diversification, la région mise aussi sur de jeunes pousses. Lancé il y a 20 ans, l'incubateur industriel de Drummondville est à pleine capacité avec sa trentaine d'entreprises en démarrage de divers secteurs d'activité. Depuis trois ans, Victoriaville compte également sur un incubateur industriel qui peut accueillir six à huit nouvelles entreprises. Le cégep de Victoriaville souhaite pour sa part implanter un incubateur d'entreprises agroalimentaires dans son nouveau Complexe agricole biologique, inauguré en juin dernier.

Attirer la main-d'oeuvre

Cependant, la région devra aussi trouver des solutions à la pénurie de main-d'oeuvre. « L'attraction de main-d'oeuvre est devenue prioritaire », reconnaît Martin Dupont, de retour en juin d'une mission officielle de recrutement de main-d'oeuvre en Tunisie avec une délégation de cinq entreprises du secteur métallique qui avaient 50 postes à combler.

« On y retourne en septembre avec 25 autres entreprises », ajoute-t-il, en précisant que l'organisation mènera cinq missions de recrutement d'ici la fin de l'année, notamment en France, au Maroc et à Montréal. « On essaie d'attirer des immigrants qui vivent aussi à Montréal où leur taux de chômage est élevé », explique M. Dupont.

Profitant d'un jumelage et d'une entente de coopération avec la ville française de Colombiers, Victoriaville souhaite également attirer de la main-d'oeuvre étrangère. « On travaille aussi avec des maisons d'enseignement pour peaufiner la formation d'employés immigrants », indique Vincent Guay.

En juillet dernier, un projet-pilote visant à favoriser la venue de jeunes personnes immigrantes dans la région et à soutenir leur intégration a été mis en place par la Ville de Victoriaville, en collaboration avec le ministère de l'Immigration, de la Diversité et de l'Inclusion ainsi que Les Offices jeunesse internationaux du Québec.

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