Une antenne ultrasensible pour sonder les profondeurs

Publié le 19/05/2014 à 00:00

Une antenne ultrasensible pour sonder les profondeurs

Publié le 19/05/2014 à 00:00

Par Suzanne Dansereau

Explorer sur un grand territoire équivaut à chercher une aiguille dans une botte de foin. A Val-d’Or, la PME Abitibi Géophysique s’est méritée une réputation internationale après avoir développé, en partenariat avec la SOQUEM, une méthodologie de prospection électromagnétique, appelé l’InfiniTEM, qui permet de détecter certains métaux à 500 mètres de profondeur.

Mais voilà qu’Abitibi Géophysique, grâce à une collaboration avec un éminent chercheur australien, vient d’améliorer son innovation grâce à une nouvelle sonde appelée ARMIT. Cette nouvelle antenne ultra-sensible permet maintenant la détection de tous les métaux enfouis jusqu’à 1km de profondeur. Abitibi Géophysique détient la licence exclusive mondiale pour vendre l’appareil, tandis que la propriété intellectuelle appartient au chercheur Jim Macnae et son employeur, le Royal Melbourne Institute of Technology (RMIT). D’où le nom ARMIT (Le A vaut pour Abitibi).

«Nous allons fournir à nos clients un produit qui leur en donne plus pour leur argent» affirme le pdg de Abitibi Géophysique, M. Pierre Bérubé, lors d’une entrevue au AFFAIRES.

M. Bérubé évalue que l’ARMIT est plus performant et coûte beaucoup moins cher que son prédécesseur , la sonde appelée SQUID LT pour laquelle le géant minier Anglo American détient les droits mondiaux. « Notre ARMIT a coûté 500,000$ à développer, contre 10M$ pour le SQUID, affirme-t-il. Et alors que chaque sonde SQUID coûte 250,000$, la nôtre ne coûte que 40,000$» fait-il valoir. En outre, l’ARMIT atteint la supraconductibilité à la température normale, tandis que le SQUID doit être réfrigéré au zéro absolu (-273oC), ce qui pose des défis logistiques, poursuit-il.

C’est en 2011, au congrès annuel du Prospectors and Developpers Association of Canada (PDAC) à Toronto que M. Bérubé a pris contact avec Jim Macnae, une sommité mondiale dans le domaine de l’électromagnétique. «Il est venu nous voir au 5 à 7 car il avait lu sur l’InfiniTEM, relate M. Bérubé. Il nous a offert de travailler avec nous pour bâtir une meilleure antenne». Pour les deux parties, c’est une bonne affaire, poursuit-il. «M. Macnae a les moyens de poursuivre ses projets et financer son équipe en Australie, tandis que nous nous occupons de sa commercialisation». La nouvelle sonde est utilisée au Québec, notamment dans le projet Coulon de Mines Coulon, une filiale de Mines Virginia, ainsi qu’en Ontario et en Saskatchewan pour la prospection de l’uranium. Abitibi Géophysique vient également de conclure des alliances stratégiques avec des sociétés marocaine et ivoirienne impliquant le transfert de la technologie ARMIT complète. Abitibi Géophysique poursuit par ailleurs ses travaux sur un autre concept: il s’agit d’une méthodologie de prospection pour l’or qui permet de percer le mort-terrain par polarisation provoquée. L’approche donne quatre fois plus de données, et avec quatre fois plus de profondeur. Au départ, l’appareil devait fonctionner en 3D mais à cause des coûts prohibitifs dans le contexte actuel, on a l’a adapté au 2D. Dans ce contexte économique difficile, Abitibi Géophysique garde la tête hors de l’eau. Elle a même récemment ouvert un bureau à Thunder Bay et acquis son principal concurrent ontarien, JVX Advanced Geophysics.

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