Accueillir des gens venus d'ailleurs, une tradition à Val d'Or

Offert par Les Affaires

Publié le 06/10/2018 à 00:00

Accueillir des gens venus d'ailleurs, une tradition à Val d'Or

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Publié le 06/10/2018 à 00:00

[Photo: 123RF]

La région de Val-d’Or est frappée par une pénurie de main-d’œuvre. Comme pour l’ensemble de l’Abitibi, elle a été en bonne partie peuplée par des immigrants.

C’est donc là un réflexe ancré dans son histoire qu’elle soit aujourd’hui activement à la recherche de renforts venus d’ailleurs. « Il y a partout des pancartes « On embauche », dit Pierre Corbeil, le maire de Val d’Or, qui se réjouit de la prospérité nouvelle de sa ville, mais qui se désole en même temps du manque de travailleurs pour soutenir cet élan. « Nous avons même mis en place une Charte de l’emploi qui mobilise tous les acteurs socioéconomiques du milieu, tout le monde y participe », dit-il.

Il est aussi préfet de la MRC de la Vallée de l’Or. Et la situation y est la même partout. On y manque de monde.

Et pour montrer à quel point il s’y emploie lui-même, il a fait partie, en juin, d’une délégation québécoise débarquée en Tunisie pour y recruter des immigrants, dans son cas, d’éventuels Valdoriens.

Il ne serait pas le premier à vouloir y accueillir des gens en quête d’une meilleure vie.

La plupart des Québécois l’ignorent, l’Abitibi a été en partie peuplée par des Ukrainiens.

Au terme de la Première guerre mondiale, l’Ukraine s’était – brièvement – déclarée indépendante de la Russie. Son mouvement ayant été rapidement écrasé, un prêtre québécois qui s’y était établi, Joseph Jean, aidera des centaines d’Ukrainiens à fuir vers la liberté, en œuvrant à établir une véritable colonie ukrainienne en Abitibi.

Il en reste encore des descendants, et plein de souvenirs.

Puis, au gré du développement minier et forestier de la région, d’autres sont venus. À tel point que, hors du Grand Montréal, l’Abibiti peut aussi prétendre au titre de Melting Pot pour le Québec.

Aujourd’hui, le regard se porte l’Afrique du Nord, à commencer par la Tunisie.

Le 19 juin, Pierre Corbeil er son équipe rapprochée partait à Tunis avec des représentants d’entreprises régionales en quête de renfort, notamment Resolu, pour l’industrie forestière, et Fournier, dans l’industrie minière. En demande : des gens de métier, en tous genres.

La tournée avait été organisée par l’organisme Québec International qui prenait en charge une logistique complexe : vol et hébergement, mais ensuite déplacements sur place, rencontres à organiser, notamment. Les gens de Val-d’Or ont pu s’y greffer.

Pourquoi la Tunisie ?

« Au départ, du fait de la francophonie, dit Pierre Corbeil, puis la présence de plusieurs gens très qualifiés, leur gouvernement ayant mis l’accent sur l’éducation en prolongeant la tradition française, avec lycées et écoles techniques, entre autres. » L’économie québécoise étant plus vigoureuse que celle de la Tunisie, malgré les espoirs, et désillusions, du fameux Printemps arabe, elle est bien reçue. Et d’ajouter : « Ça ne se fait pas à sens unique, vous saviez que le Collège Lasalle, de Montréal, a pignon sur rue à Tunis, comme le Collège Maisonneuve et HEC Montréal ? »

En tous cas, les nouveaux arrivants tunisiens ne seraient pas les premiers. Au dernier décompte, on comptait quelque 20 000 au Canada, dont plusieurs aux études. Dans la MRC de la Vallée de l’Or, on veut plus que des étudiants. Il s’en trouve déjà dans la région, des gens déjà l’œuvre qui contribuent à faire rouler les entreprises. Mais de la Tunisie à l’Abitibi, il y a quand même un monde, météorologique, disons...

« Oui, c’est vrai, il faut prendre en compte le choc climatique, il fait un peu plus frais chez nous », dit le maire Corbeil, en ajoutant que le climat démocratique, lui, est chaud, assez pour inciter des gens à embrasser une nouvelle patrie ! « Et nous pouvons prétendre à un historique de gens venus d’ailleurs en étant bien accueillis », ajoute-t-il.

Et de signaler que sa ville est déjà au diapason des immigrants d’Afrique du Nord : l’Association musulmane de Val-d’Or comte pas moins de 300 membres. Vous n’en avez probablement jamais entendu parler. Pas de nouvelle, bonne nouvelle ?

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